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En Italie, le gouvernement abolit la censure cinématographique

Rocco et ses frères, un film censuré en ItalieRocco et ses frères, un film censuré en Italie
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 13 avril 2021, mis à jour le 14 avril 2021

Le ministre italien de la Culture Dario Franceschini a signé un décret mettant fin à la censure cinématographique qui sévissait depuis 1914. A la place, une commission d’autorégulation sera chargée de classer les œuvres.

Après plus d’un de siècle de censure, il ne sera dorénavant plus possible d’interdire la sortie d’un film en salle, d’en imposer des coupes ou des modifications de scènes. La semaine dernière, le ministre italien de la Culture Dario Franceschini a annoncé « mettre fin au système de contrôle et d’intervention qui permettait à l’Etat d’intervenir sur la liberté des artistes ».
A la place, une Commission de classification des œuvres cinématographiques a été instituée par le même décret. Ses 49 membres, des sociologues, psychologues, éducateurs, magistrats, avocats et experts du secteur cinématographique, auront pour rôle de vérifier le classement des œuvres au regard des contenus sensibles, et les déconseiller si nécessaire aux mineurs de 6, 14 ou 18 ans.

Films censurés et copies détruites

Il s’agit d’une étape historique pour le cinéma italien. Depuis 1914, la loi permettant la censure a visé de nombreux films, sur la justification d’un rigide contrôle moral, religieux ou politique. Et même après la chute du fascisme. Au total, sur 35.000 films soumis à la censure, 274 œuvres italiennes, 130 films américains et 321 autres longs et courts-métrages d’autres pays ont été refusés en Italie depuis 1944, selon le recensement Cinecensura, un site d’exposition virtuelle promu par le ministère de la Culture. Et 10.000 autres films ont été admis dans les salles après modifications.

Parmi eux, quasiment toutes les œuvres de l’écrivain Pier Paolo Pasolini, considéré comme « communiste » pour ses films voulant traduisant la misère de l’Italie, ont pâti du contrôle de l’Etat. Autre exemple, la justice a ordonné en 1972 la destruction de toutes les copies du Dernier tango à Paris, sulfureux film de Bernardo Bertolucci, avec Marlon Brando et Maria Schneider.
Le chef-d’œuvre de Luchino Visconti Rocco et ses frères (1960), avec Alain Delon et Annie Girardot, a lui aussi été mis au rebut, comme La dolce vita de Federico Fellini.
Plus récemment, en 1998, le film Toto qui vécut deux fois, de Daniele Cipri et Franco Marescoest, a subi une importante censure. Constitué de scènes provocantes dans un Palerme monstrueux et apocalyptique, avec des personnages blasphémateurs, il avait été virulemment attaqué par les milieux catholiques.

 

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