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ARNAUD LEROY- Première visite à Valence du député depuis son élection

Écrit par Lepetitjournal Valence
Publié le 22 janvier 2013, mis à jour le 22 janvier 2013

Elu aux dernières élections législatives de la cinquième circonscription dont l´Espagne fait partie, notre premier député des Français de l´étranger, était en visite à Valence jeudi 17 janvier. L´occasion pour Arnaud Leroy de rencontrer les Français de Valence, qui en ont profité pour lui faire part de leurs préoccupations.

(Photo lepetitjournal.com)

Pour sa première visite, Arnaud Leroy a débuté sa journée au Lycée français où il a échangé avec l´équipe de direction sur l´évolution des effectifs, les projets du lycée ou encore l´avenir du réseau. Présent aux côtés de Mr Almosnino, proviseur, il a pu rencontrer, pour la première fois, Mr Pablo Broseta Dupré, Consul honoraire de Valence, vu comme "un partenaire", avec qui il s´est engagé à travailler ensemble pour le bien de la communauté française. Pour clore sa visite dans l´établissement, Mr Leroy s´est entretenu avec Mme Lopez de la Fuente, présidente sur l´ensemble de la péninsule ibérique, de l´APA, association de parents d´élèves : "Nous avons abordé un sujet extrêmement important, l´accès à l´Université, notamment sous le biais espagnol, qui concerne une grande partie des élèves du lycée français de Valence (80% des effectifs sont espagnols ndlr). Même si ce n´est pas la volonté farouche de la majorité des parents espagnols, qui souhaitent garder leur progéniture sous le coude, au-delà des frais de scolarité, cela peut induire un manque d´attrait pour le lycée et il faut donc être très vigilant. Comme je l´ai dit à Mr Almosnino, je vais être particulièrement vigilant à ce qu´il ait toutes latitudes à fournir tous les renseignements et documents utiles aux familles."

Situation de l´emploi : première inquiétude des Français de Valence
Venu au contact des Français de Valence, le député en a reçu 15 d´entre eux en entretien individuel, entre 16h et 19h, à l´Institut français. "Ici, la majorité des Français sont installés de façon permanente. Les entretiens étaient dominés par la situation de l´emploi, et quels services attendre de l´Etat français. Sur les 15 personnes, 6 ou 7 sont venues nous parler d´emploi et chercher une porte de sortie pour partir d´Espagne. C´est ça la réalité. On essaye de donner une information la plus complète possible, d´expliquer les possibilités qu´il y a en France, mais il y a une limite. Beaucoup de services sont limités aux personnes résidentes en France et on a du mal à développer ça au-delà des frontières. Pas par manque de volonté, mais ce serait se mettre en dehors des clous européens". Quand on lui fait part des difficultés administratives rencontrées à Valence faute de consulat, le député répond avec pédagogie : "Beaucoup de circonscriptions aimeraient disposer d´une antenne consulaire avec un consul honoraire et deux personnes à temps plein payées par l´Etat français. Un programme a été mis en place au niveau du ministère des Affaires étrangères 'ITINERA', avec la possibilité d´avoir un équipement mobile pour la délivrance des passeports avec la prise des empreintes. Donc en théorie ça existe, mais en pratique, c´est une arlésienne depuis trop longtemps pour les Français hors de France. On risque de perdre des Français. Quand des personnes jouissent de deux nationalités, le choix sera celui de la facilité. Le vrai souci est que l´on soit incapable de trouver un accord avec les autorités espagnoles pour avoir un système qui puisse être loué aux autorités françaises pendant une après midi par exemple. On a tous les mêmes passeports, mais les systèmes pour les établir sont différents. Malgré l´harmonisation, chacun a voulu garder sa petite spécificité. C´est là aussi une aberration européenne à laquelle il faudra remédier dans le futur. On ne peut pas demander aux européens des se déplacer, les encourager à bouger et mettre des barrières administratives de ce type. C´est contre productif". Arnaud Leroy, a d´ailleurs déposé en ce sens une question écrite (numéro 13202) à l´Assemblée Nationale le 11 décembre dernier, sur les modalités et le calendrier de mise en place du dispositif Itinera permettant la mise en place de tournées consulaires afin de faciliter l'accès aux formalités administratives indispensables à des Français loin de la capitale administrative.  

Une occasion de répondre aux Français et de leur donner des explications
"Il y a eu également des questions d´actualité, avec la France en première ligne de l´autre côté de la Méditerranée, et enfin des questions sur la scolarité au sens large, notamment avec les doctorats et  les bourses, sans oublier les retraites, un des sujets les plus difficiles. Je suis témoin. Les gens ont besoin de pouvoir discuter sur ce qui se passe en France et en Espagne. La question budgétaire est difficile en France. Les restrictions correspondent à un besoin après l´héritage d´une situation économique et budgétaire difficile due aux pratiques des trente dernières années. Avec une dette de 1 600 milliards et 50 milliards d´euros d´intérêts par an, pour arriver à notre engagement de 3%, on doit payer. L´Espagne vit actuellement une crise très profonde. J´espère qu´on en sortira vite. L´Europe a besoin d´une Espagne qui fonctionne." Cependant, lorsqu´on aborde la scolarité des élèves français à l´étranger, Arnaud Leroy tient à rassurer les parents : "Les bourses continueront d´exister, grâce à une enveloppe entre 115 ou 120 millions d´euros, avec simplement un nouveau barème. C´est un effort considérable envers la communauté des Français de l´étranger." Tout comme lorsque l´on aborde la fiscalité des Français de l´étranger : "Il faut faire attention aux fausses informations. Je reconnais un défaut de communication de la majorité à laquelle j´appartiens. Mais je mets au défit quiconque trouvera, dans les 60 propositions de campagne de François Hollande, une disposition prévoyant l´augmentation des impôts des Français de l´étranger. Je n´y crois pas du tout. Je mets au défi Mr Cahuzac de mettre en place ses déclarations, qui ne concerneraient quand même que certains niveaux de revenus. Je vous rappelle la ligne politique du gouvernement en juillet : 'La tradition fiscale française n´est pas attachée à la nationalité'. Le comportement de certaines stars nous oblige à poser des questions, mais il s´agit d´exil fiscal et plus d´expatriation." Pour certains Français qui se sont vus verbalisés au volant de leur voiture pour permis de conduire français uniquement, le député déplore une confusion administrative : "Il faut faire une transposition auprès de la Guardia Civil et non pas repasser un permis espagnol. Ça fait des années que je vis au Portugal où nous sommes soumis à la même obligation et je ne l´ai jamais fait. Le permis est reconnu dans toute l´Europe, mais un Français qui conduit en Espagne ne perdra pas de points sur son permis et même chose pour un Espagnol qui roule en France. Il faudrait un vrai permis européen."

Se faire connaitre et reconnaitre
Si Arnaud Leroy dit apprécier particulièrement ces moments sur le terrain, c´est qu´ils lui offrent l´occasion de s´adresser aux électeurs : "Les gens sont ravis de parler politique, de pouvoir donner leur avis, et moi j´apprécie de pouvoir prendre du temps pour leur expliquer. Certains sont venus dire qu´ils n´étaient pas du tout d´accord avec les positions du gouvernement. Leur donner des explications est essentiel. On assume une période difficile à passer, on n´est pas populaire, on fait parfois des bêtises, mais moi j´essaye de participer tant bien que mal à l´avenir de la France et des Français à l´étranger parce que j´y crois fortement." À 36 ans, Arnaud Leroy entend investir une nouvelle génération, qui selon lui, est à l´image du changement des Français de l´étranger : "J´ai choisi de m´investir au niveau de l´Assemblée. Si on veut être reconnu dans la Communauté Nationale, on doit s´y inscrire pleinement. J´essaye de faire vivre mon mandant en me déplaçant au maximum dans ma circonscription. Les gens s´approprient le député des Français de l´étranger. C´est le challenge."

"Je suis un Français de l´étranger"
Résident au Portugal, voilà 13 ans qu´Arnaud Leroy vit à l´étranger : "C´est mon monde donc je comprends les attentes, les craintes. En plus des réponses, il s´agit de faire passer un message d´espoir, mais on a des obligations pour ne pas léguer à nos enfants, qu´une facture." Le député a prévu une prochaine visite à Valence "avant l´été".

Cécile PANISSAL (www.lepetitjournal.com- Espagne) mardi 22 janvier 2013
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Publié le 22 janvier 2013, mis à jour le 22 janvier 2013

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