La présence française à Singapour ne cesse d'augmenter, avec une communauté qui gonfle de 10% par an en moyenne. Qu'il s'agisse de création ex nihilo ou d'ouverture de filiale, les implantations françaises soutiennent ce dynamisme hexagonal dans l'île Etat. Le Service économique de l'Ambassade de France a confié à Florence Trainar, une stagiaire de l'ESSEC, la réalisation d'une enquête sur ces implantations, dont voici quelques extraits.
"Avec plus de 600 filiales et environ 160 entrepreneurs, les implantations françaises à Singapour sont nombreuses et diversifiées et cherchent à profiter d'un dynamisme économique exceptionnel (croissance annuelle moyenne de 5,8% entre 2000 et 2011), d'un point d'ancrage stratégique et de facilités juridiques, fiscales, linguistiques et culturelles", explique la note qui détaille cette présence par secteurs et types d'entreprises.
Le secteur des services aux entreprises est le premier pilier avec 21% des filiales des sociétés françaises installées à Singapour. Les services financiers y tiennent une place prépondérante à travers la présence des grandes institutions bancaires et d'assurance, mais 18% des filiales de PME et ETI y exercent aussi ainsi que 40% des entrepreneurs, essentiellement dans le domaine du conseil.
Le dynamisme régional de l'électronique - premier secteur en 2011 à contribuer à la croissance de Singapour- et celui des TIC (technologies de l'information et de la communication) attirent aussi fortement : 17% des filiales de sociétés françaises à Singapour et 9% des entrepreneurs y exercent leurs activités.
Les secteurs privilégiés par les filiales
La note précise que ces implantations n'interviennent pas forcément dans les mêmes secteurs s'il s'agit d'entrepreneurs ou de filiales. Ainsi 15% des filiales exercent dans le secteur de l'industrie mécanique, sidérurgique et de défense, dont une majorité dans des activités liées à la construction aéronautique et spatiale, domaine clé de l'économie singapourienne où les Français se sont faits une place de choix. Mais on n'y retrouve que 3% des entrepreneurs. Même phénomène pour les secteurs de l'énergie, la chimie et les matériaux, qui attirent essentiellement les grands groupes, soit 15% de leurs filiales dans la Cité-Etat, qui est le 3ème centre de raffinage au monde et la 2ème place mondiale de trading d'hydrocarbures. Autres secteurs réservés aux filiales : les BTP et mines, le secteur des transports et de la logistique, où n'exerce aucun entrepreneur, ou encore le secteur de l'environnement.
?et ceux que préfèrent les entrepreneurs
Par contre, les secteurs de l'habitat, des loisirs et de la culture sont très propices aux initiatives entrepreneuriales françaises. Alors qu'il ne représente que 7% des filiales de groupes français de toute taille, 19% des entrepreneurs les ont choisis, peut-être parce qu'ils ne nécessitent que peu ou pas de capital de départ. Ce n'est pas le cas cependant pour la mode et la beauté qui restent avant tout un secteur où exercent des filiales de groupes basés en France.
Enfin, les secteurs de l'agroalimentaire et du commerce et de la distribution sont les maillons faibles de la présence économique des grands groupes français à Singapour, (respectivement 5% et 1%). Un phénomène dont témoigne le retrait de Carrefour, fin 2012. Avec 8% des filiales, les PME et ETI sont mieux représentées, avec la récente ouverture à Singapour des maisons Paul et Eric Kayser.
Mais le flambeau est dans les main des entrepreneurs, dont 17% ont investi dans ces deux secteurs confondus (14% pour l'agroalimentaire seul). "Les entrepreneurs sont extrêmement dynamiques sur le marché niche des produits fins français", souligne Florence Trainar, qui note que "plus d'une vingtaine de restaurateurs français sont désormais installés à Singapour et que les initiatives d'importation depuis la France se sont multipliées".
Anne Garrigue (www.lepetitjournal.com-Singapour) lundi 14 janvier 2013
Retrouvez la note du Service Economique Régional ici
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