Un quart des personnes âgées de Londres vivent dans la pauvreté

19 %. Il s'agit là du taux de personnes âgées touchées par la pauvreté au Royaume-Uni. À Londres, ce chiffre atteint 25 %. Un nouveau rapport Age UK London révèle qu'un quart des Londoniens de plus de 50 ans vit sous le seuil de pauvreté relative. Pour rappel, sont considérées sous ce seuil, les personnes disposant de moins de 144 livres (168 euros) par semaine après avoir payé leurs impôts et leurs loyers.

Ainsi, le rapport indique que si le taux de pauvreté parmi les personnes de plus de 50 ans à Londres était similaire à celui du reste du Royaume-Uni, environ 125.000 personnes âgées supplémentaires ne vivraient pas dans la précarité dans la capitale. Ce constat révèle l'ampleur du défi auquel Londres est confrontée en matière de lutte contre la pauvreté.

J'ai très peur de savoir comment je vais passer l'hiver et me chauffer.

 

L’impossibilité de faire face au coût de la vie pour les plus âgés

Malgré une légère baisse par rapport au pic pré-pandémie, où 34 % des personnes âgées vivaient dans la pauvreté, le nombre de personnes ayant plus de 50 ans, locataires, en situation de précarité reste près de deux fois plus élevé que celui de leurs homologues propriétaires, soit 16 %. 

Cette réalité difficile est illustrée par le témoignage d'une retraité qui déclare, dans le même rapport :  "J'ai très peur de savoir comment je vais passer l'hiver et me chauffer. Je crains de perdre ma maison [en location privée] parce que je ne peux pas faire face à la hausse du coût de la vie."

Interpellant les décideurs politiques, Abigail Wood, investigatrice du rapport d'Age UK London constate avec inquiétude que la capitale est l'une des villes les plus riches du monde, affichant les taux de pauvreté les plus élevés de tout le Royaume-Uni. Les taux pour les 50 ans et plus ont presque doublé au cours de la dernière décennie.

Un dispositif sera mis en place pour lutter contre la précarité

La question a été soulevée lors d'une conférence programmée par le maire de Londres, Sadiq Khan, par Joanne McCartney, membre du Parti travailliste de l'Assemblée de Londres. Le maire s'est dit "très préoccupé" par la montée de la pauvreté chez les personnes âgées, qu'il attribue à “l'austérité des 13 dernières années”. Il a évoqué sa campagne visant à encourager la demande de crédits de pension dans toute la capitale, ses efforts pour promouvoir les logements abordables et les financements accordés aux services de conseils en face-à-face dans la capitale.

Joanne McCartney a également soulevé la question de l'inclusion numérique, un problème mentionné dans le rapport. Le maire a souligné qu'il était "tout à fait approprié" de tenir compte de ce facteur, qui est devenu un problème particulièrement clair pendant la pandémie. Il a ajouté que l'Hôtel de Ville est conscient de la nécessité de fournir des informations au format papier pour ceux qui n'ont pas accès à Internet.

Une augmentation du crédit de pension d’environ 3500 livres par an

En réponse à cela, un porte-parole du gouvernement a déclaré : "Il y a 200.000 personnes âgées de moins vivant dans la pauvreté absolue qu'en 2009/2010 et le gouvernement reste déterminé à protéger les retraités. C'est pourquoi nous avons réalisé la plus grande augmentation de la pension d'État de l'histoire cette année, ainsi que l'augmentation du crédit de pension, d'une valeur d'environ 3 500 livres par an pour les personnes à faibles revenus”. 

Il ajoute : “De plus, les personnes âgées ayant le plus besoin recevront jusqu'à 600 livres cet hiver pour les aider avec les coûts essentiels et nous luttons contre l'inflation pour que l'argent de tout le monde aille plus loin."

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