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Élections au Pays Basque: Le nationalisme gagne avec 70% des votes

Le PNV (Partido Nacionalista Vasco) a remporté les élections basques avec seulement 28.000 voix d'avance sur EH Bildu. Plusieurs scénarios sont possibles mais le plus probable est que le Parti Socialiste reste aux côtés du PNV pour que celui-ci continue de soutenir Pedro Sanchez.

victoire imanol pradales candidat PNV 21 avril 2024victoire imanol pradales candidat PNV 21 avril 2024
Imanol Pradales, candidat du PNV, fête sa victoire, 21 avril 2024 /PNV
Écrit par Armelle Pape Van Dyck
Publié le 22 avril 2024, mis à jour le 22 avril 2024

Après un sprint final, le PNV a finalement devancé Bildu de 28.000 voix, avec une égalité en sièges parlementaires (27). Le Parti nationaliste basque perd cependant quatre sièges, tandis qu'EH Bildu en a gagné six, aux dépens de Podemos qui disparait. De leur côté, les socialistes ont 12 sièges (+2), le Parti Populaire, 7 sièges (+1) , Sumar et Vox, un chacun.

Forte montée d'EH Bildu

La montée de l'extrême gauche nationaliste est indéniable et la place désormais comme une véritable alternative au PNV. Bildu a dépassé les 341.000 votes hier (32,46%). Il y a 20 ans, EH Bildu (sous le nom d'Euskal Herritarrok) récoltait 143.000 voix alors que PNV, 604.000. Aujourd'hui, ils sont presque à égalité. On ne reviendra pas sur les raisons de cette croissance du parti proche de l'ETA. Mais ce qui est clair c'est que Bildu pourrait réitérer son offre de "gouvernements coopératifs" avec le PNV et le PSOE basque, à l'instar de ce qui a été convenu en Navarre et à la mairie de Pampelune.

Les deux tiers du parlement basque sont nationalistes

Autre point décisif. Les deux tiers de la Chambre des députés de Vitoria sont désormais aux mains des nationalistes, leur plus haut niveau en démocratie: 54 sièges sur 75 (52 dans la législature précédente). Il y a encore 15 ans, en 2009, les partis dits "constitutionnalistes" du PP et PSOE avaient obtenu plus de 50% des voix au Pays Basque (contre 28,8% aujourd'hui). 

 

Cependant, à la différence de la Catalogne, personne n'a parlé dans la campagne électorale de demander au gouvernement un référendum d'autodétermination. Et ni le PNV ni EH Bildu n'ont l'intention de mettre des bâtons dans les roues du gouvernement de Sánchez. Lors de la célébration de l'Aberri Eguna (Journée de la Patrie Basque), le coordinateur général de Bildu, Arnaldo Otegi, a assuré que son parti n'est ni "pressé" ni "anxieux" d'obtenir l'indépendance. Il a ainsi laissé entendre qu'il est plus profitable pour son parti, à l'heure actuelle, d'être décisif au Congrès des députés afin de continuer à "arracher" des concessions au gouvernement de Pedro Sánchez.

Le PSE soutiendra le PNV

Justement, le Parti socialiste du Pays basque (PSE), avec ses 12 sièges, détient la clé pour décider qui sera le prochain président du Pays basque. Et si Bildu préfère encore rester dans l'ombre ces quatre prochaines années, tout porte à croire que ce soutien ira à Imanol Pradales, du PNV. Tout au long de la campagne électorale, le leader du PSE, Eneko Andueza, a répété qu'il ne conclurait pas de pacte avec Bildu. Surtout, un soutien du PSE à Bildu, et donc contre le PNV, serait très risqué pour la stabilité du gouvernement de Pedro Sanchez, conscient que PNV n'hésiterait pas à le "lâcher", comme il l'a fait en 2019 en faisant tomber le gouvernement PP de Mariano Rajoy. PNV continuera donc de présider quatre ans de plus le gouvernement basque, mais peut-être pour la dernière fois.

Prochain round politique dans seulement trois semaines, avec les élections régionales, également décisives, en Catalogne.