

À l'approche de l'élection législative de la huitième circonscription du 26 mai, Lepetitjournal.com Italie s'intéresse aux candidats en lice. Le journaliste Albert Fratty, candidat indépendant, est désireux d'anticiper les injustices qu'il a lui-même subi en tant que Français de l'étranger.
Lepetitjournal.com : Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Albert Fratty : Français résidant en Israël, j'ai milité activement au parti radical dans les années 1970. Muni d'une licence de sciences économiques, je me suis expatrié en 1984 en Israël où j'ai créé mon journal francophone Israël Aujourd'hui.
Je me présente pour la huitième circonscription en tant qu'indépendant. Je suis réfractaire à l'idée de parti politique en général. Je me considère comme un homme de droite, même si je crois peu au sens de cette dénomination politique aujourd'hui en France. Je me dirige de manière libre vers les domaines où je servirai le mieux mon pays, la France.
Pouvez-vous nous parler des raisons qui vous ont poussé à candidater pour ces élections ?
J'ai décidé de devenir acteur politique le jour où j'ai pris conscience de ma méconnaissance en termes de droits de retraite. À 67 ans, je suis à présent informé sur ce sujet et donc bien placé pour m'engager à réformer ce système, l'une de mes priorités. Je me suis intéressé de près aux législatives de juin dernier, aux côtés d'une amie, Daphna Poznanski-Benhamou [élue député de la huitième circonscription en 2012, Ndlr]. Je lui apportais mon soutien en conservant cependant ma position d'homme de droite.
Auparavant, j'envisageais déjà avec Claude Lévy mon suppléant de présenter une liste aux élections des délégués de l'AFE. Ces dernières ayant été reportées, nous avons saisi au vol l'opportunité des législatives partielles.
Selon vous, Le gouvernement est-il assez à l'écoute des préoccupations des Français à l'étranger?
Certains de leurs droits ne sont pas considérés. J'ai tenté à mon échelle de lutter pour les rétablir, mais l'administration française au sein de la huitième circonscription est très opaque et très hétérogène. J'ai rencontré la Ministre des Français de l'étranger, Madame Conway-Mouret, et il est convenu du fait que de nombreux chantiers doivent être entrepris dans plusieurs domaines.
Les relations, le dialogue et les échanges doivent être nos moyens d'action. La valorisation de la culture et la reconnaissance des diplômes sont la clef d'un avenir économique et diplomatique solidaire entre ces pays qui ont énormément de points communs. La jeunesse est l'objet principal de ces considérations. La nouvelle génération sera la première à souffrir du manque de réformes et décidera du futur en fonction des chances qu'on lui apporte.
Comme la plupart des candidats à ces élections législatives vous ne vivez pas en Italie. Comment faites-vous pour rester en contact et proche du quotidien des Français qui y habitent ?
Indépendamment de mes opinions politiques, je suis très proche de l'Italie. Ma mère était italienne et mon oncle s'est engagé dans l'armée italienne au début du XXème siècle. Je m'y rends chaque mois, ce qui me permets de mesurer les besoins de la communauté française parmi laquelle je compte de nombreux proches.
Quelle image avez-vous de l'Italie ?
Je me sens moi-même en partie Italien et serai prêt à rencontrer les Français qui comme moi connaissent cette nation et s'y identifient. Cette dernière représente pour moi un lieu de ressourcement et d'équilibre. Je suis de très près la politique du gouvernement et place de grandes espérances dans l'administration d'Enrico Letta, le nouveau Président du Conseil.
Si vous êtes élu, quelle proposition de loi présenterez-vous en priorité devant l'Assemblée nationale ?
La transparence de l'information des diverses conventions sociales entre la France et les pays où résident les Français m'est apparue comme un besoin fondamental. La création d'une carte vitale est le premier point de mon programme afin qu'ils puissent être toujours pris en charge. Mon deuxième point est plus directement lié à Israël: je souhaite défendre la légitimité du pays et lutter contre la désinformation et les tentatives de boycott appliquées aux produits israéliens.
Par ailleurs, je désire le retour de prérogatives sur plusieurs consulats: 11.000 électeurs Français sont inscrits dans le Nord d'Israël et n'ont plus de consulat à Haïfa depuis un certain temps. Toutes les démarches y sont bloquées, alors que le retour d'une administration performante pourrait réduire drastiquement le budget prévu par le gouvernement français. Ici aussi, une homogénéité dans tous les pays de la circonscription est nécessaire.
Enfin, la multiplications des échanges scolaires autour du bassin méditerranéen pourra renforcer nos relations. Je désire créer une ou plusieurs journées des Français à l'étranger afin d'y voir plus clair sur un avenir solidaire. Seuls manquent les acteurs de tels projets ainsi réalisables et utiles.
Quel regard portez-vous sur la politique de François Hollande ?
La loi sur le mariage pour tous est caractéristique d'un gouvernement qui se détourne des véritables problèmes du pays et ne parvient qu'à diviser les Français. La croissance est un sujet devenu véritablement problématique, les chiffres du mois de mars en révèlent la teneur dramatique. La croissance est la seule chose qui peut sauver la France aujourd'hui et la poursuite effrénée de l'austérité nous mènera à la catastrophe. Au sein de l'Assemblée, les onze députés de l'étranger doivent s'unir pour s'occuper en premier lieu des droits des Français de l'étranger.
Camille de FOUCAULD (www.lepetitjournal.com/rome) - Vendredi 10 mai 2013
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