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My Community - Découvrez le quartier de Tanjong Pagar sous un nouveau jour

En suivant le 16ème tour guidé mis en place par My Community, une association sans but lucratif, vous découvrirez des sites et des aspects méconnus de ce quartier. Les tours sont conduits par des volontaires ayant souvent des attaches avec le quartier et vous permettront d’échanger directement avec des témoins d’un passé révolu.

Jinrikisha était l'ancienne station de pousse-pousse.Jinrikisha était l'ancienne station de pousse-pousse.
L’ancienne station de pousse-pousse de Jinrikisha (copyright Flickr)
Écrit par Jean-Michel Bardin
Publié le 15 février 2024, mis à jour le 15 février 2024

Ce tour, qui dure trois heures, vous emmènera dans 16 différents endroits du quartier de Tanjong Pagar, chacun ayant une histoire peu ordinaire.

Le temple où on mariait des fantômes

Au milieu des gratte-ciels, le petit temple Seng Wong Bao semble perdu. Construit en 1898 pour abriter un dieu protecteur d’un territoire, Wei Ling Gong, il était le point de ralliement des immigrants chinois en mal du pays, voire malades. Ils y venaient aussi prier pour le bien-être de leurs proches restés en Chine.

Au-delà d'une architecture classique de temple chinois, ce temple est unique par la combinaison sous un même toit d’éléments liés aux cultes bouddhistes et taoïstes. Il abrite plusieurs divinités et quelques tablettes mémorielles, panneaux visant à marquer la présence de défunts auxquels on adresse ses prières.

Mais la spécificité très originale de ce temple est qu’on y célébrait des mariages entre personnes décédées. Il s’agissait en général d’enfants morts jeunes, dont les parents souhaitaient qu’ils soient unis. Ce rite mystérieux, qui a duré une centaine d’années était encore pratiqué il y a 8 ans.

 

On mariait des fantômes au  temple Seng Wong Bao.
Le temple Seng Wong Beo (copyright Roots.sg)

La mosquée qui a fait dévier l’autoroute

Habib Noh était un sage musulman qui débarqua à Singapour en 1819, la même année que Raffles. Il donnait des conférences sur l’islam et s’adressait particulièrement aux enfants. Selon ses contemporains, il avait le don d’ubiquité et guérissait les malades. Il est ainsi devenu un des sept saints musulmans de Singapour. A sa mort, en 1866, il fut enterré sur le Mont Palmer, dont il ne reste plus grand-chose aujourd’hui. En 1890, un sanctuaire a été construit au-dessus de sa tombe ; il a été consolidé en 1980.

En face de sa tombe, a été construite en 1903 la mosquée Haji Mohammad Salleh pour accueillir le nombre croissant de pèlerins venus se recueillir sur la tombe du Saint. Sa renommée est telle qu’aujourd’hui encore de nombreux parents viennent y faire bénir leurs nouveaux nés. La mosquée a été récemment agrandie pour pouvoir accueillir 900 fidèles.

L’architecture des deux bâtiments offre un curieux mélange d’éléments européens (comme des colonnes corinthiennes) et moyen-orientales (comme le dôme en forme d’oignon).

Une carte montre que la voie rapide ECP fait un petit détour à la hauteur de ces deux monuments. La légende veut que le plan initial était de raser les deux monuments pour faire place au trafic automobile, mais que les bulldozers tombaient en panne à chaque fois qu’ils s’aventuraient dans leur direction.

 

La mosquée Haji Mohammad Salleh est à côté du sanctuaire Habib Noh.
À gauche le sanctuaire Habib Noh et à droite la mosquée Haji Mohammad Salleh (copyright Roots.sg)

Voilà deux des sites qui font partie de ce tour qui a lieu le samedi matin de 8h30 à 11h30. Le tour est gratuit, mais, pour y participer, il est nécessaire de vous inscrire à l’avance.

Ce tour n’est qu’un des 16 organisés by My Community. Vous trouverez sur leur site la description des 15 autres, ainsi que celle des nombreuses autres activités organisées par cette association, qui vise à préserver et faire connaître le patrimoine de Singapour sous toutes ses formes.

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