Alors que les élections législatives partielles approchent à grand pas, lePetitJournal.com Italie a rencontré Alix Guillard, le candidat du Parti Pirate dans la huitième circonscription. Bien décidé à insuffler de la transparence dans les eaux troubles de la politique, ce dernier présente son parcours et son programme.
Lepetitjournal.com : Pouvez-vous vous présenter en quelques mots et nous parler des raisons qui vous ont poussé à candidater pour ces élections ?
Alix Guillard : Je suis webmaster à Prague depuis presque un an. En 2012, alors que j'habitais à Amsterdam, le Parti Pirate a lancé un appel à candidature pour les législatives qui a très bien marché puisque je me suis présenté en tant que suppléant dans le Benelux. Le Parti Pirate n'a pas encore de membre dans la huitième circonscription, mais nous tenions à l'y faire connaître, je me suis donc porté candidat pour ces nouvelles élections. En fait, je suis un semi-parachuté car je suis tout de même un français de l'étranger. Je me sens plus proche de la huitième circonscription que quelqu'un de la métropole.
Vous le disiez, le Parti Pirate n'est pas encore très connu ici. Pouvez-vous le présenter à nos lecteurs ?
Le nom du parti vient du fait que les personnes qui échangent gratuitement de la musique ou des films sur internet sont appelés "pirates". Quand j'étais plus jeune, nous faisions la même chose avec des cassettes dans la cour de l'école et personne ne nous traitait de pirates. Nous militons donc pour que ce partage autorisé dans le monde non-numérique soit légalisé dans le monde numérique.
L'indépendance de la justice est l'un des autres volets du programme du Parti Pirate. Nous n'affirmons pas que la justice est aux ordres du gouvernement, mais que son indépendance peut être améliorée. Enfin nous défendons l'idée d'un retour de la démocratie qui passera forcement par plus de transparence politique. Je ne parle pas du déballage auquel nous assistons en France en ce moment. Cela n'empêche pas la corruption ou la fraude. Par contre, en mettant en place des contrôles adaptés et un système de démocratie plus direct, il serait plus facile de faire confiance aux hommes politiques.
Le gouvernement est-il assez à l'écoute des préoccupations des Français de l'étranger ?
Non, c'est souvent lorsqu'on vit à l'étranger qu'on s'aperçoit qu'il y a un gros déficit de démocratie dans notre pays. Par exemple la réforme de l'AFE était en discussion à l'assemblée mardi 16 avril, mais personne n'en parle car cela ne concerne que deux millions de compatriotes. Même chose pour le vote par internet contre lequel j'ai porté un recours. J'ai appris que des mesures avait été prises pour qu'il soit plus sécurisé, mais je n'ai pas été contacté pour en discuter. Nous ne sommes pas assez écoutés et lorsque le gouvernement s'occupe de nous c'est souvent fait de façon expéditive par un fonctionnaire non élu.
Comme la plupart des candidats à ces élections législatives vous ne vivez pas en Italie. Comment faites-vous pour rester en contact et proche du quotidien des Français qui y habitent ?
Pour cette campagne, c'est le problème des petits partis et je le regrette, je n'ai pas le budget pour aller à la rencontre des électeurs. Cependant internet permet d'être connecté malgré tout. Mon site web est le principal outil que j'utilise pour rester en contact avec les Français de la huitième circonscription, à la fois grâce aux articles que je publie et aux commentaires qu'ils peuvent écrire. De plus, dans les jours qui viennent, je vais signer la charte Anticor qui impose aux élus de rendre compte de chacune de leurs actions. Les citoyens pourront ainsi suivre et contrôler mon travail.
Quelle image avez-vous de l'Italie ?
Pour l'anecdote j'ai eu un débat avec mon chef à ce sujet. Je suis très francophile, lui est américain, mais nous sommes tombés d'accord pour dire que l'Italie est un des plus beaux pays au monde. La cuisine et les paysages y sont très variés, presque plus qu'en France.
Si vous êtes élu, quelle proposition de loi présenterez-vous en priorité devant l'Assemblée nationale ?
Si je suis élu je serai le seul Pirate à l'Assemblée, donc en tant que membre de ce parti je m'attaquerai à Hadopi [Loi visant à mettre un terme aux partages de fichiers en pear to pear lorsqu'ils violent les droits d'auteur. Ndlr.] et au partage de la culture. Cela permettrait au moins un débat à ce sujet. Mais je suis aussi très attaché au non-cumul des mandats.
Quel regard portez-vous sur la politique de François Hollande ?
Il fait très fort politiquement. Il a réussi un coup de maître là où très peu de gens l'attendait. En ce qui concerne son début de quinquennat, sur certains points comme le mariage pour tous il avance bien, sur d'autres comme Hadopi, nous sommes en total désaccord. En annonçant, lors des négociations pour le Pacte Budgétaire Européen qu'il serait le porte-parole de l'Europe du Sud il a réussi une belle opération de communication. Mais il y a dans cette région de gros problèmes macro-économiques qui doivent être réglés. Pour cela je voudrais lui rappeler qu'il faut toujours tenir compte des populations en place et discuter avec elles des solutions possibles pour améliorer leur situation.
Hélène PILLON (www.lepetitjournal.com/rome) - Lundi 22 avril 2013
Pour en savoir plus :Un site internet : www.candidatscitoyens.org/guillard2013Sur les réseaux sociaux : twitter.com/aloxecorton et www.facebook.com/alix.guillard.ppCrédits photo : cc-by-sa Alix Guillard.
Retrouvez les autres candidats ici : Cyril Castro : humaniste, euro-méditerranéen et indépendantMarie-Rose Koro : "Je me bats pour des valeurs" (PS) Michèle Parravicini : "La pire des choses est de baisser les bras" (Front de Gauche) Valérie Hoffenberg : protéger des valeurs qui nous sont chères (UMP) David Shapira : "Je serai à l'écoute de mes compatriotes" (indépendant)

































