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Entretien avec Luc Chatel, Président exécutif du groupe Odyssey

A l’occasion de sa visite à Singapour pour inaugurer les nouveaux locaux de LPE (La Petite École), Luc Chatel a bien voulu accorder une interview à Lepetitjournal.com.

Luc Chatel, Président d'Odyssey, est venu inaugurer les nouveaux locaux de LPE Singapour à Holland Village.Luc Chatel, Président d'Odyssey, est venu inaugurer les nouveaux locaux de LPE Singapour à Holland Village.
Écrit par Jean-Michel Bardin
Publié le 10 avril 2024, mis à jour le 10 avril 2024

Monsieur le Président, qu’est-ce qui vous a amené à fonder ce groupe ?

Tout d’abord, j’ai été depuis longtemps intéressé par la formation. Chez L’Oréal, j’ai travaillé dans les ressources humaines. Dans mes fonctions d’élu local, j’avais à m’occuper de l’enseignement primaire et secondaire qui sont de la compétence des communes et des départements. Ce n’est donc pas par hasard que j’ai été ministre de l’éducation nationale pendant près de trois ans.

Historiquement, la France avait le premier réseau d’enseignement à l’étranger, ce qui constituait un soft power considérable. Mais, depuis une vingtaine d’années, des groupes anglo-saxons ont commencé à se développer et à attirer de plus en plus d’élèves, bien que leurs coûts soient très élevés. En effet, ils sont adossés à des grands groupes qui recherchent avant tout la rentabilité. Cependant, leurs enseignements recèlent des qualités qui expliquent leurs succès : accent sur les soft skills, approche inductive des sciences, approche transversale des différentes matières. De son côté, l’enseignement à la française a aussi ses qualités : humanité, culture générale, philosophie, apprentissage du raisonnement.

J’en suis venu à me dire que pour conserver le rayonnement de la France à travers son système d’enseignement international, il fallait le faire évoluer en prenant le meilleur des deux mondes, et c’est l’objectif d’Odyssey. D’une part, nous portons les valeurs traditionnelles humanistes de l’enseignement français et respectons scrupuleusement les programmes officiels français, ce qui nous vaut d’être agréé par l’AEFE. Mais, d’autre part, nous reprenons certaines des approches des systèmes anglosaxons, mais à moindre coût. De plus, notre enseignement est plurilingue multilingue, au minimum français et anglais, et ce dès la maternelle, ce qui permet à la fois de former des élèves plus à l’aise en langues étrangères, mais surtout d’en accueillir de diverses nationalités, comme c’est le cas à Singapour.

Comment s’est constitué le groupe Odyssey ?

Le premier établissement a été ouvert à Casablanca en 2017 et a intégré le groupe en 2018. Il compte aujourd’hui 1800 élèves et couvre la maternelle, le primaire et le secondaire. Par la suite, nous avons répondu à des sollicitations d’ambassades dans des pays qui manquaient d’établissements français ou d’écoles déjà existantes qui souhaitaient s’adosser à un groupe, comme cela s’est passé avec LPE.

Le Groupe Odyssey, c’est aujourd’hui 12 établissements dans 11 pays, en Europe, en Asie, et en Afrique. Ils comptent 4500 élèves et 700 professeurs. Le cursus de ces établissements varie selon les pays. Certains se limitent à la maternelle, comme c’est le cas d’Hanoi aujourd’hui. D’autres s’étendent au primaire, comme LPE à Singapour. D’autres enfin couvrent le secondaire, comme l’établissement du Caire.

Comment fonctionne le Groupe Odyssey ?

Les établissements bénéficient d’un fort support de l’organisme central. Un comité pédagogique définit les objectifs en liaison avec les directeurs. Ce comité assure la formation des enseignants et traduit les programmes français en anglais. Les ressources humaines s’occupent du recrutement et de la mobilité des professeurs et des directeurs. Et, comme dans toute entreprise, il y a des services en charge de la comptabilité, des finances, et de la communication.

Avez-vous des projets d’extension du Groupe Odyssey ?

Dans la mesure de nos possibilités, nous cherchons toujours des opportunités pour faire développer notre réseau. En ce moment, nous réfléchissons à ouvrir un deuxième établissement en Égypte et à des reprises en Europe. Par ailleurs, à partir de la rentrée 2024, nous allons étendre au primaire notre école de Hanoi, aujourd’hui limitée à la maternelle.

Notons que notre projet s’inscrit pleinement dans la volonté de notre Président de la République de doubler d’ici 2030 le nombre d’élèves dans les établissements du système éducatif français à l’étranger.

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