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Capitaine (TE-er) Leszek Michalik : « La Légion étrangère est une grande famille »

La Légion étrangère, troupe combattante de l’armée de terre, composée d’étrangers qui considèrent comme un honneur de servir la France, a été fondée à Alger le 9 mars 1831, par Louis-Philippe. Parmi les 150 nationalités représentées, réparties sur les 5 continents, on retrouve de nombreux Polonais. Le Capitaine (TE-er) Leszek Michalik nous explique pourquoi.

Capitaine (TE-er) Leszek Michalik en tenue de combat alors qu’il était en mission en AfriqueCapitaine (TE-er) Leszek Michalik en tenue de combat alors qu’il était en mission en Afrique
Capitaine (TE-er) Leszek Michalik en tenue de combat alors qu’il était en mission en Afrique
Écrit par Bénédicte Mezeix
Publié le 25 décembre 2023, mis à jour le 21 mars 2024

C’est le 12 juin 2007 que l’Amicale des Anciens et Amis de la Légion étrangère de Pologne (AAALE) a vu le jour, à Olsztyn. À l’occasion de son 16e anniversaire, son actuel président, le Capitaine (TE-er) Leszek Michalik – qui a servi 33 ans et 7 mois, dans 9 régiments de la Légion étrangère, a accepté de revenir sur son parcours au sein de cette troupe d’élite unique au monde, permettant à des étrangers de porter les armes de la France, la place qu’y occupent les Polonais ainsi que le rôle de l’AAALE, sans oublier d’aborder les retours compliqués à la vie civile.

Mais débutons par le 160e anniversaire de la bataille de Camerone, dont la commémoration polonaise s’est déroulée le 22 avril.

 

La bataille de Camerone : commémoration du 160e anniversaire

Samedi 22 avril dernier, au parc du Palais Royal de Łazienki, devant le palais Myślewicki, s’est déroulée la commémoration de la bataille de Camerone, combat qui opposa, le 30 avril 1863, lors de l’expédition du Mexique, une compagnie de la Légion étrangère aux troupes mexicaines. Ce combat est le symbole du sacrifice ultime des légionnaires, pour l’accomplissement de leurs missions. Aujourd’hui encore, l’expression « faire Camerone » est toujours usitée dans la Légion étrangère en tant que symbole de l’esprit de sacrifice au nom de la parole donnée.

Durant cette cérémonie, Marek Kreja et Marek Kogut ont reçu la médaille FSALE. Krzysztof Maj, Krzysztof Sokalski, Paweł Adamczyk ont reçu des diplômes honorifiques de la Fédération des Sociétés des anciens de la Légion étrangère, en présence de son Excellence, Frédéric Billet, ambassadeur de France en Pologne.

 

Accédez à l'album complet de la cérémonie en cliquant sur le post Facebook

 

Lepetitjournal.com/Varsovie : Mon Capitaine, quels étaient les enjeux de cette commémoration du 160e anniversaire de la bataille de Camerone en Pologne ?

Capitaine (TE-er) Leszek Michalik : Pour la commémoration du 160e anniversaire de la bataille de Camerone, qui s’est déroulée à Varsovie, au parc du Palais Royal de Łazienki, nous avons essayé de faire quelque chose de grand, afin de montrer à tous les légionnaires qui vivent en Pologne et qui ne sont pas encore membres de l’AAALE Pologne qu’ils sont aujourd’hui considérés autrement qu’ils ne l’étaient, par le passé – mais j’y reviendrai. Je pense que nous avons réussi une belle cérémonie.

 

Quels liens les Polonais entretiennent-ils avec la Légion depuis sa création par Louis-Phillipe en 1831 ?

Je vais citer le capitaine Louis d’Estouville gouverneur militaire du Mont-Saint-Michel pendant la guerre de Cent Ans, qui disait : « Là où il y a l’honneur, là où il y a la fidélité, là seulement est la patrie ». Là où se trouve ton cœur – et pas ton corps, se trouve la patrie. C’est une pensée qu’on ne peut pas dissocier de l’histoire de la Pologne : partitions du pays à partir de 1772, puis en 1793 et par la suite, en 1795 la Pologne disparaît totalement de la carte pendant 123 ans… Mais les Polonais forment un peuple indomptable qui a toujours su se tourner vers ceux qui pouvaient lui garantir, en quelque sorte, le retour à l’indépendance. Le soulèvement national de Kościuszko, en 1794, puis celui de novembre 1830 à 1831, ont conduit les Polonais à aller vers la France, pays des libertés, où ils pouvaient servir et essayer de se battre. Il ne faut pas oublier l’insurrection de la Grande Pologne en 1848 (powstanie wielkopolskie), tous ces éléments permettent de mieux comprendre la situation du pays et ainsi pourquoi autant de Polonais se sont engagées du côté de Napoléon. Ils espéraient qu’en allant se battre à ses côtés contre le même ennemi, ils pourraient regagner un jour l’indépendance.

On peut donc parler d’amour pour la France, pays de « liberté – égalité – fraternité », valeurs qui ont insufflé notre propre liberté en 1918, date de la création en France de l’Armée Bleue de Jozef Haller – Błękitna Armia, qui va initier la forme de la nouvelle armée polonaise.

Pour en revenir à Camerone en 1863, je peux vous citer les noms de trois Polonais qui ont pris part à cette bataille: le sergent Louis Morzycki qui lui est décédé pendant la bataille et les légionnaires Gorski et Antoine Bogucki qui ont été blessés et sont retrouvés pris par les Mexicains, puis libérés.

 

Ce qui me frappe toujours lorsque je voyage à travers la France, surtout en Bretagne, en Alsace… là où il y a eu de grandes batailles de la Seconde Guerre mondiale, c’est que vous avez des cimetières avec des monuments dédiés aux soldats polonais, et même dans de toutes petites églises ou chapelles, j’ai vu des tableaux de la vierge de Częstochowa, déposés par des soldats polonais.

En tant que Polonais ayant connu la Pologne communiste (PRL – Polska Rzeczpospolita Ludowa), j’apprenais l’histoire de la France – ce qui est rare, soulignons-le, parce que les communistes étouffent toute la vérité historique à des fins de propagande… Ils pouvaient contredire la langue officielle, pourtant l’histoire de la Pologne, liée à celle de Bonaparte, était bien présente dans nos livres d’histoire. Jusqu’au terme de son règne, les Polonais lui ont été fidèles, il faut le dire. C’est un grand personnage qui m’a marqué, avec le capitaine d’Estrouville que j’ai déjà cité et le général de Gaulle.

 

Continuons, si vous voulez bien avec la période communiste ? À l’époque de la PRL, les Polonais n’avaient pas le droit de servir dans une armée étrangère, pouvez-vous nous expliquer ce point ? Aujourd’hui, le problème est-il réglé ?

Le régime en place considérait tous ceux qui passaient ou restaient à l’Ouest comme des traîtres, aussi bien les soldats polonais ayant combattu du côté anglais ou français pendant la Seconde Guerre mondiale, que tous ceux, qui, comme moi, avaient quitté la Pologne. Pendant longtemps, je ne pouvais plus revenir dans mon pays natal : j’aurais pu me retrouver emprisonné !

Je suis issu d’une famille qui a donné sa vie pour la Pologne libre. Mon arrière-grand-père est mort sur le front contre les Russes en 1914, mon grand-père a été envoyé dans les goulags russes, j’ai donc été élevé dans une culture qui n’aime pas tout ce qui est « rouge », si vous voyez ce que je veux dire (rire). Pour l’anecdote, quand je suis arrivé à la Légion étrangère, la première chose que j’ai vue c’est « l’ennemi déclaré est rouge » donc je me suis tout de suite senti à la maison !

Le Code pénal polonais, dans son article 141, prévoit que si un Polonais sert dans une armée étrangère sans autorisations du ministère de la Défense, il peut être emprisonné entre 6 mois et 5 ans. La seule exception concerne les citoyens polonais qui possèdent la double nationalité et vivant en France.

Aujourd’hui un Polonais qui souhaiterait servir dans la Légion étrangère doit en faire la demande et suivre un certain nombre de règles (avertir le service fiscal en Pologne, présenter son casier judiciaire…). Les militaires actifs en Pologne ne peuvent pas s’engager et obtenir cette autorisation. Cette problématique qui était la mienne et qui m’a empêché de revenir dans mon pays natal n’est plus d’actualité : si quelqu’un respecte les règles imposées que je viens de vous citer, il ne risque rien. Le fait que l’Amicale existe depuis 2007 le prouve, c’est d’ailleurs la première Amicale de la Légion qui a été créée dans un pays de l’ancien bloc de l’Est.

 

Vous nous parliez de votre situation délicate, durant la PRL, avez-vous fait le choix de l’anonymat en tant que légionnaire ?

Étant issu d’un pays de l’Est, j’ai pu opter pour l’anonymat. D’ailleurs, il était quasiment imposé pour tous les expatriés de l’Est.

 

Vous luttez encore aujourd’hui contre les stéréotypes et les préjugés négatifs de vos compatriotes. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur ces stéréotypes et les préjugés ?

Vaste sujet ! Au cours de ma vie, j’ai lu beaucoup de livres sortis en Pologne qui me mettaient en colère : des livres de mythomanes, de la pure invention, ou des écrits de légionnaires aigris, déconnectés de la réalité… Ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas su s’adapter aux règles de la Légion que la structure est mauvaise. La Légion étrangère demande de l’obéissance ainsi que le respect des règles !

La Légion étrangère mène une sélection rigoureuse : les tests pour y entrer sont des tests de l’armée française, qui ont cependant été soumis à un l’étalonnage, afin qu’ils soient le plus parlant possible par rapport à un pays donné. Ils déterminent la personnalité de l’individu. Ensuite, le parcours du candidat est fouillé afin d’éviter d’intégrer en son sein des gens avec des déviations, des criminels…

Le premier contrat d’un légionnaire est assujetti à une période de 6 mois probatoire qui permet à la Légion étrangère ainsi qu’à la personne qui s’est engagée de le résilier, si elle s’avère incorrigible ou inapte à la collectivité militaire. Il arrive à certaines personnes de simplement se tromper de métier… On vit dans un monde de fables, irréel, de jeux vidéo ! Être soumis à la discipline, se lever à 4 heures du matin, se laver, faire son lit… cela fait partie de la formation militaire, la même pour tous. Parfois cela plaît, parfois cela ne plaît pas !

 

Comment combattre ces préjugés ?

À mon avis, il faut montrer par l’exemplarité de notre comportement ce que nous sommes, car les préjugés, on ne peut pas les combattre, ou c’est très difficile de le faire. Des films sont sortis au cinéma ou à la télévision ou encore des livres ont été publiés autour de la Légion, mais la Légion étrangère a rarement essayé de corriger l’image d’elle qu’on présentait. C’est une guerre sans fin.

Nous avons nos règles, qui sont claires dès le début. Lorsqu’un soldat signe son contrat, il se voit expliquer ces règles dans sa langue maternelle, puis elles sont répétées au moment où il est accepté par la commission de sélection à Aubagne… Que faire de plus ? La Légion est dure, bien sûr, du fait de sa spécificité, du fait que nous appartenons à une armée d’élite. Dans ce monde-là, les règles de la société civile ne fonctionnent pas : nos engagements opérationnels sont stricts et nécessitent de l’obéissance, on ne peut pas se permettre d’accepter une quelconque résistance ou désobéissance au sein de l’Institution.

Personnellement, je me suis engagé dans la Légion étrangère en 1982 ; à cette époque, il y a avait encore des campagnes disciplinaires où l’on recadrait les légionnaires les plus récalcitrants : le seul moyen était de les faire passer par la case prison où la discipline était intraitable. Plus de 100 nationalités cohabitent ensemble, donc, si on ferme les yeux et qu’on laisse entrer la politique dans nos échanges, ou les considérations religieuses, on ne s’en sort pas. La Légion est tolérante pour certaines choses, ici il n’est pas interdit de faire sa prière si on le souhaite, mais à condition que cela se fasse en dehors des heures de services.

 

Légion etrangère Leszek Michalik
Le Capitaine (TE-er) Leszek Michalik, coiffé de l'emblématique képi blanc, devenu le symbole du légionnaire

 

Quel a été votre parcours au sein de la Légion ?

En 33 ans et 7 mois de service, j’ai servi dans 9 régiments de la Légion étrangère, soit pratiquement dans tous les régiments de la Légion. J’ai servi dans tous les régiments outre-mer : 2 fois au 3e Régiment étranger d’infanterie en Guyane française, 2 fois au 5e Régiment étranger qui soutenait le centre d’expérimentation nucléaire du Pacifique, en 2004 j’ai pris le commandement de l’escadron de commandement et de soutien à Mayotte pendant 2 ans, puis j’ai servi également à la 13e brigade de Légion étrangère à Djibouti.

En France j’ai servi au 4e régiment étranger à Castelnaudary, au 1er Régiment étranger à Aubagne, 2 fois au 1er Régiment étranger de génie, au 2e régiment étranger d’infanterie à Nîmes et pour terminer au groupement de recrutement Légion étrangère à Paris.

Le 20 juillet 1993, à la tête de la section du 2e Régiment étranger d’infanterie, j’ai été très gravement blessé à Sarajevo par un tir par balle, en même temps qu’un autre polonais, Mariusz Mowakowski. Sa blessure était si grave qu’il a été amputé d’une jambe. Lorsque le ministre de la Défense François Léotard est venu le rencontrer à l’hôpital, et lui a demandé ce qu’il pouvait faire pour lui, Mariusz a simplement répondu : « je ne veux pas d’argent, je ne veux rien, je veux seulement devenir français ». C’était touchant parce que ça venait du plus profond de son cœur. 

Mariusz est à l’origine d’une discussion parlementaire très animée qui a donné naissance à la loi française de l’acquisition de la nationalité par le sang versé [Ce droit, inscrit à l’article 21-14-1 du Code civil, constitue donc la transcription juridique d’une devise bien connue de la Légion étrangère : « Français par le sang versé », NDLR.]

C’est à cette même époque que sous l’impulsion de l’Amiral Jacques Lanxade, alors chef d’État-Major des armées (1991-1995) qu’a été créée la cellule d’assistance aux blessés de l’armée de terre (CABAT) dont j’ai été un des premiers bénéficiaires.

 

Le retour à la vie civile, après la Légion, surtout après des blessures, peut s’avérer difficile pour certains… Est-ce qu’il existe des systèmes d’aides psychologiques ou financières pour les soutenir ?

La Légion étrangère est une famille. Il est inscrit dans l’article 7 du code de l’honneur du légionnaire : « (…) tu n’abandonnes jamais ni tes morts, ni tes blessés, ni tes armes ». La Légion propose toujours à ceux qui ont servi avec honneur et fidélité, y compris ceux qui ont effectué des séjours très courts, s’ils se trouvent dans une situation difficile de leur vie de s’orienter vers l’Institution des Invalides de la Légion étrangère à Puyloubier. C’est une institution qui existe depuis le 12 octobre 1953 et qui peut accueillir des légionnaires en difficulté, ils peuvent y retrouver leur chemin ou décider de terminer leur vie ici.

Pour ceux que j’appelle « les perdus de la vie », le problème, c’est que souvent, ils ne savent pas vers qui se tourner. Et pourtant les structures existent : ils peuvent se diriger vers le Bureau des anciens de la Légion étrangère, qui se trouve à Aubagne et qui peut les aider à trouver un emploi.

Il existe également la Maison du Légionnaire qui accueille depuis 1934 à Auriol, les anciens légionnaires qui le souhaitent.

Il convient de citer également le fait que la Légion étrangère entretient des carrés militaires disséminés partout en France et dans le monde où reposent les corps des légionnaires décédés.

 

Au sein de l’Amicale, quel type d’aide apportez-vous ?

En ce qui concerne notre Amicale, je peux vous parler, à titre d’exemples, de 2 cas de légionnaires qui n’en étaient pas membres. Nous avons une centaine d’adhérents, c’est peu au regard du nombre de nos compatriotes qui sont passés dans la Légion étrangère, mais lorsqu’il y a un problème, c’est vers nous qu’ils se tournent. Nous, nous ne regardons jamais de travers quelqu’un qui cherche de l’aide.

Deux légionnaires sont décédés dans des circonstances tragiques. Leurs veuves se sont retrouvées dans le désarroi le plus complet, face à des situations administratives très compliquées, de plus, elles n’étaient pas francophones. Je me suis appuyé sur le consulat de Varsovie et les conseillers du bureau des anciens à Aubagne. Nous avons ainsi pu aider ces épouses endeuillées à obtenir une pension de réversion. Cela n’a pas été simple, car l’administration malheureusement avait perdu l’un des dossiers.

La Légion étrangère, la France m’ont tendu la main au moment où j’en avais besoin, donc naturellement mon devoir et l’obligation morale c’est d’aimer la France, la Légion, et de venir en aide à ceux qui en ont besoin afin de rendre un peu de ce que j’ai reçu. Le bien – par un moyen ou un autre, revient toujours vers vous.

L’Amicale de Pologne fonctionne uniquement grâce aux cotisations de nos membres ou de généreux donateurs. C’est une Amicale naissante, nous n’avons pas de grands fonds qui permettraient de soutenir financièrement des personnes en difficulté. Nous les aiguillons vers les structures appropriées.

 

Que se passe-t-il lorsqu’un légionnaire isolé décède ?

Le consulat peut lui-même se renseigner auprès de l’administration centrale, au cas où la personne a servi au sein de la Légion. Moi-même, je me renseigne parfois auprès de la mission militaire en les informant qu’un ancien légionnaire décédé, en rupture avec sa famille, risque d’être enterré dans une fosse commune. Cela s’est déjà produit, et finalement après intervention, le corps a pu être inhumé dans un cimetière à Varsovie.

Dans le cas précis que je viens de vous raconter, le consulat était prêt à financer les obsèques. Si la personne n’a pas de famille, le consulat peut également – s’il en est informé, procéder à la délivrance de certificat de décès.

Nous ne fournissons jamais de renseignements sur des légionnaires ayant servi dans la Légion. Lorsque quelqu’un nous sollicite, je le dirige toujours vers le commandement de la Légion étrangère qui est le seul habilité à donner l’information sur du personnel ayant servi dans la Légion étrangère.

 

Des mesures sont-elles prises lorsque des légionnaires sont envoyés sur des missions qui représentent un risque ?

Il faut savoir que les légionnaires décident qui prévenir en cas de décès : lorsqu’on part, par exemple, en intervention et que le risque est élevé, on établit quelque chose qui ressemble à un testament. Des assurances militaires nous permettent également de souscrire une assurance vie et nous devons mentionner le nom du bénéficiaire.

Chaque personne qui sert dans nos rangs est une individualité, avec son propre raisonnement. J’ai connu des légionnaires qui ont fait 5 ans de services et qui sont devenus de très riches entrepreneurs, j’en ai connu qui ont fait de longues carrières et qui n’ont pas eu grande chose à la fin… Chaque légionnaire est une histoire à part, la Légion étrangère est composée de petites histoires individuelles. Lorsqu’ une personne quitte la Légion, on essaie de l’aiguiller, de lui proposer éventuellement une reconversion dans la société civile. Des possibilités sont offertes, mais chaque personne dispose de sa vie. Certains ne prennent pas en compte cette possibilité offerte et se retrouvent dans des situations difficiles.

Voilà un autre cas pour vous prouver que la solidarité à la Légion n’est pas un vain mot : lors d’une intervention, nous avons pris la décision de faire rapatrier en France un ancien légionnaire, qui était totalement désocialisé en Afrique où il vivait comme un « clochard », il a été dirigé vers l’institution des Invalides.

 

Comment les membres de l’Amicale sont-ils sélectionnés ?

Pour faire partie de l’Amicale de la Légion étrangère, il faut présenter un certificat de bonne conduite délivré à chaque personne qui a effectué son service au sein de la Légion étrangère avec honneur et fidélité. Le commandement certifie ces informations. Puisque nous vivons dans un monde où tout est falsifiable, une vérification est faite par le numéro matricule de de la personne, afin, ne serait-ce que vérifier que l’individu est bien celui qu’il prétend.

Autre point capital, nous n’acceptons pas les déserteurs parce qu’ils sont en rupture avec le principe de fidélité et les valeurs de la Légion. Nous pouvons accepter certains civils, mais leur nombre ne doit pas dépasser 10% des effectifs totaux de l’Amicale et nous choisissons les personnes qui déposent leur candidature afin qu’ils puissent nous apporter quelque chose. 

Je suis président de cette Amicale, et depuis ma prise de fonction, nous avons accepté de nouveaux adhérents avec des personnalités très intéressantes, qui nous rendent service. Nous avons une cotisation misérable de 100 zlotys par an donc on compte beaucoup sur les dons qui sont acceptés par notre statut.

Je l’ai déjà dit, mais je le répète : être reconnaissant envers la France est un sentiment très fort chez moi. Lorsqu’on a obtenu quelque chose d’un pays, on a le devoir moral de reconnaissance éternelle. J’essaie de le transmettre aux membres de l’Amicale et je combats ceux qui crachent dans la soupe. Les valeurs de la Légion sont celles d’honneur et de fidélité, l’amour du travail bien fait, le respect des traditions et le respect des anciens. C’est pour cela que les anciens de la Légion se réunissent dans les amicales autour au sein de la FSALE – Fédération des Sociétés d’Anciens de la Légion… afin de réunir ceux qui partagent et souhaitent porter toujours ces mêmes valeurs.

 

Visionner les vidéos de la commémoration de la bataille de Camerone, le 22 avril à Varsovie, en cliquant ici.

Pour soutenir l'Amical en Pologne : 

Stowarzyszenie byłych żołnierzy i przyjaciół Legii cudzoziemskiej w Polsce

AAALE de Pologne

 

 

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