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Loukachenko - Poutine : le mariage arrangé contre l'OTAN et le monde entier

Dans ce dossier, nous revenons sur les particularités des relations russo-bélarusses, l'arrivée de la Chine dans cet échiquier, sans oublier la Pologne, place stratégique, de par ses frontières avec le Belarus et l'exclave de Kaliningrad.

Alexandre Loukachenko Vladimir Poutine à Minsk en 2019 Biélorussie Russie fleurs Alexandre Loukachenko Vladimir Poutine à Minsk en 2019 Biélorussie Russie fleurs
YOUTUBE - En 2019, Vladimir Poutine avait été invité à Minsk par Alexandre Loukachenko qui l'avait accueilli avec des bonbons et des fleurs... Récemment, leurs échanges sont moins cordiaux
Écrit par Dmitriy Veselov
Publié le 12 mars 2023, mis à jour le 16 octobre 2023

En février 2023, Alexandre Loukachenko a été bien occupé. En début du mois, le dictateur bélarusse a rencontré le président russe Vladimir Poutine dans sa résidence près de Moscou, après quoi il n'est plus apparu en public pendant plusieurs jours. Plus tard, il s’est rendu en Chine pour rencontrer le président Xi Jinping. Les véritables objectifs de ces escapades diplomatiques ne sont pas clairs, mais tout tourne autour de la position de deux dictateurs voisins et de leurs pays sur la scène géopolitique. 

 

Belarus ou Biélorussie, comment nommer correctement ce pays ? 

Pour parler du pays d’Alexandre Loukachenko, vous pouvez lire Belarus ou Biélorussie. Savez-vous quelle est la différence entre ces deux termes ? Le nom de « Biélorussie » (ou Russie Blanche) a été imposé par le gouvernement bolchevique au début de l’époque soviétique. Le « Belarus » est issu de la langue bélarusse, et a été imposé par les dirigeants du pays. Inspirés par l’idée d’unification linguistique, ils voulaient se débarrasser des traces russes. Ainsi, le nom russe du pays s’est répandu à travers le monde et est devenu plus populaire que son équivalent dans sa langue d’origine. Nous utilisons le terme « Belarus » afin de respecter cette langue et de souligner son importance dans le contexte de souveraineté du pays. En Russie, « Belarus » n’existe pas, il n’y a que le terme « Biélorussie » (Russie Blanche, qui est officiellement reconnu)

    

Loukachenko-Poutine : des relations internationales qui deviennent personnelles 

Les relations entre le Belarus et la Russie sont étroitement liées à celles des deux dictateurs qui les gouvernent. Ce n'est un secret pour personne que de dire qu’Alexandre Loukachenko est dépendant de Vladimir Poutine, pourtant ses ambitions sont plus larges qu’on ne le pense.

Il faut bien souligner que Loukachenko essaie inlassablement de trouver des alliés dans tous les coins du monde. Le dictateur bélarusse rêve d’un équilibre dans les relations avec l’Occident et la Russie. Même si on le considère comme un jouet du Kremlin, il a faim de pouvoir comme un loup et veut garder son pays avec son régime sans limites pour lui-même. Ce désir, son audace et son entêtement ont suscité à Moscou la haine. Les deux dictateurs, le loup bélarusse et l’ours russe, sont forcés de coopérer en raison des conditions créées par leurs systèmes, mais dans les faits, ils ont du mal à coexister ensemble.

Cependant, un tournant s’est amorcé lors de la dernière élection présidentielle en 2020, dont les résultats annoncés ont provoqué un vaste mécontentement du peuple bélarusse et d’immenses manifestations encore jamais vues dans le pays. Depuis ces protestations de 2020, l’émergence d’une force politique alternative avec Svetlana Tikhanovskaïa en tête, qui a très probablement remporté l’élection, les processus politiques à l’intérieur et à l’extérieur du pays se sont radicalement transformés.

 

Quand Loukachenko fait appel à Poutine pour mettre de l’ordre dans son pays

En 2020, Loukachenko s’est adressé à Poutine pour lui demander de l’aider à disperser les manifestations anti-régimes. Le président russe lui a envoyé ses forces de l’ordre. Puis, il a « offert » aux médias bélarusses des propagandistes russes pour remplacer les journalistes qui refusaient de continuer à travailler pour des sources étatiques. Actuellement, il est encore possible d’observer comment la propagande russe continue de diffuser une image amicale entre le maître du Kremlin et son voisin, nommé avec ironie « le dictateur des pommes de terre ».

 

Le Belarus comme Zone stratégique avec un « Z » majuscule : « Z », étant le symbole de l’armée russe

Le Kremlin a vu dans cette situation son propre avantage. Il y avait au début, une position dans l’opinion publique soulignant que Poutine ne voulait pas une révolution à proximité de chez lui, car cela pouvait pousser son propre peuple à se soulever contre lui. Cependant, il y a actuellement un autre point de vue. Il ne faut pas exclure que déjà en 2020, Moscou préparait un plan d’attaque contre l’Ukraine, et pour sa mise en œuvre, le territoire bélarusse était nécessaire. Il est fort probable que Poutine a eu, depuis longtemps, en tête, le projet de détruire l’Ukraine. 

 

Alors, même si Poutine et Loukachenko se détestent, ils savent parfaitement se déchiffrer et s’utiliser l’un l’autre. 

C’est ainsi que le dictateur bélarusse a permis à son homologue russe de commencer la guerre depuis son territoire : les chars russes ont pu envahir l’Ukraine le 24 février 2022 depuis le territoire bélarusse. S’il y avait eu un autre gouvernement comme celui de Tikhanovskaïa, cela n’aurait pas été possible.  

 

Quand Loukachenko se soumet à Poutine pour servir ses propres intérêts

Même si le dictateur bélarusse ne cache pas sa crainte et son mépris envers Poutine, à Minsk, il continue de prendre position sur des thématiques qui peuvent sembler inacceptables de la part du Kremlin, se servant de Poutine comme d’un bouclier.    

Depuis le début de la guerre en Ukraine, le dictateur bélarusse a soutenu l’agresseur russe dans l’espace médiatique. Il met également à disposition son territoire pour le déploiement des troupes russes. C’est ce qui a servi d'élargissement des sanctions occidentales contre le Belarus et son élite gouvernementale. 

Par exemple, il n’envoie pas sa propre armée en Ukraine, se retirant ainsi d’une implication directe dans le conflit. Le Kremlin, cependant, continue de faire pression sur lui. Cela se voit dans les comportements des deux dictateurs lors de ses fréquentes réunions. De plus, cela peut être entendu dans les remarques caustiques de Loukachenko et son homologue. Par exemple, lors de leur dernière réunion, nous avons assisté à cet échange ambigu :

 

Poutine : « Merci d'avoir accepté de venir. »

Loukachenko : « Comme si je ne pouvais pas. »   

 

 

Le Kremlin a besoin du Belarus pour agir en Ukraine. Néanmoins, l’entêtement du dictateur bélarusse montre qu’il ne veut pas prendre entièrement la responsabilité de mener une guerre sanglante, comme l’a fait son homologue russe.

 

Sur le même sujet, la rédaction vous recommande : Entretien avec Cécile Vaissié : "le pouvoir russe actuel est un danger pour l’Europe" 

 

Comment le Kremlin veut absorber le Belarus et se rapprocher de l’OTAN

En février de 2023, un traité stratégique concernant le Belarus préparé par la Russie a été divulgué des sources officielles.

Selon l’organisation qui se nomme  « Dossier » ( Центр « Досье » en russe NDLR) qui l’a rendu public, ce projet contient la stratégie d’une intégration profonde et prévoit d’absorber finalement le Belarus d’ici 2030.

Il y en a trois étapes consécutives :  2022, 2025 et 2030. Ce plan d’intégration envisage de priver le Belarus de sa souveraineté en tant qu'État et par là même, il devient une région nominalement indépendante, mais soumise entièrement au Kremlin. Ce programme prévoit une coopération étroite en faveur de Moscou dans tous les domaines de la vie sociale et politique.

La véracité de ce document est prouvée par les rédactions internationales qui l’ont examiné et confirmé son authenticité.

Voici la base de données des médias parue sur le site centre « Dossier » : « Le document a été reçu par des journalistes de Delfi (Estonie), du centre « Dossier », de Kyiv Independent (Ukraine), de Belarusian Investigative Center (Belarus), de Yahoo News (États-Unis) , Süddeutsche Zeitung (Allemagne), Westdeutscher Rundfunk (Allemagne), Norddeutscher Rundfunk (Allemagne), Expressen (Suède), Frontstory (Pologne) et VSquare (Groupe de Visegrád). »

 

Union de la Russie et du Belarus : un projet qui efface une nation

Le projet d’intégration entre la Russie et le Belarus existe depuis plusieurs années. En effet, c’était au début un accord qui réorganisait l’espace en une union appelée Union de la Russie et du Belarus (Союз России и Беларуси - СРБ) avec des frontières ouvertes, permettant de se développer mutuellement sur les plans économique et culturel. Cependant, ces intentions restaient floues depuis longtemps. 

 

Que peut-on lire dans le document « Dossier » ( Центр « Досье » )

Le document étudié par le centre « Dossier » s’intitule « Objectifs stratégiques de la Fédération de Russie dans la perspective bélarusse ». Grâce à cela, il est possible de voir les objectifs du Kremlin qui établissent la domination de la langue russe sur le bélarusse, qui adapte également la législation bélarusse au russe et soumet la vie sociopolitique, commerciale, scientifique et culturelle du Belarus.

 

Voici d’autres points notables dans ce projet  : 

  1. limiter l’influence des forces « nationalistes et pro-occidentales », achever la réforme de la Constitution bélarusse, en tenant compte des intérêts de la Fédération de Russie.
  2. Consolider les sentiments pro-russes dans les élites militaires et politiques et parmi la population. 
  3. Le Kremlin désire également assurer le contrôle de l’espace d’information du Belarus d’ici la fin de cette décennie. 
  4. Entre autres choses, il est toujours prévu d’avoir une monnaie commune, 
  5. D’ouvrir des centres des examens scolaires du système d’éducation secondaire russe 
  6. De produire des munitions militaires d’une importance cruciale pour les entreprises bélarusses en Russie.

 

Il faut souligner que le Belarus tente de ralentir ce processus, démarré par le Kremlin et partiellement réalisé. La Russie, de son côté, intensifie les coups de pression sur le pays voisin. Ce qui nous ramène aux relations personnelles entre les deux dictateurs : il n’y a de la place que pour l’un d’entre eux. 

Au cours de ma jeunesse à Smolensk en Russie, je me souviens des pressions et pour effacer les valeurs bélarusses

Personnellement, ayant vécu dans la région de Smolensk, frontalière avec le Belarus, je me souviens même - il y a plus d’une décennie, des pressions qui étaient exercées sur la société bélarusse pour effacer ses spécificités culturelles, sociales, ses valeurs.

Au niveau des simples citoyens, c’était à peine perceptible. Mais l’intégration s’est faite au niveau des chants folkloriques et des festivals sportifs marqués « internationaux », par exemple. Bien que ce pays voisin soit toujours « un pays étranger » et indépendant, les habitants de la région où j’ai vécu pendant longtemps ne percevaient pas le Belarus comme un autre État, mais plutôt comme une extension de la Russie.

Je me souviens qu’une infime quantité de Russes percevaient leurs voyages au Belarus comme un changement de pays. Dans mon cas, mon premier voyage à l’étranger a eu lieu au Belarus, j’ai même dit : « Je vais à l’étranger pour la première fois ». Cependant, pour la majorité de mes amis, cette phrase était vraiment absurde. Pour les gens de la région de Smolensk - partagés entre Moscou et le Belarus, cette intégration de facto avait commencé bien avant le traité stratégique rendu public en février 2022.

Un point important pour comprendre la situation actuelle c’est que dès le début de l’éducation, à l'école, l’idée de l’union russo-bélarusse est imposée aux enfants par l’opinion publique. Par exemple, nous faisions des concours, des compétitions sportives, participions à des conférences où un narratif récurrent martelait dans nos esprits enfantins que cette “amitié russo-belarusse” coulait de source comme une évidence indiscutable. D’où les précisions que je vous ai apportées en début d’article sur les deux noms : Bélarus et Biélorussie (la Russie Blanche, adoubée par le Kremlin). Cela a commencé non pas il y a quelques années, mais depuis l’apparition de la RSS Biélorussie - La République Soviétique de Biélorussie, il y a plus de 100 ans. Cette narration est imprimée dans notre histoire.

 

Quand Loukachenko se rêvait en président de l’Union de la Russie et du Belarus

De manière générale, ce plan d’intégration existe depuis les années 1990, Loukachenko a même construit son programme politique sur cette idée de l’Union de la Russie et du Belarus.

La cheffe de l'opposition, Svetlana Tikhanovskaïa affirme qu’il avait des ambitions plus larges. Le centre « Dossier » rapporte le commentaire de la cheffe d’opposition : « Rappelons-nous comment l’État de l’Union a été créé : Loukachenko espérait en devenir le président. Ensuite, Loukachenko a rêvé de diriger toute la Russie, mais quelque chose a mal tourné. Ensuite, l’État de l’Union s’est dégradé et n’a émergé que lorsque Loukachenko en avait besoin. Mais ce projet n’a pas de contenu réel. De plus, il n’y a aucun soutien au sein de la société bélarusse. »

Lundi 6 mars 2023, le tribunal de Minsk a condamné la cheffe de l’opposition bélarusse - Svetlana Tikhanovskaïa, à 15 ans de prison pour trahison et conspiration en vue de prendre le pouvoir. En termes de répression, si de tels verdicts sont déclarés, il devient évident que Tikhanovskaïa a raison dans ses commentaires.

Loukachenko a toujours ralenti les processus d’intégration avec la Russie, réalisant qu’il perdrait le pouvoir qu’il a encore aujourd’hui et auquel il se cramponne, par conséquent, il a vraiment besoin d’un Belarus souverain. Souverain, bien sûr, selon son propre modèle - fermé, sans liberté et dangereux pour la dissidence, mais toujours indépendant.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, après l’intensification des sanctions, il tente de trouver des partenaires en contournant la Russie. Maintenant, dans le contexte du document publié, Loukachenko cherche du côté de la Chine.

Le dirigeant du Belarus, cependant, continue à faire la girouette dans différentes directions du monde, tout en jouant finement le jeu de l’influence du Kremlin. Pour contourner les sanctions occidentales et la Russie, l’air de rien, il cherche un soutien encore plus à l’Est.  

 

Quand le Belarus tente de séduire la Chine de Xi Jinping

Le site officiel de la présidence du Belarus contient des informations sur sa visite à Pékin et quelques détails factuels traditionnels sur les négociations. « Le Belarus et la Chine ont signé près de quatre dizaines [четыре десятка traduction littérale du communiqué du gouvernement NDLR ] d’accords et de contrats d’une valeur de 3.5 milliards de dollars lors de la visite [de Loukachenko à Pékin]. » (...) « Les documents portent sur le développement de la coopération dans divers domaines, notamment l’investissement, l’agriculture, l’approvisionnement alimentaire, la santé, la construction, l’industrie, la coopération scientifique et technique, les sports, le tourisme et les médias ».

Cependant, était-ce le véritable objectif de son voyage chez Xi Jinping ? Pourquoi Loukachenko, après une longue absence après sa rencontre avec Poutine en février du 2023, est-il allé en Chine ? Quant aux relations sino-bélarusses, elles apparaissent comme difficiles dans ce contexte. À cet égard, il est nécessaire d’examiner la situation du point de vue de la Chine, qui est principalement intéressée par les avantages économiques. 

Depuis 2021, le ministère des Finances bélarusse a cessé de publier des informations sur la dette extérieure du pays, mais même après la crise de 2008, le Belarus a pris de crédits chez les Chinois et les Russes et les a dépensés pour la modernisation des usines, ce qui n’a pas eu l’effet lucratif escompté. 

Premièrement, la Chine attend le remboursement des crédits, avec lesquels le Belarus connaît de sérieuses difficultés depuis l’imposition de sanctions occidentales. 

Deuxièmement, le Belarus est un intermédiaire important dans le transport de marchandises vers l’Europe. Cependant, depuis le début de la guerre en 2022, ses routes sont perturbées par les limites économiques extérieures, conséquences des sanctions. Alors, actuellement, les travaux sur cette perspective sont également vains.

 

Il est tout à fait possible que le véritable objectif de la visite de Loukachenko en Chine soit une tentative de construire son propre système en contournant la Russie. Ce narratif est renforcé surtout dans le contexte du traité stratégique prévoyant de liquider la souveraineté bélarusse par la Russie, cette ambition est très pertinente. Si l’Occident s’est longtemps détourné du Belarus et ne s’est pas risqué à investir dans ce pays autoritaire depuis plusieurs années, alors la Chine est la partie qui pourrait participer à un tel processus. Cependant, est-ce bénéfique pour Pékin ?

 

La Chine balance entre l’Occident et la Russie, elle n’a pas besoin de conflits sur le continent européen, car c’est un marché extrêmement important dans son système économique. 

Par conséquent, la Chine publie un plan douteux et ambigu pour résoudre la guerre en Ukraine, qui est fortement critiqué en Occident. 

Le dictateur bélarusse, de son côté, essaie d’y trouver un avantage pour lui-même. Les sources officielles ne mettent pas l’accent sur les véritables objectifs, mais les tendances dans l’arène géopolitique permettent de prévoir certains comportements.

 

« Vous voyez comment la Pologne et la Lituanie se comportent… »

Actuellement, le Belarus est coincé non seulement entre les ambitions de Loukachenko et les projets du Kremlin, mais également, le pays est bloqué et a rompu tous liens avec ses voisins de l’UE. Pour le dictateur bélarusse, la Pologne et la Lituanie sont les pires ennemis. Le peuple bélarusse qui partait si souvent à l’Ouest en tant que touriste reste heureusement hermétique à la propagande de Loukachenko et aux fausses informations, tellement absurdes qui sont diffusées à grande échelle. Ces discours concernent plusieurs aspects sociopolitiques et militaires. De plus, le dictateur des pommes de terre envoie souvent des menaces sans précédent pour détruire ses voisins. 

Ces paroles ne laissent pas la Pologne et la Lituanie indifférentes. Le Belarus se trouve déjà sous de nombreuses sanctions occidentales, mais au mois de février de cette année, les pays voisins de l’UE ont limité le nombre des postes-frontière.

Cependant, Loukachenko retourne les faits en sa faveur : « Vous voyez comment la Pologne et la Lituanie se comportent. Jusqu'à présent, d'un point de vue économique, ils provoquent constamment, m’en transférant la responsabilité. Ils ont donc fermé les points de contrôle. Qu'est-ce que c'est ? C'est une provocation économique. » Selon lui, quelles que soient les actions de l’UE, le Belarus n’est que victime dans l’arène géopolitique.    

 

 

Quid des médias indépendants au Belarus et condamnation d'Andrzej Poczobut, correspondant au Belarus pour Gazeta Wyborcza

C’est pour cette raison que le Belarus est privé de liberté d’expression. Le régime ne garde que sa propagande dans l’espace médiatique, à savoir que « Nexta.by », « Naviny.by », « Nacha niva », « Khartia’97 », par exemple, sont des sources indépendantes. Du coup, les journalistes indépendants ou étrangers qui y sont correspondants pour d'autres pays du monde sont en danger.

Par exemple, Andrzej Poczobut, correspondant en Belarus pour le quotidien polonais Gazeta Wyborcza et militant pour les droits de la minorité polonaise, a été « reconnu coupable d’appels publics à des actions visant à nuire à la sécurité nationale  du pays » et d’« incitation à la haine », a précisé la Cour suprême biélorusse dans un communiqué et a été condamné « à huit ans de camp pénitentiaire à régime sévère ». Ce journaliste a qualifié d’agression la « campagne polonaise de l'Armée rouge » en 1939, des articles sur les manifestations au Belarus après les élections présidentielles en 2020, des déclarations en faveur de la minorité polonaise dans le pays.

 

Une raison de plus pour Loukachenko pour se faire passer pour une victime et pointer la Pologne, la Lituanie ou tout autre membre de l’OTAN comme dangereux ennemi : une méthode classique de la propagande autoritaire issue de l’URSS.

 

 

 

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