En ce début d’année dédiée aux dragons, ceux-ci font concurrence aux lions avec lesquels ils rivalisent parfois. Mais d’où vient cette tradition et en quoi consiste-t-elle ?
Le dragon, un animal mythique bienveillant dans la culture chinoise
Dans la culture occidentale, le dragon est un animal maléfique et dangereux et on doit trouver un héros, comme Saint-Michel, pour le tuer. Le fait que « dragon » vient du latin « draco » qui signifie serpent et la mauvaise réputation de cet animal dans la culture occidentale n’y est pas pour rien.
L’image du dragon dans la culture chinoise est complètement opposée. C’est une créature puissante, mais bénéfique et de bon augure. Il symbolise la chance, la bonté, la sagesse, et la prospérité. C’est l’emblème impérial de la nation chinoise et il décore souvent les robes de l’empereur. Il a la forme d’un long serpent mais avec une peau recouverte d’écailles de poisson et des pattes équipées de griffes acérées.
Le dragon est le seul animal mythologique dans le zodiaque chinois. Sa réputation bénéfique fait que les années du dragon voient la natalité monter en flèche, les parents souhaitant que leurs enfants naissent sous les meilleurs augures.
Dans la Chine ancienne, on offrait des sacrifices au dragon pour amener la pluie nécessaire à de bonnes récoltes, particulièrement en période de sècheresse. Il y a deux millénaires, ce culte a donné lieu à des danses. Ces danses étaient aussi montrées aux diplomates de passage à la cour impériale.
Une équipe bien coordonnée pour faire danser un dragon
Aujourd’hui, les danses de dragon sont organisées plus ou moins dans les mêmes circonstances que les danses de lion, c’est à dire pour porter chance au démarrage d’une nouvelle entreprise ou d’une nouvelle année. Cette année, les dragons vont beaucoup danser, car c’est leur année !
Le dragon lui-même est constitué d’une tête, d’un corps, comportant un nombre impair de segments, et d’une queue. La tête a de grands yeux, une gueule grande ouverte laissant apparaitre une longue langue rouge et pointue, des cornes et une barbe blanche le long du menton. Le corps est constitué d’un squelette de bois ou de bambou recouvert de papier ou de tissu. Le nombre de segments est habituellement de l’ordre de la douzaine, mais en 1988 un dragon singapourien comportant 49 segments est entré dans le livre des records Guinness avec une longueur de 136.8m. Certains dragons sont illuminés de l’intérieur. Des bâtons en bambou sont fixés sur la tête, chaque segment, et la queue, et chaque bâton est actionné par un danseur. Enfin, un dernier danseur tient un bâton auquel est fixée une boule (dragon pearl) qui, agitée devant la face du dragon, va en guider les mouvements.
Cette danse est habituellement exécutée par des spécialistes d’arts martiaux ou des acrobates, qui sont capables de bouger en rythme et de synchroniser leurs pas de sorte que les mouvements du dragon apparaissent harmonieux. Il y a plus de 20 postures que les danseurs mettent plus de six mois à maitriser. Il leur faut encore un ou deux ans de pratique avant d’être capable de se produire. Ils sont accompagnés par un orchestre de percussions.
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