Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Les États généraux de l'information : les nouveaux défis pour la France et l'Italie

L'Ambassade de France en Italie, le Parlement européen en Italie et la Représentation de la Commission européenne en Italie ont organisé le 7 mars à Rome, un après-midi de débats sur les nouveaux enjeux de l'information en Europe avec la vision de la France et de l'Italie. L’événement a vu la participation de professionnels et personnalités d’honneur des deux pays, dont la présence de Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), délégué général aux États généraux de l'information en France.

gens debout dans une sallegens debout dans une salle
Écrit par Marie Sors
Publié le 10 mars 2024, mis à jour le 11 mars 2024

L’agenda politique de l’Union européenne et de ses Etats membres est rempli entre les élections parlementaires européennes mais également des élections présidentielles nationales dans une douzaine de pays membres. Ce contexte politique européen et le contexte politique international ont impulsé l’organisation d’un après-midi rythmé de débats autour de la question de l’information et du droit du citoyen à s’informer. L'événement, organisé à l’Espace David Sassoli de Piazza Venezia à Rome, s’inscrit dans la continuité du traité du Quirinal signé en 2021, comme l’a rappelé Martin Briens, ambassadeur de France en Italie dans son mot de bienvenue en affirmant qu’un débat réunissant “deux pays fondateurs de l’Union européenne” représentait la forme la plus cohérente d’un “progrès et d’une action efficace à l’échelle européenne”.

La série d’échanges a été animée par un important répertoire de professionnels de l’information. Parmi ces intervenants figuraient Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters Sans Frontières (RSF) et délégué général des États généraux de l'information en France ; Gaël Branchereau, directeur de l’Agence France-Presse en Italie ; Tommaso Canetta, directeur adjoint de Pagella Political et Facta News, fact-checker ; Christophe Lemoine, vice-porte-parole du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères français, Daniele Manca, vice-directeur du Corriere della Sera ; Paolo Possamai, directeur éditorial et membre du conseil d'administration de Nord Est Multimedia ; Carlo Bartoli, président de l'Ordre des Journalistes, ou encore Bruno Duvic, correspondant de Radio France en Italie.

Ces dernières années, le monde de l'information a été confronté à de nombreux défis, suscitant des questions sur le rôle et l'avenir du journalisme, des éditeurs et des usagers. Ces défis, communs à de nombreux pays, font actuellement l'objet d'une réflexion inédite en France avec les États généraux de l'Information, lancés le 3 octobre 2023. L'objectif est d'établir les bases d'un modèle médiatique et numérique pour les générations futures, réunissant professionnels, chercheurs et citoyens. En Italie également, l'impact des perturbations liées à la révolution numérique est examiné dans le monde de l'information. Plusieurs initiatives ont été lancées par des groupes médiatiques publics et privés, tels que des festivals et l'Osservatorio Italiano sui Media Digitali (IDMO), visant à identifier les actions à entreprendre face à ces nouveaux défis. En Europe, la nouvelle législation sur les services numériques (DSA) et la législation sur les marchés numériques (DMA), ainsi que les mesures visant à lutter contre la désinformation, ont contribué à relever ces nouveaux défis au niveau européen, y compris en Italie, et en tenant compte des élections européennes de juin 2024.


La perspective franco-italienne de la création de l’information

L’événement s’est construit autour de trois questions dans le but de mettre en exergue les défis auxquels l’espace informationnel et la société civile font face. La première question concernait l’émergence de l’intelligence artificielle dans la création et la réception de l’information ainsi que la lutte contre la désinformation qui sont, selon Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières, des freins à la mise en place ou la protection d’un “espace informatif libéral, accessible et indépendant”.
Jessica Cupellini, cheffe du bureau de communication stratégique au sein de la Direction générale de la diplomatie politique et culturelle en Italie, a quant à elle affirmé la nécessité d’adopter des “partenariats intergouvernementaux” afin de garantir le pluralisme de l’information et son indépendance de toute forme d’autorité politique.

La fiabilité et la durabilité des médias et de l’information représentent pareillement un objet de débat. Des intervenants comme Mauro Crippa, journaliste professionnel et directeur général de l’information à Mediaset et Alessandra Ravetta, directrice générale de “Prima Comunicazione”, ont pris le temps de rappeler le travail quasi automatique du citoyen “récepteur” d’information d’exercer un “œil critique” quant aux informations qui lui sont transmises.


Le citoyen européen au centre des échanges

Si l’après-midi consistait à offrir la possibilité à des professionnels de l’information et de la presse de s’exprimer et informer le public, tous les intervenants ont rappelé la nécessité d’opérations et de réflexions collectives dans le contexte européen au sein des structures officielles mais également un effort individuel de la part des citoyens européens.

La troisième thématique portait en effet sur la « réappropriation et la démocratisation de l’information : éducation aux médias et implication de la société civile ».
L’électorat européen doit, selon Christophe Deloire, développer une “mentalité critique” vis-à-vis des informations qui lui sont transmises.
La journée s’est clôturée avec un discours de Giacomo Lasorella, secrétaire général adjoint de la Chambre des députés et une conclusion générale de l’ambassadeur Martin Briens, au Palais Farnèse.

 

Flash infos