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CAVOUR/GARIBALDI - Héros de l’Unité Italienne

Écrit par Lepetitjournal Rome
Publié le 17 mars 2011, mis à jour le 14 mars 2024

Entre la première guerre d'indépendance (1848) et la déclaration de l'Unité italienne (1870), deux hommes se sont révélés comme les leaders du mouvement d'indépendance qui traverse l'Italie. Portraits croisés de deux hommes aux méthodes opposées qui ont permis la libération italienne

 

Camillo Benso Comte de Cavour (1810-1861) le diplomate
Patriote et homme politique italien, Cavour est l'homme qui a le pouvoir de négocier avec les superpuissances européennes. Tour à tour ministre du Règne de Sardaigne (1850-1852), Chef du gouvernement (1852-59, 1860-61), puis premier Président du Conseil du nouvel Etat italien en 1861, il est l'un des fondateurs de l'Italie moderne. Défenseur des idées libérales, des mouvements d'indépendances en Europe et de l'expansion du Règne de Sardaigne, cet anticlérical devient l'une des figures importantes du mouvement unitaire italien face à l'oppression exercée par les Etats européens (Autriche et Etat Pontifical).

Cavour s'oppose aux idées républicaines de Giuseppe Mazzini et de Garibaldi qu'il considère révolutionnaire. Au contraire, Cavour tient à entretenir des relations amicales avec la France. Ses années au ministère du Commerce dans le gouvernement piémontais (dès 1850), lui permettent de multiplier les accords bilatéraux avec les puissances européennes comme la Grèce, l'Allemagne, la Suisse et les Pays-Bas. Ainsi, il rencontre à Londres Disraeli et Gladstone et à Paris, Louis Napoléon.

Mais ses efforts diplomatiques sont mis à mal. Dès 1860, alors que Cavour est Président du conseil des ministres, les tensions s'accroissent. La France exige que le règne séparé en Toscane soit placé sous tutelle de la Maison de Savoie et réclame Nice et la Savoie. Si le piémont refuse l'accord, il se retrouve seul face à l'Autriche. Cavour, appuyé par la Grande Bretagne défie la France en organisant un referendum sur la question de la création d'un nouvel Etat, référendum qui légitime l'assimilation de la Toscane au Règne de Sardaigne. La France annexe alors la Savoie et Nice, en échange desquelles le Règne de Sardaigne s'agrandit annexant la Lombardie, l'Emilie-Romagne. L'Italie commence son unification. Mais un deuxième homme permet d'accélérer le processus.

Giuseppe Garibaldi (1807-1882) le révolutionnaire
Général de l'armée italienne, Giuseppe Garibaldi, est devenu l'un des personnages de l'histoire d'Italie les plus célèbres dans le monde. Garibaldi devient un héros du Risorgimento en 1848 au moment de la première guerre d'indépendance quand il offre son aide au roi de Sardaigne pour combattre l'Autriche. Garibaldi est un grand militaire, aux idées républicaines. Entre 1858 et 1860 il tente plusieurs invasions en Italie. Il triomphe en Lombardie et bat l'armée autrichienne à San Fermo, et échoue dans les Marches et l'Ombrie où il est bloqué par le général Manfreo Fanti.

Mais ce qui fonde la légende de Garibaldi c'est l'expédition des Mille en 1860. Expédition pour laquelle il réunit environ 1.000 volontaires en un mois pour envahir le royaume des Deux-Siciles. Il débarque ainsi le 11 mai à Marsala en Sicile bénéficiant de la protection de la flotte britannique et le 27 mai, il occupe Palerme. En juin il abolit le pouvoir du roi de Naples sur la Sicile et entame sa marche sur Naples dont il s'empare le 7 septembre. C'est alors qu'il rencontre la résistance de Cavour qui, craignant de voir s'installer une république, envoie des troupes pour bloquer l'avancée de Garibaldi. Pourtant Garibaldi continue son offensive. Le 14 mars 1861, le royaume d'Italie est proclamé unifiant ainsi le royaume des Deux Siciles au Piémont.

Férocement anticlérical, Garibaldi souhaite chasser le pape de Rome. Pour l'anecdote, Garibaldi aurait nommé son âne Pionono (pape Pie IX). Si l'expédition des Milles ne l'a pas mené à Rome comme il le souhaitait mais à Naples, dès 1862 il organise une nouvelle tentative. Mais Napoléon III, unique allié du nouvel Etat italien l'a placée sous sa protection. Le gouvernement italien s'interpose et arrête Garibaldi à Aspromonte.
Quand Cavour préfère la diplomatie, Garibaldi choisit les armes. Ces deux hommes ont choisi des modalité d'actions bien diverses même s?ils suivent le même objectif, l'Unité.

Deux hommes en conflit quant à la façon d?unifier l'Italie
L'expédition des Mille est représentative des relations entre Garibaldi et Cavour. Si Cavour s'y oppose en théorie, dans les faits Garibaldi rencontre peu d'obstacles. Cavour, craint qu'une action révolutionnaire ruine les relations fragiles qu'entretien le pays avec la France. Pour lui mieux vaut privilégier la diplomatie. Face à la popularité croissante de Garibaldi, Cavour critiqué pour la perte de Nice et de la Savoie laisse la voie libre à Garibaldi. Cependant il le surveille et suit chacun de ses mouvements et les quelques tentatives de Cavour pour arrêter Garibaldi sont un échec.
Si ces deux hommes ont vécu pour que l'Italie toute entière appartienne aux Italiens, seul Garibaldi est encore présent pour assister à l'Unité italienne. Cavour meurt trois mois avant la proclamation du Royaume d'Italie en 1861. Garibaldi quant à lui voit son rêve se réaliser. Il meurt en 1882, 12 ans après que Rome ait été rattachée au Royaume d'Italie (le 2 octobre 1870).

Elise BONNARDEL (www.lepetitjournal.com / Rome) jeudi 17 mars 2011

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Publié le 17 mars 2011, mis à jour le 14 mars 2024

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