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AURORE PRUDENT–ROILAND – « Rien ne remplace l'échange des sourires !»

Écrit par Lepetitjournal Singapour
Publié le 14 mai 2013, mis à jour le 14 mai 2013

Aurore Prudent- Roiland, a reçu en novembre 2012 la médaille d'Or de la Ligue Universelle du Bien Public à l'Unesco Paris pour son action aux Philippines à travers Les Oursins - enfants des trottoirs, association qu'elle a crée. Elle sera de passage à Singapour le mercredi 22 mai, l'occasion pour tous de découvrir cette femme engagée et soutenir les Oursins.

Aux Philippines, 80% des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté. 50.000 enfants vivent dans la rue et sont confrontés aux gangs, à la drogue, à la prostitution, à la pédophilie, aux maladies et même à la prison. En 1995, Aurore Prudent-Roiland  est envoyée en mission auprès des enfants des rues de Manille.

A son retour en France, elle crée l'association Les Oursins - Enfants des Trottoirs qui favorise la prévention, l'information, la sensibilisation pour la protection des enfants. Aurore met en place en avril 2000 à Manille la première ludothèque au monde pour enfants des rues. La ludothèque leur offre un havre de paix où panser leurs plaies physiques et psychologiques. Par le biais du jeu, les enfants retrouvent leur statut.

Les Oursins se sont développés depuis en amont des bidonvilles, avec une petite structure à Bantai dans le Nord des Philippines pour limiter l'exode rural. Depuis 2012, un nouveau projet de relocation et de construction d'une nouvelle ludothèque sur la municipalité de Las Pinas ont vu le jour.

Unesco Paris fin nov 2012 - Aurore Prudent- Roiland avec son mari Damien Roiland et les membres de la Ligue du Bien Public et la Princesse du Laos

Lepetitjournal.com - Vous avez créé Les Oursins en 1996 et 17 ans après vous êtes toujours mobilisée pour venir en aide aux enfants des rues. Quel est votre moteur ?
Aurore Prudent-Roiland -  L'idée de l'humanitaire est une tâche pas toujours facile à régler sur le terrain mais encore moins à communiquer... Je ne fais ni dans le misérabilisme, ni les lamentations, l'idée des Oursins est un combat basé sur le positivisme, l'énergie et le volontariat. Je voudrais revenir sur une phrase que j'ai entendue lors de mes précédentes rencontres avec la communauté française en Asie "Je suis allée aux Philippines à Bohol et je me suis dit qu'ils n'allaient jamais s'en sortir." C?est aussi mon sentiment parfois, mais ma cause n'est pas le philippin, ni même l'enfant philippin, mais l'Enfant. Celui dont je m'occupe est philippin, mais il avant tout un enfant, je n'ai pas de solution à proposer aux Philippines - du moins je ne suis pas certaine qu'ils aimeraient les entendre! -, cela n'est pas mon objectif, mon travail en tant qu'humanitaire est de me battre pour le respect des droits des enfants les plus basiques, et de rappeler aux parents qu'ils ont des devoirs, et que ce n'est pas une question de culture.

Les dernières années n'ont pas été faciles pour les Oursins, notamment avec la fermeture de la ludothèque à Manille et le travail quotidien que vous menez dans les prisons. Connaissez-vous des moments de doute ?
Moi aussi parfois, je me sens découragée par ce pays qui n'est pas le mien, mais l'idée de faire sourire un seul enfant dans une journée, d'écouter un enfant me raconter son rêve après être allée voir un Disney, un spectacle ou avoir eu accès à un livre... me transporte et tout cela est possible grâce aux personnes qui nous soutiennent. Je les en remercie du fond du c?ur... En 1995, à ma première mission avec les amis de s?ur Emmanuelle, une religieuse aux Philippines m'a donné une "image" de Mother Teresa of Calcutta "We cannot all do great things, but we can do small things with great love". Je rajouterai après 17 ans, tout ce qui est fait n'est plus à faire...

Vous serez sur Singapour le 22 mai, quel message souhaitez-vous faire passer auprès de la communauté française et qu'attendez-vous ?
A chacun de mes séjours à Singapour je reçois une belle énergie! Sentiment d'ailleurs partagé à Hong Kong. Ces deux grandes mégalopoles  sont essentielles aux Oursins grâce aux nombreux Amis des Oursins qui y résident. Ils soutiennent l'association depuis plus de 10 ans, et sans cette fidélité les petites ONG comme la notre ne pourraient perdurer. Je souhaite toujours communiquer plus directement et plus personnellement et mon passage à Singapour en sera l'occasion. Certes les emails, facebook c'est formidable: les frais de communication sont tellement réduits  mais cela ne garantit pas la bonne réception et les erreurs de manipulation de l'Internet ! Nous sommes tous bénévoles chez les Oursins sans aucune sorte de compensation financière ou matérielle ce qui aussi veut  dire que personne ne travaille à plein temps sur la communication ! Ces déplacements sur le terrain sont essentiels pour remercier, rectifier le tir sur d'éventuels oublis de remerciements ou de clarifier des points sur le travail humanitaire. Rien ne remplace l'échange des sourires !

Aussi l'occasion de remercier l'incroyable travail de recherche de financement organisé par le groupe humanitaire du Lycée Français de Singapour-Lycée pour l'espoir. Je suis toujours stupéfaite de voir toutes ces femmes  basées pour quelques années, quelques mois, quelques semaines seulement peut être- elles même souvent ne le savent pas- de prendre à bras le corps et à l'envol des causes humanitaires avec générosité et énergie tout en gérant une vie  familiale d'expatriés. Au final cette énergie, nous fait le plus grand bien à nous, travailleurs humanitaires du terrain. Alors simplement merci à tous et au plaisir de vous rencontrer mercredi 22 mai !

Propos recueillis par Carole Chomat & Laurence Huret (www.lepetitjournal.com-Singapour) mercredi 15 mai 2013
 

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Publié le 14 mai 2013, mis à jour le 14 mai 2013

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