

Avant le scrutin des 26 mai et 9 juin prochain, les candidats à l'élection législative partielle de la Huitième circonscription se présentent à vous. Cette semaine, lepetitjournal.com de Rome a interviewé Eric Veron, suppléant de Meyer Habib avec qui il défend les couleurs de l'UDI. Austérité et alternative sont les maîtres-mots de leur campagne.
Lepetitjournal.com : Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Eric Veron ? Avec Meyer Habib, nous sommes sympathisants de l'UDI [Union des Démocrates et Indépendants, créée en 2012, ndlr] et connaissons bien son président, Jean-Louis Borloo. Comme beaucoup d'adhérents, j'étais à l'UMP avant que le parti ne se 'droitise' et se 'lepénise', ce que je refuse.
À l'UDI, nous sommes foncièrement pro-européens. Plus que jamais, nous avons besoin de plus d'Europe et de solidarité entre ses membres. C'est la solution à la crise que nous sommes en train de traverser. Nous défendons aussi une vraie politique écologique. Je crois que notre discours de modération parle aux électeurs.
Pourquoi avez-vous décidé de vous investir aux côtés de Meyer Habib dans cette élection législative partielle ?
Les débats qu'il y a eu à l'UDI ont donné l'investiture à Meyer Habib, vice-président du CRIF [Conseil représentatif des Institutions juives de France]. Je suis fier d'être son suppléant. J'occupais déjà cette fonction l'an passé, aux côtés de Philippe Karsenty [qui a réuni 14,45% de voix, sous l'étiquette 'Divers droite'].
Il était hors de question que je me présente en tant qu'indépendant. S'il fallait siéger à l'Assemblée nationale sans le soutien d'un parti politique, il n'y aurait aucun moyen de se faire entendre.
Quelles sont ainsi les idées défendues par l'UDI dans cette campagne ?
Nous voulons en priorité travailler sur la scolarité à l'étranger. Nous comptons nous battre pour une prise en charge, peut-être partielle au début mais avec l'objectif final qu'elle soit complète, des coûts de scolarité des enfants de l'étranger. Il n'est pas normal que la scolarité soit gratuite en France mais que les expatriés ne puissent pas bénéficier de ce droit, que je considère comme fondamental.
Je connais beaucoup de couples, notamment mixtes, qui choisissent de mettre leurs enfants dans une école italienne, turque ou grecque suivant là où ils vivent plutôt que dans une école française. Nous comptons ainsi présenter une loi en ce sens si nous sommes élus.
Selon vous, quelle place occupe l'Italie dans cette élection ?
Personnellement, j'habite en Italie, j'ai été à l'école française de Milan et j'ai épousé une italienne. Je me considère comme un vrai Français d'Italie. Par conséquent, je trouve très intéressants les débats liés à des problématiques communes, notamment par rapport à la la crise en Europe. Chaque pays a des situations et des approches différentes. En tant qu'entrepreneur, je sais ainsi les efforts immenses que nous avons faits ici, en Italie, l'an passé.
À l'inverse, en France, aucun début de mesures d'austérité n'a commencé. Il paraît même que le terme 'austérité' est un gros-mot. Nous en avons pourtant besoin, en suivant ce qu'ont fait l'Italie et la Grèce depuis 18 mois pour réduire leurs problèmes de dettes. Les Italiens ne se plaignent pas tous de l'austérité. Je fais partie de ceux qui pensent que ce qui a été fait pour assainir les comptes publics, notamment en un an de gouvernement Monti, était non seulement nécessaire mais bénéfique.
Quel bilan tirez-vous plus généralement de la première année de mandat de François Hollande?
Je suis profondément déçu. Le projet de loi visant à taxer les résidences françaises des expatriés montre bien que nous ne sommes clairement pas une population appréciée du gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Le PS considère de façon générale les Français de l'étranger comme des nantis voire comme des évadés fiscaux.
L'évasion fiscale, justement, a agité la classe politique ces dernières semaines. À l'heure d'une crise morale de la vie publique en France, pensez-vous légitime que les élus déclarent leur patrimoine ?
Je pense que cette mesure est totalement démagogique et ajoute un voyeurisme malsain. Même avec une déclaration de patrimoine, Jérôme Cahuzac aurait menti. Le problème n'est pas d'être riche ou très riche, puisque je pense même que c'est un droit, mais la provenance de cette richesse.
Cela ne me choque pas du tout que Monsieur Fabius [Ministre des Affaires étrangères] ait un très fort patrimoine [6,5 millions d'euros déclarés], hérité d'une famille de marchands d'art qui a beaucoup travaillé. Une certaine gauche idéologique se trompe de débat.
Martin CANGELOSI (www.lepetitjournal.com/rome) - Lundi 13 mai 2013
Pour en savoir plus :Sites Internet : udi-med.comparti-udi.frRéseaux sociaux : facebook.com/pages/UDI-Italie/593655827313752twitter.com/UDItalieyoutube.com/uditalie Crédits: Eric Véron, Jean-Louis Borloo et Meyer Habib, avec l'aimable autorisation d'Eric Véron Retrouvez les autres candidats ici :Cyril Castro : humaniste, euro-méditerranéen et indépendantAlix Guillard : "Il y a un gros déficit de démocratie dans notre pays" (Parti Pirate)Marie-Rose Koro : "Je me bats pour des valeurs" (PS)Michèle Parravicini : "La pire des choses est de baisser les bras" (Front de Gauche)Valérie Hoffenberg : protéger des valeurs qui nous sont chères (UMP)David Shapira : "Je serai à l'écoute de mes compatriotes" (indépendant)Athanase Contargyris : "Une autre politique économique est possible"
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