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« Wayang », le nouveau livre d'Alain Labat sur le Singapour de l'entre-deux-guerres.

Ce roman d’espionnage, plein de rebondissements et fourmillant de références historiques, se situe en Asie entre 1926 et 1947. Le personnage principal, agent britannique de renseignement basé à Singapour, va aller de surprise en surprise. Lepetitjournal.com a interviewé l'auteur pour en savoir plus sur la genèse de ce livre.

Alain Labat est décoré par le ministère des affaires étrangères.Alain Labat est décoré par le ministère des affaires étrangères.
Alain Labat décoré par le ministère des affaires étrangères de Singapour en 2014
Écrit par Jean-Michel Bardin
Publié le 5 mars 2024, mis à jour le 6 mars 2024

Alain, tout d'abord d'où vient votre intérêt pour l'Asie en général, et pour Singapour en particulier ?

Cela a commencé un peu par hasard dans le sillage de mai 1968. À l’université, je devais choisir une seconde matière à côté de la philosophie qui était mon principal intérêt et j’ai opté pour le chinois, dont l’enseignement en France était alors balbutiant. Mais je me suis vite pris au jeu : la culture chinoise est si riche !

Mes débuts de carrière dans l’automobile ne m’ayant pas vraiment enthousiasmé, j’ai saisi l’occasion de l’insertion du chinois comme troisième langue dans le secondaire en 1977, grâce à Robert Ruhlmann, professeur à Langues’O et inspecteur général de chinois, pour me tourner vers l’enseignement que je n’ai plus quitté depuis. L’époque était favorable, car, en 1978, Deng Xiaoping prit le pouvoir en République Populaire de Chine et l’ouvrit peu à peu aux influences extérieures.

A l’époque, je souhaitais organiser des échanges linguistiques avec mes élèves, comme c’était d’usage à l’époque. Mais, aller en Chine était alors encore trop compliqué. Un collègue, ancien directeur de l’Alliance Française de Singapour, m’a alors suggéré d’explorer ce pays, où Lee Kuan Yew, Premier ministre de l’époque, avait remis le mandarin au goût du jour. J’ai suivi cette piste et fus reçu avec enthousiasme par les autorités singapouriennes. De 1982 à 2008, j’ai organisé un programme d’échanges linguistiques entre Lyon et Singapour, dont ont bénéficié une demi-millier de lycéens des deux pays.

Mais mes relations avec l’Asie vont bien au-delà. Je suis aussi président de l’Association Lyon-Singapour, président de la Fédération des Associations franco-chinoises, et vice-président du nouvel institut franco-chinois de Lyon. Il faut savoir que Lyon est une des plus anciennes villes d’Europe à avoir entretenu des relations avec la Chine. Dès le 17ème siècle, il y avait des échanges réguliers, via les missions catholiques et l’industrie de la soie.

Comment vous est venue l'idée d'écrire ce roman ?

J’avais déjà écrit deux ouvrages historiques en relation avec l’Asie : en 2019, Singapour, l’odyssée du Merlion, premier ouvrage en français sur l’histoire de Singapour jusqu’en 2015, sans oublier que ce pays a existé bien avant Raffles, et, en 2022, L'Empire, la République et les Barbares. L'Occident à l'assaut de la Chine, récit du siècle de l'Occident en Chine (1839-1949), des guerres de l'opium à la proclamation de la République populaire de Chine, que les Chinois nomment « le siècle d'humiliation », véritable matrice de la Chine contemporaine.

Je voulais changer de style et me lancer dans la fiction sans trop savoir comment. Au hasard de mes recherches bibliographiques, je suis tombé sur un personnage tellement extraordinaire que j’ai pensé au départ qu’il s’agissait d’une légende. Mais, en approfondissant le sujet, j’ai réalisé qu’il avait réellement existé et cela a été le point de départ de mon roman.

Quelle est la part de réalité dans « Wayang » ?

En fait, la plupart des personnages, des événements, et des lieux décrits dans le roman ont vraiment existé. Pour écrire ce roman, j’ai consulté des ouvrages sur le Komintern, le parti communiste chinois, l’histoire des services de renseignements britanniques, et même des ouvrages d’universitaires australiens. Il m’a fallu deux ans pour terminer cet ouvrage.

De Rangoon à Singapour, de Shanghai à Ceylan, WAYANG narre la traque par un inspecteur de la Special Branch de la police coloniale britannique de Malaisie du personnage le plus mystérieux de l'Asie du Sud-Est de l'entre-deux-guerres, le chef du Parti communiste malais, sur lequel on ne sait rien, sinon une étonnante capacité à échapper à l'arrestation. Et qui révèlera un destin défiant les imaginations les plus débridées...

« Wayang », c’est le théâtre d’ombres en malais. Cela reflète parfaitement l’atmosphère d’incertitude qui plane jusqu’à la fin du roman.

Si vous aimez le suspens et souhaitez savourer l’ambiance nonchalante du Singapour de l’entre-deux-guerres, plongez-vous dans Wayang que vous pourrez vous procurer à Kinokunya.

Wayang est le dernier livre d'Alain Labat.

 

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