La Huitième Enquête sur la Télévision (2014) révèle que plus de 62% des Chiliens déplorent le contenu des programmes de la télévision hertzienne (TVN, Mega, Chilevisión, Canal 13, etc.). L'absence totale de visibilité sur les écrans de certains acteurs sociaux comme les indigènes est aussi perçu comme un préjudice clair et volontaire
Óscar Reyes, président du Consejo Nacional de Televisión, révélait cette semaine les résultats de la Huitième Enquête sur la Télévision (2014). L'étude révèle qu'un peu plus de 62% des Chiliens considèrent les programmes de la télévision décryptée comme « inintéressants et mauvais ». Au premier rang des critiques, les informations qui, bien que la télévision reste la première source d'information des Chiliens, sont accusées de « théâtraliser l'actualité » au moyen d'une monstration continuelle de la « douleur humaine ».
Non seulement ces programmes n'intéressent plus, mais surtout ils entretiennent un vieux préjudice en ne donnant aucune visibilité à certains acteurs sociaux importants comme les indigènes, les homosexuels, les classes populaires, les autres religions, les artistes, les scientifiques ou encore les enfants. Les personnes interrogées considèrent que la régulation des horaires, le respect de la dignité et la diversité des acteurs sociaux sont les premières idées que devrait respecter la télévision.
Vers une amélioration des programmes?
On assiste ainsi à une demande de plus en plus forte pour les émissions culturelles, éducatives et enfantines. Ils sont plus de 45 % à déclarer vouloir introduire quatre heures d'émissions culturelles supplémentaires par semaine, tandis que 42 % sont aussi favorables à la multiplication de ce genre de programmes. A l'origine de cette demande, la télévision par cable, bien plus populaire, qui propose des programmes de qualité, notamment pour les enfants. L'enquête insiste aussi sur un nouveau phénomène, la « télévision sociale », très en vogue chez les jeunes de 16 à 25 qui commentent et discutent le contenu télévisuel sur les réseaux sociaux.
Avec cette étude, le message est clair, les Chiliens veulent une télévision de meilleure qualité. Cependant, le monde télévisuel est encore loin d'être en danger. Malgré le mécontentement des téléspectateurs, ceux-ci n'ont pas cessés d'augmenter leur consommation de télévision hertzienne en passant de 2,6 heures par jour en 2011, date de la dernière enquête, à 3 heures aujourd'hui.
Benjamin Delille (www.lepetitjournal.com/santiago) le vendredi 12 décembre 2014
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