

Avant le scrutin des 26 mai et 9 juin prochain, les candidats à l'élection législative partielle de la huitième circonscription se présentent à vous. Cette semaine, lepetitjournal.com Italie a interviewé Marie-Rose Koro, qui espère faire gagner le Parti socialiste. Citoyenneté et social-démocratie sont les maîtres-mots de sa campagne.
Lepetitjournal.com - Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Marie-Rose Koro - Je vis en Turquie depuis 2007. J'ai des liens très anciens, notamment familiaux, avec ce pays depuis plus de 30 ans et j'ai d'ailleurs un fils binational. J'ai aussi eu l'opportunité professionnelle d'exercer en Turquie dans le développement personnel : j'aide les individus à trouver des solutions à leur épanouissement. Je connais donc bien tous les problèmes liés à l'expatriation.
Pourquoi avez-vous décidé de vous présenter à cette élection législative partielle ?
Je suis une militante socialiste. Dans les années 1990-2000, j'étais même conseillère régionale de Basse-Normandie et ai siégé au Conseil de l'Europe à ce titre. J'ai pris la relève de Daphna Poznanski-Benhamou [après avoir gagné avec 55,88% des voix en juin 2012, son élection a été invalidée par le Conseil constitutionnel en février 2013, ndlr], qui m'aide et me soutient en faisant la campagne en Israël. Nous devons désormais tout faire pour mobiliser les électeurs de gauche. Il y a un gros problème d'exercice de la citoyenneté car beaucoup de Français à l'étranger ne se déplacent pas aux urnes. Voter, c'est aussi un devoir citoyen.
Que représente pour vous l'Italie ?
J'ai une belle-s?ur qui est mariée à un Italien. Je connais donc assez bien le pays. Les Italiens sont à la fois européens et méridionaux. Ils ont le sérieux, presque le labeur, de l'Europe occidentale et ont aussi l'avantage d'avoir une joie de vivre et une créativité un peu perdues ailleurs.
Quelles idées entendez-vous défendre dans votre programme ?
Je veux d'abord que l'Europe comprenne qu'elle a un devoir de solidarité, ce à quoi s'emploie à démontrer le gouvernement français. On ne peut pas rester avec un Nord qui contraint le Sud à l'austérité. On a dépassé de loin ce que les gens peuvent supporter, notamment en Grèce et en Italie. Le deuxième grand angle de mon programme est l'égalité des chances de tous les citoyens.
Quant aux attentes des expatriés en Italie, je pense qu'ils se soucient d'abord des perspectives en matière de travail, comme tous les Français vivant dans l'Hexagone ou à l'étranger. Je crois aussi qu'il y a un problème lié à l'enseignement du français. Enfin, un sujet qui me tient à c?ur, en tant que femme ayant vécu dans un couple mixte, concerne la situation des Françaises d'Italie, veuves ou divorcées, qui rencontrent aujourd'hui des difficultés.
Si vous êtes élue, quelle proposition de loi présenterez-vous en priorité devant l'Assemblée nationale?
Plus que présenter un projet de loi, j'aimerais surtout représenter et être l'intermédiaire des Français de la huitième circonscription à l'Assemblée nationale en étant toujours à leur écoute.
À l'heure d'une crise morale de la vie publique en France, seriez-vous prête à déclarer votre patrimoine si vous êtes élue députée de la huitième circonscription ?
J'avais déjà l'intention de le faire. Je vis de mon travail, ce qui me permet d'apprécier la vie que je mène sans envier l'argent des autres. Je me bats pour des valeurs et non pas pour un poste. Cette mesure ne me choque pas du tout. Je suis pour la transparence mais contre le voyeurisme malsain.
Que pensez-vous plus généralement de François Hollande ? N'êtes-vous pas déçue par sa politique alors qu'il promettait de devenir le porte-parole de l'Europe du Sud, notamment en développant le couple franco-italien ?
Non, je ne suis pas déçue. Je trouve même que François Hollande est extrêmement courageux de mener une politique réformiste et social-démocrate qui maintient le cap dans la tempête. Ce n'est pas à lui d'être le porte-parole de l'Europe du Sud. Il doit plutôt être l'une des voix influentes de l'Europe des grands pays afin d'agir en équipe en faveur de la solidarité.
Par rapport au pacte budgétaire européen, François Hollande n'avait pas promis de le renégocier. C'est impossible une fois qu'un traité est signé. Il a obtenu des avancées mais pas tout ce qu'il espérait. L'Allemagne s'est toutefois déjà assouplie.
Je comprends enfin l'urgence conjoncturelle. J'étais récemment au Conseil national du PS, où les grévistes de PSA s'y sont invités [l'usine Peugeot-Citroën d'Aulnay-sous-Bois doit fermer en 2014 après un plan de restructurations annoncé en juillet 2012, ndlr]. Nous avons le devoir d'écouter mais il y a une grande différence entre le temps du politique, qui est très long, et le temps de l'exigence sociale, qui est de plus en plus forte. Il est pour l'instant bien trop tôt pour avoir des résultats.
Martin CANGELOSI (www.lepetitjournal.com/rome) ? Lundi 29 avril 2013
Pour en savoir plus :Blog : marierosekoro.parti-socialiste.frRéseaux sociaux : facebook.com/MarieRoseKoro2013twitter.com/MarieRoseKoroCrédits photo : Avec l'aimable autorisation de Marie-Rose Koro
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