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EDUCATION – Les solutions de crèches et maternelles francophones à Singapour

Écrit par Lepetitjournal Singapour
Publié le 1 décembre 2015, mis à jour le 2 décembre 2015

 

La loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'École de la République, entrée en vigueur, en France, en 2013, a impacté les bases de l'éducation, de la maternelle jusqu'en Terminale.  La réforme place l'enfant au centre des préoccupations. Comme le détaille Sébastien Clergeault, directeur de l'école maternelle du LFS, « l'objectif premier des programmes est de donner envie à l'enfant d'aller à l'école pour apprendre, affirmer et épanouir sa personnalité. » Une des nouveautés apportées par le texte est le concept de bienveillance, fondement de certaines pédagogies anglo-saxonnes. Cela se traduit par la suppression des notes à l'école primaire, la mise en avant des progrès de l'enfant qui se voit accorder le temps de se développer à son rythme, notamment au niveau physiologique, sans devoir nécessairement se calquer sur celui de la classe.

Pour mettre en ?uvre cet objectif, c'est la liberté pédagogique qui prime, chaque école met en ?uvre le texte de la manière dont elle le désire : « on impose le quoi mais pas le comment » explique Sébastien Clergeault, directeur de l'école maternelle du LFS. Pas de changement radical dans les pratiques de chacun, car « il y a toujours un temps de latence pédagogique pour l'imprégnation des programmes, les mettre en ?uvre de la façon la plus efficace possible ». Aux différentes structures de choisir donc la meilleur manière d'aider l'enfant à se construire.

Mettre l'enfant au c?ur du programme

La Petite Crèche
Du côté de La Petite Ecole, école maternelle bilingue située au 2 Turf Club Rd, en plein dans la verdure, on est, indique Viviane Salin,« très ouvert sur les pratiques anglo-saxonnes où le bien-être de l'enfant est au c?ur du programme ». Pour la directrice et fondatrice de La Petite Ecole, « l'école joue une mission sociale, et peut tisser du lien. Nous voulons créer une communauté, avec par exemple la mise en place d'un comité jardinage, où les parents régissent un jardin dans l'école, de la réflexion jusqu'à la réalisation ». Une bonne nouvelle pour les expat' fraîchement débarqués, parfois déboussolés. Le côté « petit et réconfortant » de la maternelle, qui accueille 134 élèves actuellement, ne sera pas pour leur déplaire. Mona, dont la fille est en grande section, s'implique dans cette communauté en étant parent volontaire. Elle accompagne les élèves lors des diverses sorties, au musée des sciences, à Little India? « Je fais le lien entre les parents et l'école, raconte-t-elle, enthousiaste. Je voulais rencontrer d'autres parents et savoir ce qui se passe dans la classe, en apportant mon aide. C'est un environnement familial, confortable pour les enfants.  J'ai inscrit ma fille ici car nous sommes canadiens et je voulais qu'elle parle aussi français.».

C'est une autre caractéristique de La Petite Ecole : « Nous sommes bilingue à parité horaire, avec des enseignants canadiens, britanniques, australiens, et bien sûr français, diplômés de l'Education Nationale, précise Viviane. Une enseignante psychologue prend en charge les francophones ou les anglophones qui ont des difficultés dans l'autre langue. » Du côté pratique, un système de bus scolaires récupère les enfants dans le centre-ouest, jusqu'à Orchard et Vivocity.

La Petite Crèche située à Serangoon, pas très loin du LFS, ne dépareille pas dans son écrin de verdure. La structure d'accueil pour les 18 mois à 3 ans, organisera une journée porte ouverte le 5 décembre. A noter également, un partenariat avec le Lycée Français de Singapour garantit une place en élémentaire pour tous les élèves de La Petite Ecole.

Cour de récréation
Du côté du LFS , « tout l'enseignement du français et de l'anglais a été repensé », explique le Proviseur Bernard Pujol. « Nous nous sommes éloignés du modèle bilingue à parité horaire pour accentuer l'enseignement en français, renchérit Sébastien Clergeault. Renforcer la langue maternelle du tout petit lui permet souvent d'apprendre plus facilement une deuxième langue. Cela se voit dans certaines écoles singapouriennes où les enfants parlent différentes langues mais n'en maîtrisent parfois véritablement aucune : c'est ce que nous voulons éviter ». Le proviseur précise cependant l'existence d'une grande section anglais + (un jour en français, un jour en anglais), où les élèves sont sélectionnés en fonction de leurs capacités et qui se poursuit jusqu'en CM2 avant de basculer dans la section internationale britannique. 

Un apprentissage par l'encouragement

Pour ce qui est de l'adaptation de l'enseignement au profil de l'enfant, des cahiers de progrès et de réussite de l'enfant ont remplacés les traditionnels cahiers d'évaluation. « Les apprentissages sont favorisés par une approche ludique avec un accompagnement qui encourage l'enfant à progresser, en s'appuyant notamment sur ses réussites. On regarde comment construire le programme autour de l'enfant » détaille le directeur de l'école maternelle. Les parents ont l'air emballés par le fonctionnement de l'institution, que certains trouvent plus responsabilisant que celui des écoles locales. « Même si nos enfants étaient propres, on leur faisait garder la couche. Ici on accepte les petits accidents, mais on renvoie ceux qui n'arrivent pas à devenir propres » explique Noémie. « Dans la maternelle précédente, il y avait un chek-up quotidien de l'enfant avec un renvoi à la maison dès que la température excédait 37°5. Au LFS on donne un médicament en appelant les parents en cas de fièvre, sans s'affoler outre-mesure » ajoute Daniel. Un bémol cependant, les places sont chères : avec 436 enfants en maternelle actuellement, les places disponibles se comptent sur les doigts d'une main.

Les Petits Gaulois

Solution alternative intéressante située au 895 East Coast Road, Les Petits Gaulois dont la jeune directrice Laura Messier ne manque pas d'expérience, puisque c'est la quatrième école qu'elle ouvre. Ici on mixe enseignement local et programmes de l'Education Nationale : les institutrices sont françaises le matin, singapouriennes l'après-midi. « Les programmes sont bien sûr harmonisés » rassure Laura. « Les enfants sont 10 par classes, avec 2 institutrices pour une classe et des activités variées : cuisine, jardinage, piano... Nous avons aussi une crèche, toujours bilingue, avec des enseignantes puéricultrices, pour développer l'autonomie et l'indépendance de l'enfant en améliorant sa compréhension du langage ».  Laurence, institutrice et co-directrice, est satisfaite par la formule proposée. « J'aime les petits effectifs, les enfants et les maîtresses se connaissent bien. Il est également intéressant de travailler sur la complémentarité entre nos 2 enseignements : les Singapouriens sont plus dans l'apprentissage pur, alors que nous prenons en compte l'individu dans sa globalité, en travaillant sur la vie en collectivité. »

Et du côté des parents ? Grégoire, résident du quartier, est arrivé l'année dernière avec une petite Louise. « Elle ne parlait pas un mot d'anglais en arrivant : cette maternelle l'aide à s'intégrer dans la société singapourienne. C'est un très bon endroit pour ne se fermer aucune porte, ni sur le programme singapourien, ni sur l'international ». Cerise sur le gâteau, vous n'aurez pas de difficulté à trouver une place dans l'établissement, qui a ouvert en septembre.

Jonathan Blondelet (www.lepetitjournal.com/singapour) mercredi 2 décembre 2015

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Publié le 1 décembre 2015, mis à jour le 2 décembre 2015

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