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LYCEE FRANÇAIS DE VALENCE - "Nous ici, nous portons une partie de la mémoire des Poilus de Valence morts pour la France"

Écrit par Lepetitjournal Valence
Publié le 19 novembre 2014, mis à jour le 6 janvier 2018


"Chaque matin, l´ensemble des élèves et des personnels du lycée français de Valence passe sous une plaque commémorative dont les noms sont peu visibles à hauteur d´hommes et encore moins d´enfants. Personne ou presque n´y porte attention. Pourtant cette plaque a de quoi intriguer." (Gilles Almosnino, Proviseur) C´est le début d´une aventure, d´un long travail de recherches, portés par des professeurs engagés: M Estrade, Mme Michieletto, Mme Joannon et M Cuenca, et des élèves passionnés. Un projet de 4 ans, qui livrent ses fruits petit à petit.

«11 soldats, qui n´ont jamais vu l´Allemagne. Ils ont été détruits par l´artillerie.» Se mettant en scène dans un tableau vivant, dans une reconstitution du tableau d´Albert Herter exposé depuis 1916 dans le hall des départs de la gare de l´Est à Paris, les élèves de seconde ont réfléchi sur le sens de la guerre et l´importance de la paix : «Quel était leur état d´esprit au moment du départ? Ils sont partis la fleur au fusil. et ces instituteurs partis au front? Qu´ont-ils dit à leurs élèves? Nous ici, nous portons une partie de la mémoire des Poilus de Valence morts pour la France.»


l´Ambassadeur avec la Consule Générale Christine Toudic, en compagnie du fils du sculpteur de la plaque commémorative. Au fond, M Estrade enseignant tuteur de ce projet.

«Ici, l´Histoire gagne en épaisseur.»

En se mettant en scène à l´occasion de la visite de l´Ambassadeur de France, les élèves de seconde ont visualisé ce qu´ont pu vivre et ressentir un instant ces hommes. Ce mur de 450 des 941 Poilus nés en Espagne et morts pour la France, reproduit dans la cour du lycée en ce 11 novembre 2014, les a aussi interpelés. Pour M. Estrade, leur professeur, ce travail est partie intégrante du projet: «On retient de l´école ce dans quoi on s´est engagé, pour donner du sens à ce qu´on fait à l´école. Ici l´Histoire gagne en épaisseur, les mots ne sont pas creux. On est en Espagne, loin de la France, mais ça donne du sens. Ce projet a de nombreux objectifs pour les élèves et le travail est dense. Il se déroule en plusieurs phases: investigation, avec un gros travail de recherches, dans les archives officielles, les archives diplomatiques à Nantes…, écriture, sous différentes formes: biographies, fictions… , et enfin diffusion. Sous la direction de l´enseignant, les élèves se chargent de tout. Une fois la plaque rénovée, nous avons progressé dans nos recherches et sommes entrés en contact avec 4 familles de ces 11 noms. Un seul a des descendants, les autres ont des petits neveux. Quelle fierté aussi d´avoir retrouvé le fils du sculpteur José Terencio présent pour la cérémonie devant l´Ambassadeur. Nous allons poursuivre notre travail d´investigation avec l´exploration de nouvelles pistes comme la vie de la communauté française à Valence en 1914  par exemple ou encore des pistes familiales pour découvrir d´autres traces de la vie de ces soldats et obtenir plus de détails. La publication d´un livre sur l´ensemble des travaux de recherches est prévue en conclusion de ce projet. Nous avons publié un premier recueil, mais ce n´est que la première partie de notre travail. Nous souhaitons diffuser le plus large possible et ne pas nous enfermer dans un cycle. Les élèves ont peint eux mêmes la toile représentant le tableau de la gare de l´Est devant laquelle ils ont posé, et d´autres élèves, collègues hors projet, y ont participé. Cela prouve que ce projet est fédérateur.»

l´Ambassadeur et des élèves du lycée devant la plaque commémorative pour les Poilus de Valence

«L´école doit fabriquer des souvenirs.»

Pour Stéphane Estrade, c´est une évidence: «L´école est l´école de la Cité. Les souvenirs que l´on s´y fait font de nous les adultes que nous devenons. Pour moi, ce devoir de mémoire est essentiel, le sens de l´honneur, comme un certain sens des valeurs. Nous profitons des deux heures hebdomadaires d´enseignement exploration littérature pour mettre en lien ce projet avec la société et l´Histoire. L´école doit raisonner avec le passé, le présent et l´avenir.» Fou amoureux de son métier d´enseignant qu´il vit comme une véritable vocation avec le sens du devoir envers les élèves qui le croise sur leur chemin, M Estrade aime  laisser une trace «Ça me fait plaisir quand d´anciens élèves, pour certains, il y a 20 ans, (c´est à dire à ses tous débuts), me donnent de leurs nouvelles et me disent que le travail que nous avons fait ensemble les a marqué.»

Et de rappeler: «En littérature et en sciences humaines, on fait des choses. L´excellence existe dans les sciences, et par ailleurs.»


En attendant la version complète de «Les Poilus de Valence»….

Cécile PANISSAL (www.lepetitjournal.com Espagne) jeudi 20 novembre 2014

lepetitjournal valencia alicante
Publié le 19 novembre 2014, mis à jour le 6 janvier 2018

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