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Pauline Groothaert-Marçais : « la peinture est mon langage »

Pauline Groothaert-Marçais est une de ces personnalités aux aspérités multiples que la ville de Londres nous offre de rencontrer. Originaire de Nantes et tombée amoureuse de Londres et d’un Flamand, cette juriste de formation s’est muée en artiste-peintre il y a bientôt vingt ans. A la fois intuitive et rigoureuse, elle cultive son style fait de lignes géométriques et de teintes tout en nuances. « Parce que je vis à l’étranger, je m’exprime plus facilement avec des formes et des couleurs qu’avec des mots », nous avoue-t-elle.

Pauline Groothaert-MarçaisPauline Groothaert-Marçais
Pauline Groothaert-Marçais devant Lune Rousse, exposition Cassina (Crédit : PGM)
Écrit par Delphine Gourgues
Publié le 8 avril 2024, mis à jour le 10 avril 2024

De la Bretagne à la Grande-Bretagne

Pauline Groothaert-Marçais est une londonienne de longue date puisqu’elle y vit depuis 1998. Arrivée pour la première fois dans le cadre de ses études de droit, elle n’a ensuite qu’une idée en tête, y revenir ! Elle enchaine ensuite avec son premier emploi de juriste à Londres, et rencontre celui avec qui elle va fonder une famille de quatre enfants. Si Pauline reste très attachée à sa Bretagne natale et familiale, non loin de Pornic, Londres est sa terre d’adoption.

 

La peinture comme un rendez-vous avec moi-même

Pauline a commencé à créer pour le plaisir, au fusain et au pastel gras à l’huile. Petit à petit, elle s’invente une routine créative le soir, quand la maison est redevenue calme. « Je me suis mise à peindre comme d’autres écrivent leur journal intime : un rendez-vous incontournable avec moi-même ! », confesse-t-elle. Elle exprime sur la toile ses sentiments de la journée, dans un style évoquant alors Jackson Pollock. Peu à peu, le hobby se transforme en passion irrépressible, et son métier de juriste cède entièrement la place à celui d’artiste-peintre. Si elle assume être une autodidacte, elle se fait accompagner par l’artiste Erica Richard, qui, depuis son atelier de Pornic, lui a enseigné les bases et lui a appris à décoder la peinture.

 

New York sous la neige
New York sous la neige (Crédit : Alexa Roche Photography)

 

Un style abstrait inspiré de Nicolas de Staël

Pauline Groothaert-Marçais, PGM de son nom d’artiste, crée de façon ritualisée. Son style contemporain et abstrait s’inspire notamment d’une grande admiration pour les œuvres de Nicolas de Staël. Elle trace de grandes lignes au crayon sur un canevas en lin tiré, puis compose avec des aplats de couleurs à la spatule au gré de ses humeurs : « Je peins à la spatule car cela donne de la texture, superposant parfois jusqu’à six couches de tons, du plus foncé au plus clair, pour donner de la profondeur à la teinte finale. »

Sur des œuvres de forme essentiellement carrée, ses couleurs favorites se déclinent sur une large palette acrylique de pastels doux et beiges dorés, laissant parfois la place à des teintes plus franches. « La cohérence et l’harmonie des formes et de couleurs entre-elles sont primordiales à mes yeux » affirme-t-elle.

 

Village perché
Village perché (Crédit PGM)

 

D’or et d’argent

« Appliquer une feuille d’or ou d’argent est pour moi très thérapeutique, confie Pauline. J’aime la minutie et la précision nécessaires, la lenteur du geste, l’élimination du superflu sur les bords. C’est un acte créatif d’une zénitude absolue. »

 

Lune Champagne
Lune Champagne (Crédit : Alexa Roche Photography)

 

L’expérience God Save The Queen

En 2019, la curatrice Monika Colussi approche Pauline pour lui proposer de participer à une exposition de groupe avec 32 artistes sur le thème de la reine d’Angleterre. Pauline relève le défi et crée quatre œuvres pour l’occasion. L’exposition God Save The Queen remporte un franc succès. Les œuvres signées PGM mettent en scène le fameux profil de la reine dans un style revisité, sur toile et même sur la fameuse brique londonienne !

 

The Queen version dorée et The Queen version fluo et version rock, exposition God Save The Queen
The Queen version dorée et The Queen version fluo et version rock, exposition God Save The Queen (Crédit : PGM)

 

En plus de quelques expositions, Pauline collabore aussi régulièrement avec des marques dont l’ADN est en cohérence avec sa vision artistique (Cassina, Tara Jarmon, Les Glorieuses…) : « La rencontre avec le public y est à la fois privilégiée et non calculée, et les coups de cœur ne sont pas rares ! », reconnait-elle.

Pour conclure, Pauline Groothaert-Marçais nous confie travailler sur une prochaine exposition sur le thème de sa forme favorite, la lune, à la fois ronde et rectiligne, le tout dans un lieu d’exception… A suivre !

 

Pauline Groothaert-Marçais



- Vos rendez-vous artistiques préférés à Londres : la Hayward gallery, la Cadogan gallery, et le salon d’art et design PAD London
 

- Les lieux qui vous inspirent : Primrose Hill, tous les samedis matin, rempli de gens heureux avec des chiens ! Et la Turbine Hall de la Tate Modern pour son coté dramatique

- Vos artistes favoris : Nicolas de Staël pour son travail sur les formes et les couleurs, et Bridget Riley, première femme à avoir eu un prix à la Biennale de Venise !

-Si vous étiez une couleur : le bleu pour le ciel, la mer et les jeans

-Si vous étiez une œuvre d’art : la première qui m’a émue, La Pietà de Michel-Ange, pour son contraste entre douceur et douleur

 

Kisantu Boy
Kisantu Boy (Crédit PGM)

 

Pour suivre Pauline Groohaert-Marçais :

Instagram : @pauline_a_r_t

Site : pgm-art.com