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FCCIHK – Rencontre avec K.K.Chan, président du Green Business Committee

Écrit par Lepetitjournal Hong Kong
Publié le 6 février 2013, mis à jour le 6 février 2013

Pour le second volet de sa série consacrée aux comités de la chambre de commerce de Hong Kong, lepetijournal.com vous propose une rencontre avec K.K.Chan, président du Green Business Committee.

K.K.Chan, président du Green Business Committee - crédit photo : FCCIHK

Kin Kan Chan est membre de la Chambre de Commerce Française à Hong Kong (FCCIHK) depuis qu'il a rejoint il y a un peu plus d'un an SITA Waste Management, une entreprise du groupe Suez Environnement qui s'occupe du traitement des déchets à Hong Kong. K.K.Chan a un parcours professionnel riche, l'expérience du secteur des déchets et de l'eau et il est familier, pour les avoir vécues de l'intérieur, des différences culturelles au sein des entreprises européennes, asiatiques et américaines.

Sur lui-même, il indique encore :
"C'est un plaisir de travailler pour une entreprise française. Ma fonction chez SITA touche au développement d'affaires, à la communication, au marketing et au développement de produits. Mes responsabilités m'amènent à aller vers la communauté, l'industrie et le marché. Je suis né à Hong Kong et même si j'ai travaillé en Chine, aux Etats-Unis et à Singapour, je suis chez moi à Hong Kong. La question des déchets y est très sérieuse et je souhaite contribuer, mettre mes connaissances ainsi que mon temps libre au service de la communauté : c'est la raison pour laquelle j'ai bien voulu prendre la responsabilité de la présidence du Green Business Committee. J'étais déjà membre du comité l'année dernière, j'ai participé à des réunions et j'ai organisé certaines activités comme la visite de l'eco-park.
J'ai pris cette position officielle en septembre 2012 avec en tête un objectif à deux ans pour faire émerger un peu plus ce comité. Je me tourne un peu en dérision lorsque je distribue mes cartes de la FCCIHK parce que je ne parle pas français du tout, ma connexion avec la France c'est de travailler pour une entreprise française. Je compense mon "handicap" par ce que j'apporte : je suis chinois, je parle la langue locale et je suis très engagé dans le secteur de l'industrie verte".

Lepetitjournal.com : ce comité de la chambre de commerce française est relativement jeune, que couvre ce nom de Green Business Committee ?
K.K.Chan : "Green Business" ou "industrie verte", est une expression large qui couvre un peu tout : la construction (le Green Building), les matériaux de construction, les produits, les solutions, les technologies, la qualité de l'air, l'énergie, etc.
L'industrie verte ce n'est pas que le traitement des déchets dont je m'occupe au quotidien dans mon entreprise, cela concerne vraiment tous les secteurs, le développement durable au sens large, au plan individuel et collectif.

Combien de personnes s'intéressent et travaillent au sein du comité ?
Tous les membres de la chambre peuvent s'inscrire au comité et plus d'une centaine de personnes se disent intéressés par nos travaux.
Pour ce qui est de la participation aux travaux du comité nous avons un groupe régulier d'une quinzaine de personnes qui s'engagent, donnent de leur temps, participent aux réunions et aident bénévolement à la préparation de certaines actions.
Il faut donc distinguer les membres intéressés des membres actifs sachant que tout repose sur la bonne volonté et que rien n'est imposé.

Comment travaillez-vous ?
A la première réunion que j'ai tenue en octobre, nous nous sommes mis d'accord pour nous concentrer sur trois à quatre activités pendant l'année. Des activités que nous ne voulons pas toutes traiter de la même façon, ce serait facile, mais de manière différenciée pour intéresser aussi bien les membres du comité que ceux de l'extérieur et du reste de la chambre.
Toutes les personnes présentes lors de notre premier rendez-vous ont été d'accord pour se répartir des taches et tout le monde s'est impliqué, l'idée n'est pas que le président et le vice-président s'occupent de tout mais bien que chacun puisse avoir un rôle et un engagement.

Vous réunissez-vous chaque mois ?
Oui, sauf en décembre. Les réunions ont lieu à la chambre de commerce la plupart du temps, en semaine, tôt le matin en fonction de l'agenda de nos membres réguliers, de 8h30 à 10h30. C'est ce qui convient le mieux parce que la plupart travaillent. Mais le plus gros du travail n'est pas fait à ce moment là, l'essentiel se fait avant et après. Nous suivons un agenda et une liste de taches et nous travaillons en les respectant, tout est très structuré, bien organisé.

Qui sont ces membres actifs, sont-ils issus des secteurs associés à l'industrie verte ou représentent-ils des secteurs diversifiés ?
La moitié environ est issue d'un secteur associé (économie d'énergie, gestion des déchets, consultant, etc.) mais chacun établit et fixe ses propres domaines d'intérêts. On peut donc aussi bien avoir une femme au foyer qu'un entrepreneur qui voit des opportunités d'affaires dans le domaine vert ou d'autres profils encore.

Comment voyez-vous votre rôle ?
Mon rôle est celui d'un coordinateur qui doit assurer un certain équilibre dans la répartition des taches.
Je suis aussi un facilitateur car compte tenu de mon parcours et de mes relations avec la communauté - le gouvernement, les ONG, des consultants - je reçois de l'information et j'ai des contacts. Je peux les partager avec l'équipe et servir d'intermédiaire lorsque c'est nécessaire pour l'organisation de certains événements.

Quelles missions vous êtes-vous fixées ?
Notre comité n'a jamais organisé d'événement majeur en termes d'échelle et d'influence dans le secteur et je me fixe comme mission à court terme de définir un événement de ce type. En effet, nous accumulons des compétences et des ressources et si nous voulons nous faire entendre et avoir une influence, il faut créer nos propres crédits, bâtir notre crédibilité, celle d'une ONG fiable sous l'égide de la chambre de commerce française. Pour cela il faut partager des actions, inviter, mobiliser, réunir.
Pour les 18 prochains mois, nous nous fixons d'organiser ou de co-organiser avec d'autres, des séminaires, conférences ou forum, en faisant venir de l'étranger des compétences à partager avec le public. Autant d'actions qui jouent en faveur de notre statut, de notre visibilité et de notre crédibilité dans ce secteur.

Vous avez indiqué que vous vous concentriez sur trois à quatre activités chaque année, pourriez développer et préciser de quoi il s'agit ?

D'abord, nous organisons des visites d' "installations vertes" : celles de l'eco-park et du science-park l'année dernière. Cette année, peut-être en mars ou en avril, nous voudrions proposer la visite du "Zero-Carbon Building" à Kowloon Bay, établi récemment par le gouvernement sous le conseil de la construction. Le bâtiment n'est pas encore ouvert au public mais j'ai déjà eu l'occasion de m'y rendre : c'est une structure très intéressante qui fait la promotion des économies d'énergie et celle des "émissions zéro"; elle met en oeuvre et en avant plus de quatre-vingts types différents de matériaux, équipements, design, caractéristiques, etc.
Avec ce type de visite nous donnons aux membres de la chambre et à ses invités des idées des tendances à venir à Hong Kong à prendre en compte pour le design de nouvelles structures. Cela donne aussi un éclairage sur le marché et ses potentialités.

Une autre de nos activités, organisée en janvier par notre vice-président, est le "speed-dating", une reprise de ce qui a déjà été organisé avec succès l'année d'avant. Cette manifestation permet aux membres de rencontrer d'autres personnes sur un temps très court, une heure ou deux pendant lesquelles se font échanges de cartes et prises de contact. C'est très efficace pour un premier contact, la poursuite de la relation se poursuivant ensuite selon l'alchimie qui se crée.

Pour le reste, nous gardons une ouverture avec par exemple l'invitation de conférenciers. Nous avons plusieurs idées d'intervenants en tête mais il faut encore définir les détails pratiques et mesurer l'intérêt que cela peut avoir

La dernière des activités sera l'événement majeur que j'ai déjà évoqué. L'un des membres du comité étudie déjà la question pour déterminer s'il n'existe pas un séminaire, un événement ou une occasion à laquelle nous pouvons nous associer. Nous avons en effet plusieurs possibilités en termes d'organisation : l'une serait une co-organisation avec un autre comité de la chambre, notamment celui des infrastructures, une autre serait de s'associer à un événement organisé par un établissement extérieur, une université par exemple ou enfin, mais cela prendra plus de temps, organiser un événement entièrement nouveau par nous même.

Avez-vous d'autres champs d'action ?
Je peux partager avec vous ce qui se passe aussi "en coulisses". Depuis juillet 2012, la nouvelle équipe gouvernementale hongkongaise est assez active dans la promotion de ses engagements et elle fait appel à des tiers pour participer à des réunions ou à la rédaction de documents. Lorsqu'il est sollicité, le comité collabore volontiers à la préparation de ces questions pour apporter son expertise et ses commentaires.
Les entreprises françaises sont bien connues quand on parle de technologie verte, de système de gestion des déchets avec deux groupes majeurs agissant sur ce marché, Suez et Veolia tous deux représentés dans notre comité. Si nous sommes prêts à partager notre expertise, nous sommes vigilants et n'essayons pas d'imposer le point de vue d'une ou deux compagnies. Nous prenons toujours en compte dans nos réponses l'intérêt de nos membres et celui de la population en général en essayant de garder un certain équilibre. Nous nous devons d'être représentatifs de l'industrie dans son ensemble : économies d'énergie, bâtiments propres / verts, gestion des déchets, qualité de l'air, tout ces sujets entrent dans notre champ de compétence.
Par contre, nous ne nous positionnons pas dans certains domaines comme l'éducation, le logement ou les transports même si cela est en lien avec la protection de l'environnement parce que d'autres sont plus qualifiés pour traiter et commenter ces questions.

Existe-t-ils d'autres comités similaires dans les autres chambres de Hong Kong ?
Il existe beaucoup de chambres à Hong Kong mais à ma connaissance, nous sommes les seuls à avoir un Green Business Committee. Les autres chambres s'organisent différemment et traitent peut-être la question plus au cas par cas, sur une base ad-hoc.
La Chambre de commerce française a une orientation très axée sur les affaires et le marché, elle se concentre de façon très ciblée sur certains sujets et j'apprécie cette façon efficace de procéder qui me convient.

Souhaiteriez-vous ajouter quelque chose sur votre travail à la chambre ?
Dans notre comité, nous avons dix à quinze acteurs très "impliqués", des personnes qui travaillent dur et donnent de leur temps mais nous avons parfois aussi besoin du retour des autres membres, de tous ceux qui sont intéressés par le sujet. Il ne s'agit pas forcément d'apporter une présence physique mais de se faire entendre pour nous permettre d'apporter une vraie représentativité. S'il est parfois difficile de mobiliser les énergies et les ressources, il faut le faire car les enjeux sont parfois majeurs.
Pour vous donner un exemple, j'ai été interrogé par la radio et la télévision avant une consultation publique le 3 décembre. J'étais présent pour représenter la chambre et donner son point de vue. On m'a demandé si j'étais en faveur de faire payer les déchets. L'année dernière, nous avions soumis une proposition de la chambre au gouvernement pour indiquer que nous y étions favorables et grâce à ce travail fait en amont, j'ai pu clairement exprimer cette position. Il existe plusieurs façons de taxer les déchets et j'ai là encore pu m'exprimer au nom de la chambre française grâce à la position que nous avions développée, j'ai pu donner un avis détaillé et documenté en alertant sur certaines règles et politiques qui doivent être incitatives sans être pénalisantes pour ceux dont les revenus ne pourraient supporter ce type de taxe.
Ce n'est pas parce que nous réunissons des gens ensemble en comité que nous faisons ressortir un point de vue du groupe qui représente toute la chambre, il faut veiller à impliquer les autres membres de la chambre pour recueillir des avis au delà de notre comité parce que nous partageons nos opinions et notre expérience française dans les positions que nous sommes amenés à donner.

Propos recueillis par Sophie Mabru (www.lepetitjournal.com/hongkong) mercredi 6 janvier 2013

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Publié le 6 février 2013, mis à jour le 6 février 2013

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