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ELECTIONS CONSULAIRES - Michel Marbot, tête de liste "La France qu'on aime"

Écrit par Lepetitjournal.com Varsovie
Publié le 21 mai 2014, mis à jour le 21 mai 2014

LePetitJournal.com/Varsovie vous propose le 2ème volet des interviews menées auprès des 3 candidats têtes de listes aux élections des conseillers consulaires. Aujourd'hui, Michel Marbot pour "La France qu'on aime".

Parlez-nous de vous, de votre parcours personnel et de ce  qui vous a conduit en Pologne. 

J'ai passé la plus grande partie de ma vie à l'étranger : je suis né en Italie, où j'ai vécu durant toute ma jeunesse, puis je suis parti en France poursuivre mes études à Paris, j'ai habité en Angleterre, et également en Grèce où j'ai travaillé pendant cinq ans.

Avec la Pologne, j'entretiens un rapport affectif très fort, car c'est le pays de ma femme. Je m'intéressais à ce pays depuis 1978, mais c'est en septembre 1990, au moment où débutait la période de transformation, que ma femme et moi avons décidé de nous y installer avec nos sept enfants. Je sentais qu'il se déroulait en Pologne des événements historiques de grande importance, et, étant moi-même historien de formation, cela m'intéressait d'observer et de participer à ce changement. J'ai alors réalisé la première privatisation totale d'une entreprise publique en Pologne après la chute du communisme en reprenant une usine de pâtes à Malbork. Je me suis lancé dans cette aventure avec passion, et mon entreprise, qui produisait les pâtes Malma, est devenue l'une des plus importantes du marché de l'alimentaire en Pologne.

Aujourd'hui, je peux dire que je connais très bien la Pologne ; j'ai été impliqué personnellement dans tous les grands événements qui ont touché ce pays depuis la chute du rideau de fer, et j'ai côtoyé les personnes les plus importantes.  

Quelle est votre expérience de la vie associative et/ou communautaire en Pologne ?  

J'ai toujours été très engagé dans la vie associative, depuis ma jeunesse. Je considère l'activité associative comme l'occasion unique de rencontrer la différence et de s'en nourrir, d'élargir son horizon, et d'apporter en retour son expérience et sa propre richesse aux autres. La rencontre avec les gens, c'est la véritable richesse de la vie. Mes centres d'intérêts variés m'ont amené à m'engager dans de nombreuses associations : quand j'étais étudiant à Sciences Po, j'ai participé à la création du Groupement Etudiant National d'Enseignement aux Personnes Incarcérées (GENEPI) en 1976. Toujours pendant mes études, je m'occupais de l'accueil d'artistes étrangers qui voulaient exposer en France, dans le cadre d'une collaboration avec la Mairie de Paris. En arrivant en Pologne, j'ai fondé l'Association des châteaux de la Baltique en 1990, dont la vocation est d'organiser des circuits touristiques, des publications et des conférences dans les châteaux situés près de la mer Baltique, non seulement en Pologne, mais aussi au Danemark, en Suède, dans les Républiques baltes, etc. J'en suis aujourd'hui encore le Président d'honneur. J'ai été également le premier Président du Groupe des conseillers du commerce extérieur, fondé par l'Ambassade de France en Pologne. Entre autres choses, j'ai par exemple créé une fondation pour promouvoir l'artisanat polonais, édité un livre sur l'art décoratif polonais, ou encore financé la construction d'une chapelle dans une prison de Varsovie.   

Qu'est-ce qui vous a conduit à vouloir assumer la fonction de conseiller consulaire ? Et que représente cette fonction à vos yeux?  

J'ai toujours aimé et fait de la politique. Lorsque j'étais en Grèce, j'étais le chef du RPR. Mais en arrivant en Pologne, j'ai dû laisser de côté cette activité parce que mon entreprise me prenait toute mon énergie, et le peu de temps qui me restait, je souhaitais évidemment le passer auprès de mes enfants ! Mais à présent que les enfants sont grands, le moment est peut-être venu de revenir à cette ancienne passion.

Pour moi, ces élections de conseillers consulaires sont véritablement de la politique, au sens originel du terme. Le conseiller consulaire est au service des français de Pologne. Or, servir la cité, voilà le vrai sens de la politique ! C'est pourquoi ces mandats de proximité me semblent une excellente chose. On revient à la politique, enfin ! Tout le problème de nos 20 dernières années, c'est que les politiciens sortent du jeu, et qu'on remet le pouvoir à des spécialistes. Or, le rôle de l'homme politique est essentiel en démocratie!  

Quelles sont les spécificités de votre programme ?  

Il est arrivé un moment où la politique est moins une question de promesses ? tout le monde sait qu'en ce moment, on est incapable de tenir quelque promesse que ce soit ? que de courage. Il faut d'abord regarder les gens, et les juger sur leur expérience, ce qu'ils peuvent apporter. Les deux autres candidats se réclament de partis politiques, je pense au contraire qu'il ne faut pas s'engager dans cette mécanique partisane, mais essayer de porter un discours nouveau. C'est pourquoi ma liste regroupe des personnes de sensibilités politiques très différentes. Ce qui caractérise mes colistiers, c'est leur ouverture d'esprit, leur force de caractère et leur expérience. Nous partageons tous l'envie d'apporter notre expérience à la France. 

Je souhaite qu'à cette élection, on juge les gens sur leur courage plus que sur leurs promesses. Par exemple, si on voulait rendre l'école gratuite aux français de l'étranger, on n'aurait tout simplement pas d'argent pour le faire ! Il est déjà important que le système survive : le réseau d'établissements français est le 2ème réseau d'écoles dans le monde. La priorité, me semble-t-il, est de se concentrer sur la qualité de cet enseignement. Le système de bourses pour les personnes aux revenus les plus faibles me semble assez performant ; le rôle du conseiller consulaire doit être que toutes les personnes concernées en bénéficient effectivement, quitte à devoir parfois aller au-devant des demandes et des besoins des gens s'il le faut. 

Concrètement, je me présente à cette élection pour que ma voix porte plus loin, au niveau européen. Car il y a bien deux niveaux dans cette élection. Au niveau local, il est évidemment essentiel d'avoir des conseillers consulaires compétents ? c'est-à-dire des gens qui connaissent bien la Pologne et la vie associative. Les deux points importants qui occuperont les conseillers consulaires au niveau local sont l'éducation (pas uniquement le Lycée français de Varsovie mais plus généralement tout le problème de l'éducation française en province en Pologne), et l'aide aux personnes en difficultés (je pense notamment aux personnes ayant des problèmes de santé, aux retraités qui ont parfois de très faibles revenus, ou encore aux prisonniers français détenus en Pologne). Il faut que ces gens reçoivent de la part de l'Etat l'aide à laquelle ils doivent pouvoir prétendre. 

Cependant, il ne faut pas se voiler la face : on ne peut pas entreprendre de grandes réformes du système au niveau local. Aujourd'hui, les réformes passent par l'Europe, et on mentirait aux gens si on leur disait le contraire. C'est donc le deuxième niveau de cette élection : le niveau européen. L'Europe devient de plus en plus unie, et il faut désormais trouver des solutions pour les étrangers qui habitent dans un pays. Et certaines solutions ne sont plus du tout prenables au niveau local. La réglementation européenne doit venir corriger certaines incohérences (il n'est par exemple pas logique de payer ses impôts en Pologne et de devoir payer à nouveau pour l'école française : une partie des impôts devrait être remboursée). C'est pourquoi il me semble important que le conseiller consulaire ait une bonne conception de la manière dont les choses vont se décider ensuite, à plus haut niveau.

Je pense avoir non seulement ces connaissances, mais aussi l'ambition, l'expérience et le courage nécessaires pour accomplir ce mandat, et porter avec fierté les valeurs de la France. 

Finissons par un portrait chinois. Pouvez-vous citer un livre, un film et une musique que vous aimez, ainsi que votre hobby ?   

Un livre : Le Christ s'est arrêté à Eboli (C. Levi)

Un film : Le Capital (Costa Gravas). Et bien sûr Ida, de Pawel Pawlikowski.

Une musique : Chopin !

Un hobby : Le jardinage 

Pour plus d'informations sur les élections des conseillers consulaireshttp://www.lepetitjournal.com/expat-politique/2013-01-14-14-01-21/francais-de-l-etranger/180918-elections-consulaires-qu-est-ce-que-c-est  

A.K (Le Petit Journal / Varsovie) - Jeudi 22  mai 2014

 

 

 

 

 

 

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Publié le 21 mai 2014, mis à jour le 21 mai 2014

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