Les championnats européens master d’aviron 2023 se déroulent à Munich du 27 au 30 juillet. A cette occasion, une équipe composée de quatre francophones s’est formée à Alicante pour représenter l’Espagne.
Le Petit Journal s’est entretenu avec Yvan Honorat/Lay pour en apprendre plus sur la régate européenne masters 2023 à venir prochainement à Munich. Médaillé olympique et entraineur national de renommée, le franco-canadien nous parle de cette compétition, de son équipe et de son propre parcours en tant que rameur et entraîneur.
Une équipe de 4 francophones à la régate européenne masters 2023 à Munich
Avec 26 pays participant à la compétition, la régate européenne masters 2023 qui se tiendra à Munich du 27 au 30 juillet 2023 promet une concurrence rude pour l’équipe francophone venue d’Espagne. Constituée de quatre rameurs, l’équipe espagnole d'Alicante est aussi cosmopolite qu’intergénérationnelle. Albert Canalejo – aussi surnommé Juancho – est un Espagnol et francophone travaillant avec la Fédération valencienne d’aviron depuis presque trente ans. Ayant participé à des championnats nationaux et mondiaux d’avirons, il se joint à José Carlos Spilhlmann, comptant à lui seul 220 championnats nationaux dans toutes les catégories et modalités, 25 championnats internationaux et 2 masters mondiaux. Ce rameur hispano-péruvien et francophone de 75 ans avait même été qualifié en skiff pour les Jeux olympiques de 1972. Enfin, aux côtés d’Yves Honorat/Lay, le tout nouveau rameur franco-espagnol Manuel Salas rejoint l’équipe du haut de ses 50 ans pour sa première régate international.
« Si vous avez envie d’une vie sociale, il ne faut pas s’entrainer pour la compétition »
En perspective de la régate européenne masters de Munich, les quatre rameurs s’entrainent sans relâche. Dès 6h45, les sportifs sont sur l’eau pendant une heure trente, avant de se retrouver pour un entrainement tout aussi long dès 17h00. En plus de ces entrainements cinq fois par semaine, l’équipe se retrouve trois fois par semaine pour travailler ses faiblesses à la salle de sport. Le rythme s’apaisera seulement à partir de fin octobre, une fois la régate internationale de Séville du 23 au 25 octobre passée, la dernière régate de la saison.
L’envie de revaloriser les compétions masters en aviron
La Fédération internationale des sociétés d’avirons (FISA), aujourd’hui appelée « WorldRowing », distingue les compétitions d’aviron au niveau professionnel selon l’âge des sportifs. Les rameurs de 27 ans et plus font partie de la catégorie « masters », allant de la sous-catégorie « A » (de 27 à 35 ans) à la sous-catégorie « K » (85 ans et plus). Si l’aviron connait une visibilité relativement limitée, contrairement à d’autres sports de haut-niveau comme le football ou le basketball, les compétitions de catégories masters font quant à elles face à des difficultés marketing encore plus importantes. Alors que le nombre de rameurs rejoignant la catégorie masters croît grandement, Yvan Honorat/Lay souhaite se faire davantage entendre.
« Être une équipe masters c’est aussi beaucoup d’entrainement.
C’est ça qu’on veut leur montrer : qu’on est des athlètes et qu’on en est capable. »
Yvan Honorat/Lay : un amoureux de l’aviron depuis toujours
A l’origine de la création du premier club d’aviron gay d’Europe, le franco-canadien Yvan Honorat/Lay s’est installé il y a peu de temps à Alicante, en Espagne. Depuis 8 mois, il y a repris les entrainements d’aviron au club local RCRA, jusqu’à constituer une équipe pour les championnats européens 2023 de Munich. S’il considère que « ramer en Espagne, c’est l’enfer », en raison notamment des vagues et du vent, le rameur de 61 ans n’en est pas à son coup d’envoi.
Né d’une mère française et d’un père canadien, Yvan a commencé l’aviron dès 6 ans en tant que barreur - le membre assis sur la poupe ou allongé à la proue chargé de diriger le bateau. Pris de passion pour ce sport, il n’a depuis jamais arrêté et s’est peu à peu affirmé dans la discipline.
Remportant plusieurs médailles au cours de championnats nationaux canadiens, il est médaillé d’argent dans la catégorie « Quatre sans barreur poids légers » des Jeux olympiques de 1996. En 2004, il obtient la 4ème place aux Jeux olympiques d’Athènes. Depuis, il été sélectionné au sein de plusieurs régates : championnat du monde, Pan Am Games, Asian Games, Jeux de la francophonie.
Suite à sa victoire en 1996, Yvan Honorat/Lay a décidé de devenir entraineur professionnel dans sa discipline. Il a alors étudié le métier jusqu’à passer ses quatre niveaux. Depuis, il a entrainé au niveau national dans de multiples pays tel que le Sénégal, le Vietnam, la Grèce, la Tunisie, le Maroc, Israël et même la Palestine pour laquelle il a été le premier entraineur officiel. Yvan l’affirme lui-même : « Si je ne rame pas j’entraine, si je n’entraine pas je rame ». Au-delà d’un simple loisir, la pratique de l’aviron est donc bel et bien devenue un mode de vie pour le médaillé olympique.
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