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Bene Bono Espagne: une success story dans la lutte contre le gaspillage alimentaire

Avec la prise de conscience des problématiques écologiques contemporaines, la question du gaspillage alimentaire est une préoccupation centrale aujourd’hui. En 2022 en Espagne, c’est 1.201.920 tonnes de nourriture qui ont fini à la poubelle. Bene Bono, une start-up française qui lutte contre le gaspillage alimentaire, a décidé de prendre ce problème à bras-le-corps en développant son projet sur la péninsule ibérique. Rencontre avec Camille Martinez, en charge du développement de Bene Bono en Espagne.

Camille Martinez, de bene bono EspagneCamille Martinez, de bene bono Espagne
Rencontre avec Camille Martinez, en charge du développement de Bene Bono en Espagne, une start-up française qui lutte contre le gaspillage alimentaire
Écrit par Maud Moreels
Publié le 23 avril 2024, mis à jour le 24 avril 2024

 

Chaque année, d’énormes quantités de produits alimentaires sont gaspillées, jetées à la poubelle alors qu’encore bonnes à consommer. C’est suite à ce constat alarmant que Bene Bono a vu le jour. Que ce soit pour un problème de couleur, de taille, de forme ou encore de surproduction, “50% de la production n’arrive pas à être consommée puisqu’elle est rejetée par des critères esthétiques de la grande distribution”, dénonce Camille Martinez. “C’est comme ça que la dynamique de la start-up a commencé. Et puis elle s’est enrichie d’un second constat : que ce qui se passe avec les fruits et légumes s’applique aussi à d’autres produits alimentaires et de consommation. Par exemple, du riz qui va avoir une date de consommation qui va expirer prochainement, un packaging qui a changé de la part du fournisseur ou du fabricant et qui implique un retrait du produit des étagères du supermarché, etc. Beaucoup de produits sont jetés alors qu’ils sont encore parfaitement bons à consommer.

 

Lancement en Espagne

 

Pour mener sa mission à bien, Bene Bono a pour vocation de lutter contre le gaspillage alimentaire à l’échelle européenne. C’est pour cette raison que la start-up a commencé son expansion en Espagne. “Suite à une étude de marché, le premier pas en-dehors de la France était à faire ici, en Espagne -explique Camille. Principalement parce qu’il s’agit d’un pays qui a un marché de production biologique relativement important par rapport à d’autres pays européens, et il y a donc beaucoup de tonnes de produits à sauver”.

 

En s’installant dans la péninsule ibérique, le principal défi pour la start-up a été d’adapter son offre au marché espagnol. Bien que les marchés français et espagnols soient assez similaires en termes de culture et de consommation, le pouvoir d’achat diffère entre les deux pays, et avec lui, les attentes du public cible. Comme l’explique Camille, “globalement, il a fallu adapter beaucoup de choses. Pour être au plus près des attentes des consommateurs, il a fallu faire l’effort d’ajuster en permanence notre produit pour créer un vrai Bene Bono espagnol, avec sa propre identité et son propre service aux consommateurs locaux”.

 

Comment ça marche ?

 

Bene Bono propose des paniers alimentaires de façon hebdomadaire, à aller chercher dans un point relais ou à recevoir à la maison. Depuis le mois de décembre, une nouvelle offre a été créée : la “tienda sostenible”. Le client peut acheter directement sur le site internet, toujours dans une logique anti-gaspi, du café, des pâtes, de la confiture, etc. Une offre qui a provoqué un gros bouleversement chez Bene Bono, puisqu’elle demande une adaptation entre l’offre de paniers et l’offre permanente. Pour cette raison, Camille ajoute qu’ “en ce moment, on travaille principalement sur la consolidation de cette offre”.

 

Autre nouveauté : depuis février, les clients ont la possibilité de personnaliser complètement leur panier. “Ça a amené plusieurs améliorations, notamment cette flexibilité absolue de la part du client de se dire 'Je ne veux pas de pommes de terre cette semaine, par contre j’ai besoin de courgettes' et de pouvoir le choisir. On a donc doublé notre offre de produits par semaine. Aujourd’hui, le client a entre 20 et 25 offres de référence de produits bios chaque semaine”.

 

Pour éviter le gaspillage alimentaire, Bene Bono collabore avec entre 40 et 50 producteurs espagnols étendus sur tout le pays : la Navarre, Valence, la Catalogne, la Rioja… “On a vraiment toutes les régions qui sont couvertes par ce pôle de fournisseurs, pour proposer des produits 100% biologiques et espagnols”.

 

Une popularité fulgurante

 

Quand la start-up se lance en Espagne il y a un an et demi, elle vend 200 paniers. Pour se faire connaître auprès du public espagnol, Bene Bono adopte une stratégie de communication axée principalement sur les réseaux sociaux. Et les résultats ne tardent pas : aujourd’hui, c’est plus de 2.500 paniers qui sont vendus chaque semaine. 

 

Le principal défi de la start-up est à présent de consolider ses opérations. L’équipe a dû s’adapter à cette croissance très rapide mais est aussi parvenue à étendre son offre. Camille raconte : “La clé pour résoudre ces défis, ça a été de prendre le temps d’analyser les situations, à base de données, d’informations chiffrées, de satisfaction clients, de coûts, d’arriver à réorienter très vite nos opérations et notre manière de faire pour toujours coller au plus près aux attentes des clients”. En d’autres termes, Bene Bono sait s’adapter rapidement, et son succès en est la preuve vivante.

 

Aujourd’hui, c'est bien plus qu'une simple entreprise de livraison de paniers alimentaires. C'est un exemple inspirant de la manière dont une start-up peut avoir un impact positif sur la société en promouvant des valeurs écologiques, tout en proposant des produits de qualité.

 

 

 

maud moreels
Publié le 23 avril 2024, mis à jour le 24 avril 2024