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FOODSHARING - S'engager bénévolement pour un monde sans gaspillage alimentaire

Écrit par Lepetitjournal Berlin
Publié le 27 août 2015, mis à jour le 6 novembre 2015

Comment lutter contre le gâchis de nourriture chez soi, mais aussi dans des supermarchés, boulangeries ou restaurants ? Ces questions ont été abordées dans le cadre d'un atelier d'initiation organisé par « foodsharing.de », une plateforme qui propose plusieurs solutions à différents niveaux, selon le temps, les capacités et les intérêts de chacun. Lepetitjournal.com de Berlin a rencontré des membres de « foodsharing.de » lors d'un workshop explicatif sur le fonctionnement de Foodsharing.de.


"Partage les aliments à la place de les jeter !", indique le slogan de foodsharing.de, une plateforme qui se bat contre le gaspillage alimentaire. Il y a quelques années, Raphael Fellmer, un des fondateurs de foodsharing.de , a réalisé que les personnes jettent également de la nourriture non périmée à la poubelle. Cet auteur berlinois de « Glücklich Ohne Geld » (Heureux sans argent) a donc décidé de s'engager pour en finir avec le gaspillage. D'après lui, "sur les 4 milliards de tonnes d'aliments produits dans le monde chaque année, 1,3 milliards sont gaspillées". « Foodsharing.de » propose diverses possibilités afin de remédier à ce gâchis. Fier du succès de sa plateforme, Raphael Fellmer affirme que "selon nos statistiques, plus de 900 000 kilos de nourriture ont déjà été sauvés". La ville la plus active serait Berlin qui aurait déjà épargné 282 905,50 kilos.

Raphaël Fellner, l'initiateur de Foodsharing.de

Quelles sont les possibilités pour lutter contre le gaspillage alimentaire ?
Une fois enregistré sur le site Internet « foodsharing.de », vous devenez « Foodsharer » et vous pouvez partager ou récupérer des « paniers de provision » (Essenskörbe) au sein de la communauté. Si vous partez en vacances et que vous ne savez pas quoi faire de vos produits alimentaires ou si vous avez des restes de votre dernière soirée, vous avez ainsi la possibilité de les placer dans un panier de provision virtuel afin de le proposer aux intéressés.
Chaque panier disponible est représenté sur une carte en ligne et peut être réservé. Une fois l'horaire convenu, les aliments peuvent être récupérés chez vous ou dans un lieu que vous avez choisi. "C'est super sympa, j'ai même déjà cuisiné avec les gens qui venait chercher leur panier, parce qu'on s'entendait bien", raconte Nico, un membre de « foodsharing.de ».

Véronika Buschmann, ambassadrice de Foodsharing à Kreuzberg

Une autre possibilité consiste à amener la nourriture excédentaire aux « FairTeiler », des endroits accessibles 24h/24h et dotés d'un réfrigérateur ou d'une étagère également visibles sur la carte. Les aliments peuvent être emportés gratuitement et il n'est pas nécessaire d'amener quelque chose pour pouvoir se servir, car le principe n'est pas d'échanger, mais de distribuer les restes. "On n'a pas besoin d'aller sur le site Internet, car c'est conçu pour les gens qui veulent simplement être actifs dans la vie réelle", explique Veronika Buschmann, ambassadrice du Foodsharing pour Kreuzberg. Seule condition : "Les gens ne peuvent y déposer seulement ce qu'ils seraient prêts à manger eux-mêmes, prévient-elle. La qualité des produits et leur limite de consommation reposent sur la confiance mutuelle des participants.

Plus de responsabilités et plus d'engagement ?
Après avoir passé un quizz, vous rejoignez les près de 4500 « Foodsaver » (sauveteur des aliments) bénévoles, ce qui permet d'aller dans les entreprises coopérantes et de « chercher des aliments qui ne peuvent plus être vendus, mais qui sont encore mangeables », révèle Raphael Fellmer, l'initiateur de la plateforme. "Dans certains magasins, les aliments à récupérer se trouvent sur le comptoir, dans d'autres, il faut aller à l'arrière du magasin ou dans l'entrepôt", dévoile Veronika Buschmann.

Grâce à ce nouveau statut, vous pouvez garder autant de provisions que vous voulez, pour les manger vous-même ou pour les offrir à vos contacts personnels. Le reste passe sur « foodsharing.de » ou est distribué notamment dans des soupes populaires et des organisations d'aide humanitaire reconnues d'utilité publique. Margarete Hermann est psychothérapeute. Pendant son temps libre, elle est ambassadrice du Foodsharing pour Zehlendorf. Selon elle : "Il est merveilleux de pouvoir donner de la nourriture, cela fait plaisir, les gens sont heureux et se réjouissent quand ils nous voient".

 

Margarete Hermann, ambassadrice à Zehlendorf

Mais ce statut implique un certain nombre de responsabilités, comme être chargé de la communication avec la direction d'une entreprise déterminée. Certaines règles doivent également être considérées : être aimable, ponctuel, honnête, discret et transparent.

Devenir ambassadeur, l'ultime grade de « foodsharing.de »
Si vous voulez vous investir davantage contre le gaspillage de la nourriture, vous pouvez postuler pour devenir ambassadeur. Vous aiderez, entre autres, à trouver de nouveaux partenaires de coopération et représenterez « foodsharing.de » dans votre région. Tout cela prend beaucoup de temps, il est donc nécessaire de travailler en équipe. Le but est de développer et d'optimiser en permanence la plateforme, grâce aux personnes et partenaires engagés, et ce, sans argent et sans motivation financière. "Le message que nous voulons faire passer, c'est qu'il est terriblement facile de lutter contre le gâchis de nourriture et que c'est vraiment amusant", assure Veronika Buschmann, l'ambassadrice pour Kreuzberg.

 

Participants au workshop de Foodsharing.de

 

Ce qu'en pensent les gens
Intéressées par la thématique du gaspillage alimentaire, plusieurs personnes ont déjà participé à un atelier d'initiation de « Foodsharing » afin de comprendre le fonctionnement de la plateforme et les différents grades proposés. À 17 ans, Steffi passe son bac cette année. "Je suis venue pour me renseigner, car chez moi, nous faisons très attention au gaspillage", raconte la jeune fille. Nefise, une copine qui l'accompagne dans sa démarche, préférerait "donner plutôt que de prendre de la nourriture, car on ne sait pas d'où elle vient, ces gens sont des inconnus". Un avis partagé par Sébastien, autre participant. Sa compagne Camilla trouve, quant à elle, le concept "très intéressant et très rationnel".
Karine et Daniel sont deux francophones qui travaillent à Berlin. Après avoir assisté à un atelier, ils sont d'avis qu'il "est bien de sensibiliser les gens". Karine vit en colocation et pense s'inscrire à « foodsharing.de ». "Nous achetons toujours trop à manger", témoigne-t-elle.

Ce dispositif existe aussi dans d'autres pays à l'instar de l'Autriche ou de l'Italie. Afin de rendre la plateforme plus accessible et d'inciter davantage de personnes à participer, « foodsharing.de » compte bientôt proposer son site Internet en plusieurs langues, notamment en français.

Julie Wagner (www.lepetitjournal.com/Berlin) vendredi 23 janvier 2015

Savoir plus :
http://foodsharing.de/
https://www.facebook.com/foodsharing.de
https://www.facebook.com/groups/foodsharingBerlin/

Quatrième rencontre internationale du Foodsharing à Berlin : https://www.facebook.com/events/1467830723454600/

lepetitjournal.com Berlin
Publié le 27 août 2015, mis à jour le 6 novembre 2015

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