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INTERVIEW – Le new-yorkais David Hart accueille les nouveaux arrivants

David HART PHOTO Valerie KeyserDavid HART PHOTO Valerie Keyser
(Photo VK lepetitjournal.com/francfort)
Écrit par Lepetitjournal Francfort
Publié le 20 août 2018, mis à jour le 20 août 2018

Fort de son expérience d'expatrié fraichement débarqué en Allemagne en 1986, le journaliste new-yorkais David Hart, a développé sa propre agence de relations publiques "Communication Solution GmbH" qui organise entre autres le "Newcomers festival" dans le but de faciliter l'intégration des internationaux dont les Français. Devenu une institution dans la ville internationale de Francfort, le "Newcomers Festival" a lieu chaque année au début du mois de septembre, depuis 2001, dans les locaux de l'Hôtel de ville. Entretien avec lepetitjournal.com/francfort.

Lepetitjournal.com/francfort : pourriez-vous nous parler un peu de votre parcours ?

David Hart : Je suis originaire de New-York et j'ai travaillé comme journaliste pour un quotidien à Los Angeles et au Wall Street Journal Europe à Bruxelles. J'ai étudié l'allemand aux Etats-Unis et même si mon niveau n'était pas excellent, j'ai décidé de m'installer en Allemagne en 1986 pour des raisons professionnelles. J'ai pu exercer mon métier de journaliste dans un premier temps à Stuttgart. Il m'a fallu cependant pas mal de temps pour manier correctement la langue allemande et passer du niveau B1 que j'avais lorsque je suis arrivé dans le pays au niveau C2.

Depuis quand êtes-vous à Francfort ? Y avez-vous aussi travaillé en tant que journaliste ?

C'est au cours de l'année 1990 que je me suis installé à Francfort. J'ai eu la chance d'intégrer le Frankfurter Allegemeine Zeitung en tant que rédacteur en chef de la rubrique anglaise que j'ai dirigée pendant 10 ans. J'ai aussi rencontré ma femme en Allemagne avec laquelle j'ai eu deux enfants âgés maintenant de 24 et 26 ans qui ont bénéficié d'une éducation bilingue.

 

Le quartier Westend qui abrite Communication Solution GmbH
(Photo VK lepetitjournal.com/francfort)

Francfort a dû bien changer depuis 1990 ?

Oui, j'ai vraiment vu évoluer la ville positivement. La "Sky Line" n'existait pas, la "Messeturm" de la foire des expositions ne possédait alors que six étages. La ville de Francfort s'est au cours des années vraiment développée et modernisée. Le quartier de la gare notamment connu pour la drogue et la prostitution a été en grande partie assaini. La ville n'affichait pas du tout le visage moderne et dynamique qu'on lui connait aujourd'hui et jouissait d'une assez mauvaise réputation.

Vous organisez le "Newcomers Festival" dans les locaux de l'Hôtel de ville à chaque rentrée. Comment vous est venue l'idée de mettre en place cet événement devenu une institution dans la ville de Francfort ?

En tant qu'expatrié, j'ai trouvé qu'il manquait cruellement de "Willkommenskultur" à Francfort, c'est-à-dire qu'il me semblait que les nouveaux arrivants n'étaient pas réellement accueillis et qu'il leur était difficile - notamment les étrangers dont l'allemand n'est pas la langue maternelle - d'avoir accès rapidement aux informations leur permettant de s'intégrer facilement. J'ai donc lancé la 1ère édition du "Newcomers Festival" en 2001 et quelques années plus tard j'ai décidé de créer ma propre société de relations publiques pour offrir un cadre à l'organisation du festival et développer d'autre activités en lien avec la population expatriée. Chez "Communication Solution GmbH" nous organisons notamment une fois par mois une conférence en anglais sur des sujets divers comme sur la première ligne de TGV vers Francfort lorsque celle-ci a été lancée ou encore sur sur les écoles internationales. Nous invitons des intervenants de qualité à chaque conférence qui est généralement suivie d'un stammtisch au Théâtre anglais. Ces rencontres organisées en partenariat avec la Chambre de commerce ont pour objectif de faciliter l'intégration mais permettent aussi à chacun de développer son propre réseau.

Quelles sont les difficultés du quotidien auxquelles les expatriés sont confrontés ?

Par exemple, quand on vient de Corée, du Japon ou encore des Etats-Unis, où la culture est très différente de la culture allemande, le quotidien peut vite devenir un enfer. L'expatrié est ainsi confronté à des tas d'obstacles qui peuvent lui gâcher son séjour, comme la reconnaissance de son permis de conduire ou le tri des ordures ménagères qui, si celui-ci n'est pas respecté à la lettre, peut vite le mener vers un conflit avec ses voisins. En ce qui me concerne, c'est en Allemagne que j'ai appris à m'intéresser à l'environnement qui occupe un place de choix ici. Je suis à 95 % germanisé et intégré, les 5 % restants font référence à mes racines de l'autre côté de l'Atlantique, une partie de moi que je tiens à conserver, tout comme ma nationalité américaine. En revanche, le football qui est très apprécié en Allemagne, me laisse toujours aussi indifférent !

Combien de personnes attendez-vous au "Newcomers Festival" ?

Chaque année nous accueillons environ 5000 personnes de plus de 30 nations différentes dont de nombreuses familles. Nous n'en attendons pas moins pour la 18ème édition du "Newcomers Festival" le 9 septembre prochain. Nous prévoyons 70 emplacements pour des exposants : écoles, crèches, paroisses, clubs économiques ou sportifs, associations, agences de voyage... qui pourront présenter leur activité. Si les communautés anglaise et américaine ont la plus forte proportion de participants, les expatriés francophones sont aussi depuis quelques années bien représentés grâce à la présence de quelques exposants français pouvant faciliter leur installation en Allemagne. Aussi chaque visiteur se verra remettre le "Newcomers Guide" rédigé en anglais, véritable mine d'or de conseils et adresses pratiques pour vivre et travailler dans la région Rhin-Main.

Valérie Keyser (www.lepetitjournal.com/francfort), lundi 20 août 2018

Rediffusion et mise à jour du mercredi 6 août 2014

 

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Publié le 20 août 2018, mis à jour le 20 août 2018

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