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CINEMA – "Las cosas como son", des choses de la vie

Écrit par Lepetitjournal Santiago
Publié le 7 août 2013, mis à jour le 8 août 2013

"Las cosas como son", en pur chilien, à traduire à peu près par:  "Faut dire ce qui est!" qui prend toute sa saveur en titre du  film doux amer de  Fernando Lavenderos, primé au Festival International de Mar de Plata en 2012. A travers une amourette entre un chilien hirsute et une norvégienne libre, le film dresse, avec succès, le portrait d'une société chilienne inégalitaire et méfiante

Déjà récompensé pour son film Y las vacas vuelan lors du Festival du Cinéma de Valdivia en 2003, le réalisateur chilien Fernando Lavenderos, journaliste de formation, analyse de nouveau la société chilienne à travers la relation d'une étrangère et d'un Chilien dans son nouveau long-métrage Las cosas como son.

Une jeune Norvégienne pleine d'espoir, et deux Chiliens, l'un désabusé, l'autre bagarreur, se rencontrent sous le toit d'une grande et vieille maison, accueillant les étrangers, en plein c?ur de Santiago. Jerónimo (joué par le photographe Cristóbal Palma), propriétaire barbu de la résidence, la trentaine apathique, asocial, va voir son triste et morne quotidien bouleversé par une nouvelle locataire norvégienne, Sanna, belle, drôle et spontanée, venue à Santiago pour travailler en tant qu'assistante sociale. Après que la romance entre ces deux personnages se soit concrétisée, entre en scène Milton, un adolescent de 14 ans déboussolé, que Sanna prend sous son aile ; une arrivée qui donne un nouvel élan bienvenu au film. La rencontre de Jerónimo avec ces deux personnages, ses deux opposés, fera renaitre en lui un engagement, à la fois sentimental et politique, jusque-là enfoui.


Miroir
Le film, à travers une histoire simple et bien racontée, dresse un portrait critique de la société chilienne. Le réalisateur Fernando Lavanderos explique n'avoir voulu "ni tomber dans les travers du documentaire, ni dans ceux de la fiction". Il a cherché à peindre cette société, tel que lui, la voyait, là où "la ségrégation et la méfiance à l'égard d'autrui font rage", tout en souhaitant garder "une trame poétique et sensuelle". Il a alors créé le personnage ombrageux et marginal de Jerónimo, qui tout en étant en décalage avec la société chilienne, la représente, notamment, par son désintéressement total du reste du monde. C'est celui de Sanna, plus lisse, percevant les choses beaucoup plus aisément, qui permet au réalisateur de nuancer son propos et d'abaisser les frontières entre les différentes cultures. On ne peut d'ailleurs que rire, lorsque le personnage de Sanna, qui jongle entre l'espagnol, l'anglais et le norvégien durant tout le film, lance un "Si po'" bien chilien,  en plein milieu d'une conversation.

Un film à voir absolument, qui a déjà reçu de nombreux prix, donc celui du Meilleur long-métrage latino-américain au Festival International de Mer del Plata en Argentine, en 2012
Carole Sauvage (www.lepetitjournal.com) Mercredi 7 août 2013

Sortie en salles  le jeudi 8 août


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Publié le 7 août 2013, mis à jour le 8 août 2013

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