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Frédéric Petit : Il faut reprogrammer les retrouvailles de l’été 2020

Frédéric Petit webinaire mai 2020 franco-allemandFrédéric Petit webinaire mai 2020 franco-allemand
WikiCommons, Photo Olaf Kosinsky
Écrit par Chloé Ferrante
Publié le 2 juin 2020, mis à jour le 2 juin 2020

Frédéric Petit, député MoDem de la 7ème circonscription des Français établis à l’étranger, a tenu le 29 mai dernier, une conférence publique en ligne suite à la dernière session de l’Assemblée parlementaire franco-allemande qui a eu lieu le 28 mai 2020 et s'est exprimé sur l'ouverture des frontières.

Lepetitjournal.com Allemagne a assisté à cette conférence en ligne, crise sanitaire oblige. Suivant un modèle de question/réponse, Frédéric Petit a évoqué ce qui a pu se passer lors de l'Assemblée. Les questions des participants étaient néanmoins plus axées sur le franco-allemand en général en cette période de crise liée au Covid-19 que sur l’Assemblée parlementaire en elle-même. En voici quelques-unes.

 

Une coopération franco-allemande sans faille ?

L’Assemblée parlementaire franco-allemande du 28 mai 2020 avait pour objet principal d’auditionner les ministres de l’Intérieur français Christophe Castaner et allemand Horst Seehofer sur les mesures gouvernementales prises dans le cadre de la crise sanitaire, en particulier les contrôles frontaliers. Pour commencer la conférence, Frédéric Petit a tenu à faire part de son impression sur cette Assemblée parlementaire. Il a été agréablement surpris par l’assemblée qui a fait preuve d’une réelle coordination lors des questions et des échanges. Il n’a pas noté de différences de frontières mais a au contraire ressenti une solidarité parlementaire. Il a tout de même insisté sur le fait qu’au début de la crise, la coopération franco-allemande était inexistante, cela révèlerait selon lui une fragilité ancienne du franco-allemand, à savoir « Nous sommes amis mais cette amitié est-elle vraiment si solide que ce que l’on croit ? ». Il n’a cependant pas oublié de souligner le travail solide de l’OFAJ et des organisations/entreprises franco-allemandes, qui montrent selon ses mots que « lorsque le franco-allemand est institutionnalisé, qu’il n’est pas possible de faire l’un sans l’autre, alors il fonctionne très bien ». Après son ressenti sur la situation, il a expliqué qu’il avait été décidé qu’à partir du 15 juin, toujours sous réserve de l’évolution du virus, la circulation entre la France et l’Allemagne devrait pouvoir revenir totalement à la normale, qu’il n’y aurait plus de restriction de circulation. Les questions des participants à la conférence en ligne ont ensuite commencé et se sont toutes orientées vers le domaine général du franco-allemand.

 

Est-ce que la fermeture des frontières entre la France et l'Allemagne était une solution absolument nécessaire pendant la crise ?

Frédéric Petit a indiqué qu’il ne fallait pas fermer les frontières entre les deux pays aussi fermement mais qu’il fallait prendre des mesures adaptées avec des contrôles. Selon lui, si ce sujet avait été directement traité par un comité transfrontalier, le problème aurait pu être mieux résolu. Il en a profité pour revenir sur le nouveau Comité de Coopération Transfrontalière franco-allemand (CCT), officiellement installé le 22 janvier 2020 au château de Hamsbach en Allemagne. Ce comité a été boosté par la crise et se révèle être une bonne surprise, ayant été efficace pour traiter certains sujets.

 

Les applications française et allemande de traçage des malades du Covid-19 seront elle compatibles ?

A cette question, le député n'a pas pu répondre clairement par oui ou par non car ce n’est pas son domaine. Il a en revanche expliqué que les deux pays avaient opté pour des solutions différentes. La France n’utilise pas la géolocalisation, le traçage des personnes ne s’effectuera alors qu’avec le Bluetooth et non grâce au GPS. L’Allemagne a quant à elle, décidé d’employer une géolocalisation par GPS protégée pour retracer le parcours d’une personne contaminée. On comprend finalement que les applications ne semblent pas vraiment compatibles.

 

Les possibilités de déplacements des étudiants résidant en France et en Allemagne s’amélioreront-elles ?

Avec une pointe d’humour, Frédéric Petit a précisé que si c’était pour aller se balader au bord de la Seine, un étudiant en Allemagne ne pourrait pas aller en France. Néanmoins avec les assouplissements des contrôles aux frontières, le transit entre les deux pays devient plus facile pour les étudiants. 

 

Si une crise encore plus grave avait lieu, pourrait il y avoir une cellule de crise pour des discussions communes entre la France et l’Allemagne ?

Frédéric Petit a rappelé que ce genre de cellules de crise existent comme avec l’OMS. Il a donné un exemple d’une situation bien gérée par une cellule de crise, le fret routier. Rapidement des règles communes ont été mises en place par la Commission européenne pour les chauffeurs de camion afin qu’ils aient une garantie lors de leurs déplacements. Il a malgré tout reconnu qu’il faudrait trouver des solutions efficaces pour le futur afin d’être préparés à une éventuelle nouvelle crise. Le travail franco-allemand doit encore évoluer.

Il a fini en abordant un des ces axes de coopération qu’il serait intéressant de développer rapidement, ce qu’il appelle « les retrouvailles de l’été 2020 ». Il faudrait des règles et des stratégies communes pour préparer la reprise du tourisme ensemble. Cela pourrait être possible avec l’OFAJ dont les voyages/échanges franco-allemands ont été annulés. Il serait envisageable de reprogrammer ces échanges pour accompagner l’effort de retrouvailles.

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