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Découvrez les bus de Hong Kong

Comment s'y retrouver dans la jungle des bus de Hong Kong? Ils sont partout et couvrent l'ensemble du territoire. Le maillage des lignes est immense. Et pour voir du paysage, rien de tel! Nous vous proposons ici de partir à l'aventure à bord de ces petits et grands bus qui dégomment leurs pneus et usent le bitume du matin au soir.

bus hong kongbus hong kong
Écrit par Carine Calandreau
Publié le 17 octobre 2023, mis à jour le 22 mars 2024

A la découverte de Hong Kong en bus

Monter à bord d’un bus à Hong Kong peut vous emmener très loin. On peut passer des zones urbaines très denses et submergées par le flux incessant des bus aux zones les plus excentrées par des routes menant à des villages ou aux plages, en passant parfois par des routes de montagnes longeant des précipices.

Sur l’île même de Hong Kong, il est possible de s’offrir un tour de manège en bus et de se faire quelques frayeurs lorsque l’on doit se rendre dans la partie sud de l’île. Vous avez le choix entre les imposants bus à étage de la compagnie City Bus ou les petits bus verts plus légers limités à 19 places. Dans un cas comme dans l’autre, attendez-vous à quelques sensations fortes. En montant à l’étage d’un City Bus, vous aurez indéniablement une vue époustouflante. Et si vous n’êtes pas sujet au vertige, placez-vous à l’avant pour une vue panoramique. Pour ma part, avant de m’habituer à cette routine, j’étais régulièrement terrorisée chaque fois que le bus frôlait des murets longeant les précipices, ou au moment de traverser le barrage du Tai Tam Reservoir. Le passage de ces bus à étages sur ces routes trop étroites pour eux semble irréelle.

Sensations fortes dans le bus de Hong Kong

Dans un sens, on semble plonger dans le vide et dans l’autre, on touche les branchages de la végétation à fleur de roche d´assez prêt pour érafler la peinture. Le plus impressionnant restant le croisement entre deux bus à quelques centimètres pouvant dans certaines courbes causer quelques encombrements. Enfin, après quelques jours à cette cadence, on se dit qu’il est préférable de ne plus regarder la route à moins de s’en rendre malade. Peut-être vaut-il mieux faire aveuglément confiance à son chauffeur. Et selon les chauffeurs, la vitesse est variable… Il est bon de savoir que la compagnie City Bus a investi dans des alertes de contrôle de vitesse limitée à 70 km/h des quelques 1700 bus qui transportent près d’un million de passagers par jour afin de prévenir les excès. 

Et autant les grands City Bus sont modernes, extrêmement climatisés avec des écrans digitaux annonçant les stations, des barres et rampes jaunes indispensables pour s’accrocher, autant les petits bus verts, ou Light Public Buses, semblent rustiques. Les chauffeurs ont très souvent bien plus de 65 ans et ils s'élancent sur ces routes qu'ils connaissent par cœur avec plus ou moins d'entrain selon les heures de trafic. Pour cette raison même, ils sont tenus d'afficher un panneau et un écran digital bien visibles des passagers. L'un indiquant la vitesse maximale à 80 km/heure hors zone urbaine et l'autre la vitesse au compteur. Ils ne sont cependant pas aussi spectaculaires que les bus rouges.

Arrêter le bus en criant 

Avec ceux-là,  pas d'arrêts fixes. Ils ne s'arrêtent que sur demande. Il suffit de faire savoir à voix haute que l'on s'arrêtera au prochain arrêt ou  d’indiquer un lieu. Le chauffeur lève alors la main pour signifier qu’il a entendu. De même, il s’arrêtera où que vous soyez sur la route pour vous prendre s’il reste de la place. Ils ont donc l’avantage d’être plus flexibles et transportent tout de même près d’1,2 millions de passagers chaque jour dans les 3352 véhicules en circulation.

D’autres compagnies de bus opèrent sur Kowloon  et les Nouveaux Territoires. La plus importante d’entre elles est la Kowloon Motor Bus Company. Elle transporte plus de 2 millions de passagers par jour sur 373 circuits et 67 circuits de traversées par tunnel sous mer. La compagnie Long Win Bus permet d’effectuer des trajets entre le Nord de l’île de Lantau et l’aéroport, soit 78 000 passagers par jour sur 39 circuits. Et la compagnie New Lantau Bus parcours 27 circuits sur Lantau et 1 dans les Nouveaux Territoires, transportant 65 000 passagers par jour. Les près de 1000 petits bus rouges, quant à eux, sont des électrons libres n’ayant pas de circuits particuliers, donc autant bien connaître son chemin avant de monter à bord et pouvoir s’exprimer en cantonnais.

Lettres et numéros de bus de Hong Kong

Dans la confusion totale de ces bus dont les numéros sont à un, deux ou trois chiffres et parfois suivis de lettres, avec également des routes différentes malgré un numéro de bus identique, que comprendre? Avant 1933, différentes compagnies de bus non franchisées opéraient sur le territoire. Le gouvernement a ensuite pris la décision d’imposer des franchises par zone, et des compagnies ont alors délimité leurs zones de circulation. Cependant, les routes auxquelles étaient habitués les usagers et les transporteurs sont restées les mêmes et les numéros de bus également. Ceci explique pourquoi on peut retrouver deux bus portant le même numéro pour des circuits différents.

Malgré la surcharge d’informations liée aux circuits de ces bus, on peut malgré tout noter que certains bus à trois chiffres, tels que les nombres dans les 100, 300, 600 et 900 sont ceux qui traversent la baie par les tunnels sous mer. Les 100 concernent simplement ceux qui effectuent la traversée en temps normal. Les 300 en mode express aux heures de pointe. Les 600 pour les routes plus à l’est par le tunnel de ce côté-là. Les 900, du côté ouest. Etc…

Pour ce qui est des lettres suivants ou précédents les numéros de bus, certaines sont vraiment intéressantes à retenir. Le N pour “night”, très utile. Notamment le bus vert 40N au terminal de Causeway Bay. Le M pour MTR, soit bus ayant pour destination une station de métro en fin de circuit. Le P pour “peak” ou heure de pointe. Le X pour “express”, donc avec nombre d’arrêts plus limités. Le K pour “KCR”, donc à destination de l’ancienne station de trains, concernant aujourd’hui les lignes East Rail, West Rail et Ma On Sha. Le R pour “recreational”, soit les zones de loisirs comme celle de Disneyland. Et enfin le A en préfixe pour “Airport”.

Les applications mobiles de bus à Hong Kong

Dans ce méli-mélo, heureusement que la technologie actuelle nous permet de nous guider par ses applications. Par exemple, Citymapper est très utile et simple à utiliser pour tous types de transports confondus, mais n’affiche cependant pas les arrêts de ligne en cas de dégâts liés aux fortes intempéries, comme nous avons pu en connaître récemment dans le sud de l’île de Hong Kong. Dans ce cas-là, il vaut mieux se fier à l’application Citybus, qui indique également les trajets des mini-bus.

Voilà, après tout cela, on se sent un peu moins ignorant, et l’on sait enfin pourquoi il vaut mieux prendre un X lorsqu’on est pressé.

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