En 2022, les démissions ont augmenté de 17,1% par rapport à 2021, selon l’Inspection nationale du travail en Italie. Dans deux cas sur trois, il s’agit de femmes, contraintes de choisir entre vie familiale et carrière.
Il reste difficile de concilier carrière et vie familiale en Italie. En témoigne les chiffres annuels présentés par l’Inspection nationale du travail (INL) le 5 décembre dernier, qui a enregistré 61.391 démissions volontaires en 2022, soit une augmentation de 17,1% par rapport à l’année précédente. Le phénomène concerne surtout les femmes (72,8% des démissions validées). Et pour 63% d’entre elles, les démissions résultent de la difficulté de concilier vie familiale et vie professionnelle, contre seulement 7,1% des pères. Pour les hommes, la raison principale invoquée est en effet le passage à une autre entreprise (dans 78,9% des cas) et résulte donc d’un choix stratégique de carrière. Une motivation qui ne concerne que 24% des démissions des femmes.
Les données sur les travailleurs à temps partiel vont dans le même sens : selon l'Observatoire INPS des salariés du secteur privé, les femmes travaillant à temps partiel en 2022 étaient 49 %, contre 21 % des hommes.
L'écart homme-femme est encore plus flagrant dans le Sud de la Péninsule, où le pourcentage de femmes qui travaillent est de 35,5 %, soit un écart de plus de 24 points par rapport à la moyenne européenne.
Plus de démissions parmi ceux qui ont un seul enfant
La plupart des démissions (79,4%) concernent les travailleurs âgés entre 29 et 44 ans. Et comme les années précédentes, elles regardent majoritairement (58% du total) les jeunes parents d’un seul enfant, contre 32,5% de parents de deux enfants.
Des chiffres qui confirment que la tranche critique pour rester sur le marché du travail concerne celle qui suit la maternité.
« La motivation la plus récurrente reste la difficulté de concilier travail et besoins de garde des enfants, tant pour des raisons liées à la disponibilité des services de garde que pour des raisons organisationnelles liées à son contexte de travail. En additionnant ces deux facteurs, cette motivation affecte 49,8% des démissions au total (51% en 2021) », explique l’INL.
Actuellement, seuls trois enfants sur dix parviennent à obtenir une place en crèche en Italie, et la moitié doivent recourir à des établissements privés. Le gouvernement de Giorgia Meloni a annoncé deux « plans pour les jardins d'enfants » dans le but d'atteindre, comme l'a demandé le Conseil de l'UE en 2021, une couverture d'au moins 45 % au niveau national d'ici 2030.
Une forte disparité se révèle en outre selon la catégorie des travailleurs : 92% des démissions concernent les employés et les ouvriers, contre une faible part de dirigeants.
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