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SOPHIE BESSIN - "Sing’theatre a changé ma vie a Singapour !"

Écrit par Lepetitjournal Singapour
Publié le 15 avril 2014, mis à jour le 16 avril 2014

Que fera-t-elle lorsque s'achèvera son expatriation à Singapour ? reviendra-t-elle en France ou en Allemagne ? Continuera-t-elle dans le secteur culturel ou bien reviendra-t-elle au domaine Hi-tech dans lequel elle a fait ses classes ? L'avenir est ouvert pour cette jeune spécialiste de Marketing communication qui, pour l'heure, ne boude pas son plaisir de travailler dans la culture, comme media manager de Sing'theatre.

Sophie Bessin Sing'theatre
HI TECH quand tu nous tiens

La première partie du parcours professionnel de Sophie Bessin est résolument hi tech. Un univers qu'elle apprécie pour sa culture très masculine, franche et directe, mais un secteur rencontré par hasard, dans lequel elle n'a jamais eu l'ambition de se confiner. Car le monde de Sophie Bessin n'est pas technique mais résolument éclectique. Titulaire d'un bi-Deug Sciences eco-anglais complété par une école de commerce, (Audencia à Nantes), Sophie est une passionnée au sens large et de culture en particulier. N'a-t-elle pas, comme un clin d'œil au destin, réalisé son projet d'études sur le marketing du théâtre ?

Son parcours l'emmène tôt en dehors des frontières. A Audencia, elle accomplit 6 mois d'études aux Etats-unis, à Washington. Raisons de cœur, elle s'installe ensuite à Munich, où elle va rester pendant 6 ans. Munich en 2000 est en plein boom. Sophie y trouve, par le réseau, un emploi dans le marketing communication chez Siemens Micro electronique (devenu Infineon).  "J'étais très jeune", se souvient-elle. "Tous pensaient que j'étais en stage. Les Allemands prennent plus de temps dans leurs études. Il est fréquent qu'ils fassent de nombreux aller-retours avant de choisir une voie. Si bien que certains stagiaires étaient en effet plus âgés que moi !".

Changement de job 4 ans plus tard, elle rejoint une agence de communication Hi-tech qui finit par l'envoyer à Paris… en "expatriation", pour ouvrir son antenne française. "J'étais contente de revenir en France. J'avais un vrai besoin de retrouver mes racines et le tumulte parisien. Sur le plan professionnel ce fut un vrai challenge avec un chef en Allemagne, une équipe opérationnelle à Singapour et des clients en France qui ne voulaient pas parler l'anglais". "Travailler en agence (de com) et être à la tête d'une antenne, cela représente un travail passionnant et extrêmement formateur. J'utilise enormément aujourd'hui les compétences acquises, notamment en termes de gestion de mon temps et des priorités. Je suis très heureuse d'être passée par ce type d'expérience, à un moment ou je n'avais pas encore de vie de famille !".

Bien installée a Paris, Sophie veut alors tenter sa chance dans un autre secteur. Elle accepte un emploi en Business Development, dans le papier et packaging de luxe – un domaine à la fois très technique, très créatif et même 'glamour', ce qui lui convient parfaitement. Cette expérience lui confirmera cependant qu'elle est plus une femme de marketing que de ventes. Quand la société ferme son site francais (en 2009) dans une periode peu florissante, Sophie retrouve facilement du travail dans le secteur Hi-tech, dans une start-up fabriquant des robots pour le transport de palettes logistiques. Elle est a la direction du Marketing et de la Communication, un vrai bonheur. "Tout était à faire. La partie Presse était très importante sur ce domaine extrêmement pointu et révolutionnaire. Le job était vraiment passionnant". Mais le 'job de rêve' s'interrompt dès 2011 quand on propose un job à Singapour à son mari. "Je l'avais mauvaise, car je commençais a bien maitriser mon sujet ! Mais partir à l'étranger faisait partie de nos projets et nous savions que si expatriation il y avait, ce serait à Singapour".

Singapour, pas si facile

L'arrivée à Singapour, quand on laisse derrière soi un emploi excitant, n'est pas simple et 'l'eldorado' à des allures de cage dorée. "Au départ, ça a été un peu difficile. J'étais enceinte. C'était dur physiquement à cause de la chaleur. J'étais un peu déçue par la ville par comparaison avec l'idée de l'Asie que je m'étais faite au travers d'un voyage au Japon. L'image rêvée – les temples, l'ambiance zen… – n'était pas là. Evidemment c'était appréciable de souffler. Mais je me posais beaucoup de questions. C'était perturbant de ne plus avoir de challenge professionnel et de ne plus avoir tant de choses intéressantes à dire  à mon mari ! Le passage de femme (super) active à mère au foyer – avec une quantité de temps disponible dont on a pourtant toujours rêvé – n'est finalement pas si simple à gérer !  Un écart se creuse entre notre vie et celle, souvent très excitante, de notre conjoint, qui voyage et découvre tant... Une situation dont on peut difficilement parler parce que personne, parmi les amis ou la famille restée en Europe, n'est vraiment prêt à l'entendre ! J'ai lu des blogs qui m'ont fait du bien quand j'ai vu que beaucoup de conjoints d'expatriés passaient par les mêmes difficultés".

Le déclic : Sing'theatre et un emploi de Media Manager

Vient le déclic, qui marque un tournant à 180° dans l'expérience qu'elle a de Singapour, voire dans ses projets professionnels pour l'avenir. 4 mois après la naissance de son 2ème enfant, Sophie est approchée par Sing'theatre. Une fois encore, c'est le réseau qui a permis cela. "Je m'étais engagée dans l'humanitaire auprès de l'association Enfants du Mekong, dont j'étais la trésorière. La présidente de l'association, Amélie Villet, a vu que j'avais des lumières plein les yeux, lorsqu'elle m'a dit qu'elle partait travailler pour une compagnie de théatre ! Quand ils ont cherché quelqu'un pour les relations presse elle m'a proposé de rencontrer Nathalie Ribette (Fondatrice de Sing'theatre)".
Loin du Hi tech, mais dans son métier du marketing et de la communication, Sophie s'investit à fond dans le culturel, comme media manager de la compagnie Sing'theatre. "La rencontre avec Nathalie Ribette a été un vrai coup de cœur. C'est une femme extrêmement humaine, dont la passion est contagieuse !" Un vrai signe du destin pour Sophie, qui a toujours été passionnée par les Arts, en particulier la musique, la danse et le cinéma !

Comme Media Manager, Sophie a pour mission de promouvoir les spectacles et les acteurs auprès de la presse. "Cela se fait, dit-elle, à travers des communiqués de presse. Il faut aller chercher des interviews. Pour cela il faut trouver les bons angles d'attaque. Avec les magazines féminins, par exemple, je capitalise à fond sur notre collaboration avec le styliste Daniel Boey, qui est une vraie icone fashion ici".

Au-delà de ce rôle de Media Manager, Sophie a également 2 autres missions : la vente de tickets auprès des entreprises, avec une offre de packages sur mesure, et tout ce qui est Community Outreach. Un domaine dans lequel la compagnie de Théâtre est très engagée, avec l'invitation aux spectacles d'un public défavorisé ou l'organisation annuelle de MusicFest, en lien avec le Singapore General Hospital, qui apporte la musique a l'hôpital.  

"Sing'theatre n'est pas une troupe à proprement parler, mais la compagnie entretient un vrai lien suivi avec les artistes basés à Singapour", souligne Sophie. "Découvrir et promouvoir des jeunes talents, comme c'était le cas dans A French Kiss in Singapore, avec Linden Furnell, fait partie de la mission. Linden partant aux Etats Unis, je vais essayer de l'aider à décrocher des interviews pour accompagner son lancement de carrière… ". Travailler pour une compagnie de théâtre, en plus du reste, est, selon Sophie, "une ouverture formidable sur le monde de Singapour". "La presse que je contacte est essentiellement singapourienne. Ça a été assez facile d'être intégrée. J'imagine que la délicatesse française y est pour quelque chose. Les Singapouriens sont souvent très directs dans leur mode d'expression. Une grande partie des échanges se fait par e-mail. Une question d'efficacité pour les Singapouriens."

Quel regard porte-elle, d'ailleurs, sur la presse à Singapour ?

"Les journalistes sont souvent dans la bienveillance. On sent que ce qui est dit et fait peut encore être contrôlé. L'équipe du Straits Times est particulièrement professionnelle et a un véritable engagement. Les journalistes poussent souvent, comme on a pu le voir lors des derniers Life ! Theatre Awards, des compagnies comme pangdemonium, réputée pour s'attaquer à des sujets de société difficiles."

Bertrand Fouquoire (www.lepetitjournal.com/singapour) mercredi 16 avril 2014

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Publié le 15 avril 2014, mis à jour le 16 avril 2014

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