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La réalité devant l’objectif de Martin Parr, au Mudec

exposition Martin Parr au Mudecexposition Martin Parr au Mudec
Martin Parr au Mudec (c)Ph.Carlotta Coppo

Une exposition dédiée aux photos de Martin Parr au Mudec : 60 clichés qui capturent la société contemporaine avec une ironie et saracasme.

Au Mudec, le rendez-vous photo « Short&Sweet » de Martin Parr propose une vaste sélection de clichés, choisis par le photographe britannique lui-même. Un photographe qui capture avec audace, des moments authentiques et souvent excentriques.

L'exposition s'ouvre « en noir et blanc », avec « Les non-conformistes », la série d'images prises de 1975 à 1980 par un jeune Parr, qui venait de terminer ses études d'art. Pour ce projet, l'auteur a sillonné pendant cinq ans la banlieue du Yorkshire, documentant au quotidien les événements dont il a été témoin, notamment ceux des « Non-conformistes », du nom des chapelles méthodistes et baptistes de plus en plus nombreuses dans la région. Martin photographie à la fois l'environnement et la vie des ouvriers, mineurs, agriculteurs, fidèles, gardes-chasse, éleveurs de pigeons et « maris menés par le nez », créant un document historique et touchant qui définit le caractère résolument indépendant du nord de l'Angleterre.

Avant d'arriver aux séries couleurs les plus connues, l'exposition se poursuit avec le dernier projet en noir et blanc développé par Parr, "Bad Weather", réalisé entre la fin des années 70 et le début des années 80. L'idée était de créer une œuvre centrée sur une obsession britannique : la météo. La série combine les expressions et les réactions de personnes qui vivent constamment sous des températures basses et un climat maussade. Ici aussi, Parr aborde le regard sur l'humanité plutôt que sur l'emblématique paysage britannique bien connu.

Sur les plages de Brighton, entre satyre et cruauté

Le premier projet couleur de Parr est "The Last Resort" (1982-85), un reportage au goût ironique et amer réalisé par le photographe sur les plages de Brighton, banlieue balnéaire de Liverpool, au milieu des années 1980, soit à une époque d’un profond déclin économique. Entre satire et cruauté - non sans une certaine tendresse pour ses compatriotes - Parr dresse le portrait de familles modestes en vacances, donnant corps à un reportage impitoyable et lucide sur la fin du monde ouvrier et de ses valeurs, ainsi que sur l'avènement d’une nouvelle conception consumériste de la vie. Sans doute son œuvre la plus célèbre, « The Last Resort » est le parfait exemple de la couleur audacieuse et saturée caractéristique de Parr, qui ajoute de l'énergie et de la vitalité à ses images.
 

photo sur la plage de martin parr

La société contemporaine capturée avec sarcasme

L'installation "Common Sense" est maintenue dans le même registre, une réédition in situ d'une de ses œuvres de 1999, qui combine tous les éléments qui ont caractérisé la photographie de Parr dans les années 70 et 80, suivant le fil de la recherche obsessionnelle pour ce qu'il considérait comme décalé et absurde dans sa société contemporaine. Parr excelle ici dans la représentation du mauvais goût et de la vulgarité, qu'il reconnaît et capture avec un sarcasme sans précédent, surtout grâce à une attention obsessionnelle aux détails.

Dans les années 90, le regard de Martin Parr se tourne vers le reste du monde et l'univers étrange du tourisme de masse. La série « Small World » (1989 – 2008) nous emmène dans les sites touristiques les plus populaires et les plus célèbres, montrant la différence entre la mythologie idéalisée du lieu et la réalité pillée par l’(abus)usage que le touriste fait du lieu lui-même.  Dans cette série, le photographe marche sur les traces du touriste « moyen » et tente de révéler la grande farce du voyage, qui n'est, pour la plupart des gens, qu'un loisir, rendu possible récemment grâce aux compagnies aériennes à bas prix.

Avec la série «Everybody Dance Now» (1986 -2018), Martin Parr allie photographie et danse. La série est le fruit de plus de trente années de recherches qui ont vu Parr - de Sao Paulo au Brésil jusqu'aux îles écossaises, entre 1986 et 2018 - immortaliser différents types de danse, des cours d'aérobic, des fêtes partout, des danses du thé. Une énergie folle se dégage de ses clichés, qui se manifeste sans réserve ni pudeur.
 

photo martin parr


L'Angleterre a toujours été le sujet de prédilection de Martin Parr. Ses nombreuses séries photographiques - comiques, dogmatiques, affectueusement satiriques et colorées - documentent ce que signifie être Anglais aujourd'hui. Avec la récente série « establishment » (2010 – 2016), l’artiste poursuit le projet de représenter, toujours à sa manière, l’establishment britannique, les élites qui gouvernent le pays et leurs rituels. Voici donc les lieux et les personnages de la politique, les sièges du pouvoir, les universités les plus célèbres : la recherche met en évidence crûment, les conventions sociales, les clichés, la façon de s'habiller, les obsessions et les traditions.

 

Informations pratiques
Fini le30juin

Jusqu'au 30 juin à 19:30

Adresse

via Tortona 56
MI
Milan

Horaires

De 9h30 à 19h30 ; lundi de 14h30 à 19h30 ; Jeudi et samedi de 9h30 à 22h30

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