Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Shenzhen relaxe les règles d’accès à la propriété immobilière

Alors que la valeur de l'immobilier chute depuis 2021, le gouvernement du hub technologique chinois a annoncé le 8 février de nouvelles mesures pour dynamiser le marché immobilier. Une politique également appliquée à Shanghaï, Pékin et Guangzhou.

Iris MartetIris Martet
Écrit par Capucine Lefebvre
Publié le 3 mars 2024, mis à jour le 4 mars 2024

Faciliter l'accès à la propriété

Après plus de 10 ans de contrôle strict de l’accès à la propriété, Shenzhen s’engage dans la politique inverse : relaxer les règles afin de relancer un marché de l'immobilier en berne.

Le gouvernement a annoncé, le 8 février dernier, un assouplissement des conditions d’éligibilité pour devenir propriétaire. Les personnes seules possédant un permis de résidence permanent peuvent désormais acheter un logement dès qu’elles le souhaitent. Il fallait auparavant être exemplaire pendant trois ans (paiement des impôts et de la sécurité sociale) avant de pouvoir être éligible. Pour les personnes sans permis, la période d’exemplarité passe de cinq ans à trois ans.

 

Un marché immobilier en perte de vitesse

Le hub technologique a vu ses biens immobiliers perdent en valeur depuis 2022, d’après le China Real Estate Index System (CREIS). La valeur moyenne d’un logement neuf a perdu 2 % en 2023. En 2022, les ventes de logements sont tombées à 20 000 ; elles se comptaient à plus de 40 000 en 2021. Pékin, Shanghaï et Guangzhou connaissent une situation comparable, alors que le pays traverse une crise immobilière inédite.

Les quatre villes de rang 1 adoptent des stratégies similaires. En septembre dernier, Guangzhou était la première à abaisser ses taux d’acompte. Shenzhen a suivi en novembre, plaçant les taux à 40% pour les maisons de seconde main (jusqu'à 80 % auparavant). Pékin et Shanghaï ont appliqué des mesures similaires en décembre.

 

Une dévaluation immobilière tenace

Aujourd’hui, Shenzhen a un marché de vendeurs, pas d’acheteurs”, déclarait Andy Lee PDG de l’agence immobilière chinoise Centaline en décembre dernier. Les difficultés économiques et la perte de valeur continue des biens immobiliers n’incitent pas à contracter un prêt immobilier important. Les transactions immobilières à Shenzhen sont en chute depuis le début de l’année : de 700 ventes la première semaine de janvier à moins de 50 mi-février, d’après le CREIS. L’assouplissement des règles d’égibilité pour les propriétaires décidé début février semble avoir relancé, au moins temporairement, le marché : Shenzhen a enregistré plus de 250 transactions la semaine dernière.

 

Shenzhen reste parmi les villes les plus chères

En 2020, le classement Global Living du cabinet de conseil Commercial Real Estate Services (CBRE) hissait Shenzhen à la 5e place des villes à l’immobilier le plus onéreux - derrière Hong Kong et Shanghaï, mais devant Pékin, Paris, New York… CBRE enregistrait la croissance moyenne du prix d’un logement à Shenzhen à 11,1 % par an entre 2010 et 2020.

Aujourd’hui, la ville est la deuxième la plus chère en Chine en prix du mètre carré pour les logements de seconde main, entre Pékin (première) et Shanghaï (troisième), d’après le CREIS. La clé de voûte de la Grande Baie accueille dix des entreprises classées au Fortune Global 500 List, donc Huawai et Tencent, et enregistre une croissance annuelle de 6% à 7%. 

Sujets du moment

Flash infos