Alors que les élections des conseillers consulaires approchent, Morgane Marot, Présidente de l'Association Français du Monde au Royaume Uni et tête de liste à ces mêmes élections pour Français du monde Unis à gauche, revient sur le projet de cette liste d'alliance de la gauche, qui regroupe le Parti Socialiste, Europe Ecologie les Verts, le Parti Radical de Gauche, et le Mouvement Républicain et Citoyen.
(source photo : photo officielle de Morgane Marot)
Comment définiriez vous ce poste inédit de conseiller consulaire ?
C'est la première fois que la fonction de conseillers consulaires sera mise en place : cela reste un rôle à définir. Ce qu'on peut déjà comprendre de cette nouvelle loi, c'est qu'il s'agira d'un élu de proximité. Cela implique de bien comprendre les Français de l'étranger, afin de bien les représenter. Il est important d'entretenir un lien constant avec les Français, pour recueillir leurs préoccupations et faire entendre leurs voix. Il faut aussi pouvoir agir concrètement, même si le conseiller consulaire n'a pas de pouvoir décisionnel. Je pense que cela ne nous empêchera pas d'avoir des idées, d'être une force de proposition et d'impulser des dynamiques.
Ma vision se construit sur deux aspects : d'un côté le concret, à travers l'initiation et l'accompagnement de projets, de l'autre une ligne de conduite à suivre. Par exemple, l'idée de mettre en place des bornes électroniques pour les formalités administratives : cela existe déjà en France, et cela permettrait de désengorger le Consulat et d'améliorer considérablement le service. Il s'agit donc de quelque chose de très concret. Nous nous sommes par ailleurs fixé une ligne de conduite à respecter dans l'exercice de nos fonctions : c'est la transparence, l'accessibilité et la communication constante avec les Français tout au long de notre mandat. Il est donc très important de comprendre les attentes des Français de notre circonscription.
Quelles sont les priorités du programme de la liste Français du monde, Unis à gauche ?
Un Français qui arrive à Londres n'a peut être pas automatiquement envie de se rapprocher d'autres Français. Pourtant, on remarque qu'après quelques temps, il peut y avoir ce besoin de transmettre la langue française à ses enfants. C'est pourquoi la question de l'éducation est centrale, que cela passe par le réseau scolaire des établissements français ou par l'enseignement du français à travers les programmes FLAM, par exemple. Néanmoins, lorsque l'Etat intervient dans les établissements, il est important qu'il y ait davantage de transparence et une meilleure représentation de tous les parents. Il faut, entre autre, modérer l'envol des frais de scolarité.
L'accès au plus grand nombre et la mixité sociale comptent donc parmi les
points phares de notre programme. On retrouve ces mots d'ordre
dans notre volonté de permettre à tous les Français de l'étranger d'accéder à des événements fédérateurs pour la communauté, comme la fête populaire du
14 juillet que j'ai organisé l'année dernière, en donnant la priorité aux artistes et entrepreneurs locaux avec
l'Association Français du monde et Borough Market.
Vous parlez dans votre programme de favoriser le "patriotisme économique". Qu'entendez vous par là ?
On a tendance à entendre que les français qui s'installent à Londres sont en majorité des exilés fiscaux. Je pense que depuis quelques temps, nous avons eu accès à plusieurs analyses qui contredisent bien ce constat : les Français du Royaume-Uni ne sont pas des exilés fiscaux. Nous souhaitons donc développer le patriotisme économique, en encourageant les entrepreneurs à développer leur activité ici. Ce n'est pas encourager des entrepreneurs à quitter la France pour s'installer au Royaume-Uni, ça n'est pas la même chose. A Londres, il y a des entrepreneurs très actifs et dynamiques. Nous proposons d'essayer de les regrouper par secteurs d'activité pour améliorer le partage d'expérience et l'entraide, pour les start-up, mais aussi pour les métiers du commerce et de l'artisanat par exemple.
Propos recueillis par Cindy Jaury (www.lepetitjournal.com/londres) lundi 19 mai 2014
Les entretiens pour les élections consulaires sont publiés dans l'ordre où ils sont recueillis, si la liste a donné son autorisation. Retrouvez les entretiens de l'ensemble des listes ayant donné leur accord à la suite.
Le choix de réaliser cet entretien seul ou à plusieurs dépend des candidats.
Les autres entretiens aux élections consulaires :
Emmanuelle Savarit et Yannick Naud pour la liste Union Démocrate des Français de Grande-Bretagne
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