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Antoine Hamelin : « Hong Kong, c’est le rêve de tous les jockeys »

Vous l'avez sûrement déjà vu à l’hippodrome de Happy Valley le mercredi soir ou à Sha Tin le dimanche. Le Français Antoine Hamelin est jockey professionnel à Hong Kong et a accepté de répondre à nos questions.

Antoine HamelinAntoine Hamelin
Antoine Hamelin, jockey français à Hong Kong @Antoine Hamelin
Écrit par Laureen Duchesne
Publié le 16 avril 2024, mis à jour le 17 avril 2024

 

 

Je suis parti de zéro et je suis arrivé assez haut 

 

Comment êtes-vous devenu jockey ?

J’ai commencé ma formation à 12-13 ans, à l’école des jockeys de Chantilly, l’une des trois grandes écoles en France. C’était en internat, avec trois semaines à l’école puis trois semaines dans une écurie. Ensuite à 17 ans, j’ai été employé dans une écurie et gentiment j’ai gravi tous les échelons. J’ai commencé à monter pour une course de temps en temps, puis plusieurs par semaine et enfin quotidiennement, jusqu’à arriver professionnel. Pour devenir professionnel, en France, il faut 70 victoires. Ensuite, j’ai gagné une très grosse course en France, le Prix du Jockey Club, et après ça, j’ai eu des opportunités. Je suis parti de zéro et je suis arrivé assez haut dans l’échelle. Il faut un entraineur qui nous fait confiance, un peu de talent, un peu de qualités, un peu de chance… C’est un beau parcours.

 

Hong Kong fait partie des meilleures places pour mon métier.

 

Antoine Hamelin jockey a Hong Kong
@Antoine Hamelin

 

Comment avez-vous atterri à Hong Kong ?

Ah Hong Kong ! C'est le rêve de tous les jockeys du monde, ça fait partie des meilleures places pour mon métier. Pour exercer, c’est au jockey de faire des demandes. On envoie sa candidature en début d’année, puis on reçoit une autorisation du Hong Kong Jockey Club, d’abord pour 3 mois et si ça se passe bien, ils allongent le contrat pour un an.

Pour ma part, je suis arrivé pendant le Covid, il y a 4 ans. J’avais envoyé ma candidature et ils m’ont appelé, du jour au lendemain, et m’ont dit « si tu veux venir, c’est maintenant car les frontières vont fermer ». J’ai fait mes valises et j’ai sauté dans un avion !

 

La routine d’un jockey à Hong Kong, ça ressemble à quoi ?

Une semaine-type : tous les lundis et jeudis après-midi, je reçois la liste des chevaux qui vont courir la semaine suivante et c’est à moi de démarcher les entraineurs pour trouver des chevaux à monter.

Les chevaux de courses ça coute très, très cher. Donc c’est un propriétaire qui place son cheval chez un entraineur, qui prépare le cheval, et le jockey est en fin de maillon, un peu comme en Formule 1 mais nous ce sont des animaux.

Ensuite, chaque matin, on entraine les chevaux à Sha Tin. Je commence très tôt, vers 5h, car c’est mieux pour les chevaux, ils sont plus calmes, il fait plus frais. Et je monte entre deux et six chevaux par jour, environ 15 minutes chacun. Le reste du temps, je fais beaucoup de sport, de l’escalade, du parapente et de la randonnée. Et les samedis, c’est plutôt cool donc c’est sport aussi pour moi.

Je cours deux à huit fois par jour de courses

 

Et les jours de courses ?

Le mercredi, c’est à Happy Valley et le dimanche à Sha Tin. J’arrive une heure à l’avance, je me pèse 30 minutes avant la première course et puis les courses s’enchainent, j’ai entre deux et huit courses par jour – ça dépend des chevaux que j’ai réussis à trouver – avec 30 minutes d’intervalle pour me changer.

Il faut savoir que le poids est un critère très important dans mon métier – à Hong Kong ça va de 52 à 59 kg – et vu que je suis grand pour un jockey, je mesure 1,69 m, je peux rapidement avoir des problèmes de poids. C’est l’une des plus grosses contraintes pour moi.

Les chevaux sont classés par catégories de courses. Dans leur catégorie, un cheval qui a de meilleures performances portera plus de poids qu’un autre, pour égaliser les chances. Donc si j’ai un cheval en haut de tableau, je n’ai pas de problème, en revanche si j’ai un cheval en bas de tableau, là je dois faire attention à mon poids, sinon je ne peux pas monter tout simplement.

Il m'est arrivé de gagné cinq courses le même jour ! 

 

Qu’est-ce que vous aimez dans votre métier ? Et votre meilleur souvenir ?

J’aime les victoires, la compétition et bien sûr l’animal. Je monte depuis que je suis tout petit, donc les chevaux c’est un peu ma vie. Gagner avec un cheval, quand on progresse ensemble, c’est un sentiment très agréable, une belle histoire.

À Hong Kong, mon meilleur souvenir c’était il y a deux ans. J’ai gagné cinq courses en un jour ! C’était un record incroyable, ça n’arrive pas souvent, j’ai marqué les esprits !

 

J'ai tout ce qui me convient à Hong Kong

 

Quels sont vos projets pour la suite ?

C’est dur de se projeter vu que j’ai des contrats d’un an maximum, je ne sais jamais où je serai l’année suivante. Mais j’aimerais rester à Hong Kong. J’ai 33 ans, donc encore environ 8 ans de carrière devant moi. Je suis heureux ici, j’ai tout ce qu’il me faut. Mon métier me plait et la vie à Hong Kong aussi.

 

 

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