Remis en circulation le 11 décembre dernier, le train de nuit entre les deux capitales semble plaire aux voyageurs. Alors, pour en avoir le cœur net, nous avons décidé de le tester pour vous !
Ce jeudi 14 mars, j’embarque dans le train Nightjet 40469 sur le quai de la Gare de l’Est. Départ 19:12, arrivée prévue à Berlin à 08:26.
Comment se passe le trajet ?
Dans la cabine que j’ai réservée, trois lits dépliants fixés au mur, trois sièges dans le sens de la marche, une armoire cachant un petit lavabo, et un petit sac rempli d’objets en tout genre en guise de bienvenue : chaussons, stylo, gaufrettes et bouteilles d’eau.
De part et d’autre de la voiture-couchettes, on trouve une salle d’eau avec douche et toilettes ainsi qu’un petit espace dédié à la restauration. À la différence des trains plus rapides de la SNCF et de la Deutsche Bahn, on ne trouve pas de wagon-restaurant dans ce train. Ce n’est pas pour autant que le service proposé est à éviter, puisque les plats sont bons et plutôt abordables pour un trajet en train. Je partage ma cabine avec un jeune étudiant parisien, Maxime, qui vient profiter de Berlin pour quelques jours. Alors quand je lui ai demandé pourquoi ne pas avoir choisi l’avion, plus rapide et moins coûteux, voilà sa réponse : « J’ai toujours préféré le train à l’avion, même si c’est généralement bien plus cher. Je ne suis pas pressé et je préfère largement le confort et la sérénité du train plutôt que la soudaineté du voyage en avion. Choisir de prendre le train, c’est aussi en quelque sorte agir pour l’environnement et penser à l’avenir. Il y a mille et unes raisons de prendre le train plus que n’importe quel autre mode de transport. »
Après une nuit quelque peu agitée par le balancement de la voiture, nous sommes réveillés par un membre du personnel, qui vient nous servir un petit-déjeuner, préalablement choisi la veille dans le menu à disposition. Au choix, six éléments parmi une liste comprenant café, thé, pain, confiture, jambon, miel, fromage, etc… On notera la qualité du service, tout à fait admirable. Après un arrêt éclair en gare de Berlin-Sudkreüz, le train arrive finalement en avance de quelques minutes à Berlin-HBF, aux alentours de 08:20.
Le train Nightjet Paris-Berlin, au départ de la Gare de l'Est © Pierre-Louis Mièze - LPJ Allemagne
En cabine, dans l'une des voitures-couchettes © Pierre-Louis Mièze - LPJ Allemagne
Le petit-déjeuner équilibré (ou non) offert au réveil © Pierre-Louis Mièze - LPJ Allemagne
« Une vitrine de la transition écologique »
C’est ce qu’avait déclaré Clément Beaune, ex-Ministre des Transports, lors de l’inauguration de la ligne au mois de décembre. De retour après avoir effectué son dernier trajet il y a neuf ans le train de nuit Paris-Berlin, vient s’ajouter à ces lignes de nuit relancées dans le contexte actuel de réduction de l’impact environnemental du transport.
En 2016, il n’existait plus que deux lignes de nuit similaires en France. La ligne est d’ailleurs opérée par la compagnie autrichienne OBB, pionnière dans la relance du train de nuit en Europe. Si la durée du trajet peut s’avérer un obstacle pour certains voyageurs, comparée à celle de l’avion, la question de l’empreinte carbone penche largement en la faveur du train. En faisant le calcul, on trouve finalement qu’un vol Paris-Berlin produit environ 20 fois plus de CO2 par personne qu’un même trajet en train. Si aujourd’hui le train Paris-Berlin n’effectue que trois trajets par semaine, la compagnie OBB proposera des départs quotidiens dès octobre 2024.
Une offre accessible, vraiment ?
Avec trois allers-retours par semaine, l’offre proposée se veut plutôt accessible, avec des places assises disponibles à partir de 29,90 euros et en couchettes à partir de 49,90 euros. Néanmoins, si vous êtes un adepte du confort et que l’addition ne vous fait pas peur, vous pouvez choisir de voyager en voiture-lits dans un compartiment de 3, 2 et un lit, plus spacieux et avec douche et W-C privés, à partir de 89,90 euros, 109,90 euros et 159,90 euros respectivement. Pour un trajet d’environ 13 heures et 15 minutes, on reconnaîtra qu’il est mieux d’opter au moins pour la deuxième option, celle des voitures-couchettes, plus confortables et plus adéquates qu'une simple place assise pour un trajet de cette durée.
Seul hic, les prix peuvent grandement varier en fonction de la date à laquelle vous réservez votre voyage, les prix réels sont parfois 2 à 3 fois plus chères que les tarifs minimums annoncés. De manière générale, de nombreux utilisateurs et internautes critiquent la politique d’OBB, jugeant le trajet trop cher et pas assez accessible à tous. Si vous hésitez encore à opter pour le train en vue de votre prochain voyage entre Paris et Berlin, un conseil : testez par vous-même !
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