Quelle place pour les femmes dans les mines? Alors que bon nombre de ses voisins interdisent encore l'accès à la mine à la gent féminine, le Chili tente de promouvoir la parité dans sa première industrie
A l'occasion de la journée de la femme, le 8 mars dernier, le géant minier CODELCO signait un engagement avec le gouvernement pour augmenter la parité hommes/femmes dans ses mines. Le Chili fait partie des quelques pays d'Amérique du Sud qui n'interdit plus l'accès des femmes à la mine. En 1996, l'article 15 du code du travail chilien qui interdisait aux femmes de réaliser des travaux souterrains fut aboli, ouvrant ainsi l'industrie minière à la gent féminine. Presque vingt ans après, les femmes représentent 8 % du total du personnel des mines au Chili. Un chiffre important au vu du machisme qui règne dans le métier et des différentes légendes qui ont rendu ce métier si masculin.
Une ouverture progressive
Depuis toujours, la femme est considérée comme une menace et une source de malchance dans la mine. L'augmentation constante du travail féminin au Chili met à mal cette légende souterraine. Une étude de l'Université du Chili réalisée en 2012 montre que les hommes, auparavant hostile à cette ouverture, se disent de plus en plus satisfaits par la mixité qui s'impose peu à peu dans leur métier. 66 % saluent l'efficacité du travail féminin ou encore la rigueur et l'excellence dans les tâches qui leur sont attribuées (64%). En conséquence, les entreprises elles-mêmes ne cessent de développer des programmes de formation pour attirer les femmes et ouvrir leur industrie.
L'exemple de CODELCO
CODELCO est la première entreprise minière du pays. Sa principale mine, Chuquicamata, concentre à elle seule 13 % des réserves de cuivre mondiales. Là-bas les mineurs sont payés en moyenne 1600 euros par mois, soit presque trois fois plus que le salaire moyen au Chili. Grâce à plusieurs offres de formations, certaines mines de CODELCO accueillent jusqu'à 14% femmes. TV5 Monde est allé à la rencontre de deux d'entre elles, qui nous racontent leur amour du métier. Les deux femmes sont passionnés par leur métier et parviennent à vivre bien au dessus des standards chiliens. Elles ont réussis à s'intégrer dans un monde peuplé presque uniquement d'hommes, et sont aujourd'hui un symbole pour toutes les femmes qui voudraient s'intégrer dans le métier.
Par cette ouverture, le leader mondial du cuivre envoie un message fort au reste du monde. L'objectif du pays est d'atteindre un quota de 18% de femmes d'ici 2020. Une initiative plus que bienvenue dans un pays où le machisme reste important.
Benjamin Delille (lepetitjournal.com/santiago) Jeudi 7 mai 2015
L'annuaire 
