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LINGUISTIQUE – Le polonais : porte d’entrée vers le monde slave

Écrit par Lepetitjournal.com Varsovie
Publié le 2 avril 2013, mis à jour le 1 avril 2013

En 1783, Antoine de Rivarol, dans son Discours sur l'universalité de la langue française, affirmait que "ce qui n'est pas clair n'est pas français". Il ne connaissait sans doute pas le polonais! Ceux qui vantent la clarté de la langue de Molière ne pourront que tomber sous le charme de cette langue riche qui ouvre les portes vers le monde slave.

Bienvenue dans le monde slave
Le polonais, deuxième langue slave la plus parlée après le russe, sixième langue d'importance pour l'Union Européenne, représente une porte d'entrée vers le monde slave, qui déborde d'opportunités depuis la chute du communisme. Des 38 millions de Polonais, environ 97% déclarent avoir le polonais comme langue maternelle. À ce chiffre s'ajoutent les nombreux expatriés qui continuent de parler leur langue à la maison, et la transmettent souvent à leurs enfants. Au total, ce sont près de 56 millions de locuteurs qui sont répartis sur les cinq continents, notamment aux États-Unis, en Australie, en Lituanie, en France, et au Royaume-Uni, où le polonais est récemment devenu la deuxième langue la plus parlée après l'anglais! Évidemment, la large communauté d'expatriés influence les statistiques, reste que de nombreux Britanniques d'origine choisissent de se mettre au polonais, et ne se limitent pas à en apprendre les rudiments, mais arrivent souvent à communiquer dans cette langue. Et ils n'ont pas tort : une fois le polonais maîtrisé, vous pourrez aisément apprendre les autres langues slaves occidentales (tchèque et slovaque), en plus d'avoir un net avantage dans l'apprentissage de n'importe quelle autre langue slave! Une vraie clef vers ce monde mystérieux qui commence à peine à révéler une partie de ses secrets. 

Clarté et flexibilité font bon ménage
Le polonais rend les idées plus précisément, souvent en moins de mots et avec une plus grande liberté que le français. Par exemple, la flexion verbale ? qui s'acquiert sans trop d'effort ? contient toute l'information nécessaire à l'identification du sujet, permettant donc à un verbe de constituer une phrase complète par lui-même. Ainsi, pour dire « Il a terminé », « Szkonczy? » suffit. D'ailleurs, les pronoms ne s'utilisent que pour marquer l'emphase en polonais. Les deux aspects ?perfectif et imperfectif ? ajoutent une précision de plus quant au statut de l'action en cours. D'accord, ces aspects risquent de vous causer quelques frustrations, mais une fois le principe compris, la pratique viendra à bout de vos difficultés, et vous serez conquis de pouvoir exprimer votre pensée plus précisément et de façon plus concise que vous ne l'auriez imaginé possible! De plus, la langue polonaise conteste l'idée que l'ordre rigide sujet-verbe-objet prédominant en français soit synonyme de clarté. Contrairement au français, le polonais, grâce à sa riche morphologie, laisse toute la liberté voulue quant à l'ordre des mots. Ainsi, si « Le chat aime Max » et « Max aime le chat » veulent dire deux choses opposées en français, l'ordre des mots n'influence pas le sens de la phrase en polonais.  « Max lubi kota », « Kota lubi Max », «Max kota lubi », « Lubi Max kota » veulent toutes dire que Max aime le chat. Et seulement sept cas à apprendre (contre quinze, par exemple, pour le finlandais) est une vraie aubaine pour le privilège de s'exprimer si librement!

Any-Pier Dionne (www.lepetitjournal.com/varsovie) - mardi 2 avril 2013

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Publié le 2 avril 2013, mis à jour le 1 avril 2013