Alors que le vote électronique pour l'élection législative partielle bat son plein, Lepetitjournal.com Italie s'est entretenu avec Laurent Sissmann, jeune candidat indépendant amoureux de la huitième circonscription. Cet Européen à l'esprit pratique est bien décidé à mobiliser ses concitoyens.
LePetitJournal.com : Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Laurent Sissmann : Je suis né le 5 février 1982, à Paris. J'ai étudié en France, puis travaillé pour Airbus en Angleterre et Finmeccanica en Italie où je suis responsable de grands projets industriels. J'habite à Turin, avec ma femme italienne et ma fille de trois ans et demi.
Je suis plutôt à gauche, j'ai toujours voté PS, sauf au deuxième tour des présidentielles de 2002 où j'ai choisi Jacques Chirac par obligation. En revanche, je n'ai jamais voulu prendre ma carte dans un parti.
Quelles raisons vous ont poussé à candidater ?
J'ai toujours été intéressé par la politique, mais je ne voulais pas en faire sans avoir connu le monde de l'entreprise. Cela n'aurait pas été représentatif de la population. Il y a un mois, lorsque j'ai reçu les programmes des candidats à cette élection législative, j'ai ressenti un grand vide intellectuel et sentimental. Je ne me suis senti ni compris, ni représenté. J'ai ensuite vu que je n'étais pas le seul, puisque 88% des inscrits de la huitième circonscription ne se sont pas déplacés lors du dernier scrutin. Je me suis donc dit qu'il fallait se lancer pour réfléchir à des propositions beaucoup plus concrètes.
Quelles idées entendez-vous défendre ?
Nous voulons faire des pieds et des mains pour simplifier nos vies. Avant tout il faut comprendre que les Français de l'étranger ont des profils très différents, cependant nous nous heurtons aux mêmes problèmes. Nous avons besoin de ne pas faire des kilomètres et de poser des congés pour avoir un papier du consulat, mais de pouvoir effectuer encore plus de démarches par internet. Nous souhaitons que tous les Français qui vivent à l'étranger puissent rentrer en France quand ils le veulent. Pour cela il faut mettre en place dans l'UE, avec la Turquie et Israël, un système d'équivalence des diplômes et des années d'expérience.
Le concept de citoyen européen et l'Union Méditerranéenne me tiennent aussi beaucoup à c?ur. Je trouve cela stupide que lorsque ma fille aura dix-huit ans, elle ait à choisir entre un passeport français et italien! Les villes, départements et provinces, sont des échelles qui ont été inventées pour être parcourues à cheval. Aujourd'hui, nous avons internet et vivons dans des régions d'Europe. Il faut passer à l'échelle supérieure en permettant plus d'intégration européenne et méditerranéenne.
Enfin, l'un des point cruciaux de cette élection est de pourvoir limiter l'abstention. Lorsque l'on est élu avec 15% de participation, soit 7.500 voix pour une majorité, on ne représente pas les Français de l'étranger et leurs préoccupations.
Justement, l'abstention dans la huitième circonscription est très forte, comment comptez-vous mobiliser ses habitants?
J'ai eu beaucoup de difficultés à joindre les électeurs. Par contre, j'ai eu un très bon retour de ceux qui ont reçu mes e-mails ou sont allés sur notre site. Ils me disent : "Finalement on a trouvé quelqu'un qui partage nos idées et nos valeurs". Je leur parle de choses dont ils sont proches et veux renvoyer à l'Assemblée Nationale l'image de la France telle qu'elle est à l'étranger. Je pense donc que mon engagement peut convaincre ceux qui votaient ainsi que ceux qui ne se sentaient plus concernés.
Que représente pour vous l'Italie ?
Beaucoup de choses ! C'est le pays de ma femme et à moitié celui de ma fille. Cela fait sept ans que je gravite autour de l'Italie et je m'y suis toujours bien trouvé. À Naples, j'ai rencontré des personnes avec une créativité incroyable, je me suis frotté à l'humour décapant des Romains et Turin m'a offert des amis et une belle situation professionnelle.
Si vous êtes élu, quelle proposition de loi présenterez-vous en priorité devant l'Assemblée nationale ?
Je demanderai l'ouverture des consulats et autres représentations étatiques un soir par semaine et un samedi par mois. C'est la chose la plus terre-à-terre que je puisse faire et cela changerait positivement notre vie quotidienne.
Vous qui affirmez avoir le "c?ur à gauche", quel regard portez-vous sur la politique de François Hollande ?
Je suis content qu'il ait été élu parce que je ne me sentais pas bien en tant que Français à l'étranger lorsqu'il y avait Sarkozy. Je n'aimais pas que l'on me dise : "nous avons Berlusconi mais vous avez Sarkozy". Cependant, il n'a pas beaucoup de chance. Il a hérité d'une situation de crise. Il veut être à gauche, mais il conduit une politique de rigueur très impopulaire. Personnellement, je n'ai pas envie que ma fille paie mes dettes, alors s'il faut de la rigueur, nous nous serrons les coudes. Il faut repenser l'économie, arrêter de vivre à crédit et redonner une place centrale à l'industrie en Europe. Avoir le c?ur à gauche, cela signifie aussi penser au futur et aux prochaines générations.
Hélène PILLON (www.lepetitjournal.com/rome) ? Vendredi 17 mai 2013
Liens utiles : Site internet, où il est possible, entre autre, de télécharger son bulletin de vote : www.lafrancedanstouscesetats.frEmail : lafrancedanstouscesetats@gmail.comTwitter : @touscesetatsCredits photos : Laurent Sissmann et le logo de La France dans tous ses états, avec l'aimable autorisation de Laurent Sissmann
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