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Le quotidien d’un producteur de pomme au Pérou

Dans les terres fertiles qui s’étendent entre la côte péruvienne et les hauts plateaux andins, Edgar un agriculteur de 57 ans, gagne sa vie en produisant différentes variétés de pommes.

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@LSoumache
Écrit par Lancelot Soumache
Publié le 1 avril 2024, mis à jour le 14 avril 2024

Partons, en sa compagnie, à la découverte de son verger et plongeons dans son quotidien passionnant d’entrepreneur agricole.

 

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Edgar dans son 2e champs près d’Acos, le plus haut dans les montagnes @LSoumache

 

Pour Edgar, la journée commence aux aurores, dès 4h30 il part au marché d’approvisionnement pour charger 160 caisses de carton dans son camion avec l’aide des travailleurs qu’il emploie. Chacune de ces caisses pouvant supporter 30kg de pommes, cela équivaut à un régime journalier de 5 à 6 tonnes de cargaison. Dans tout le processus, Edgar, occupe le rôle de superviseur, il coordonne le travail de ses employés, et aide à la réalisation d’autres petites tâches quand en vient la nécessité.

 

L’agriculture abondante du district de Huaral

 

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@LS

 

Dès la cargaison des caisses réalisée, Edgar part en direction de ses vergers. L’entrepreneur agricole possède plusieurs terrains entres les communes de Huaral et Acos, qui correspondent à un total de 7000 pommiers.

Faisant partie de la région de Lima (produisant 80% des pommes du pays), le district de Huaral est le premier district en termes de production de pomme au Pérou. Il est aussi le foyer d’une importante production de mangues, avocats, mandarines et oranges.

« Ce qui permet de faire pousser des pommes de si haute qualité est le fait que la zone possède un microclimat spécial entre le désert et le plateau andin avec une forte irrigation grâce aux ruisseaux découlant des montagnes » explique Edgar.

À ses yeux, le Pérou bénéficie d'un climat et de terres d'une singularité exceptionnelle, une fierté indéniable pour Edgar : « Comparé à la Colombie, au Chili, ou à l'Équateur, le Pérou jouit d'un climat extraordinaire qui favorise la croissance des meilleurs fruits d'Amérique du Sud... C'est véritablement une terre bénie des dieux ».

Le travail sur place

Accéder à ses champs n’est pas une tâche des plus faciles, après avoir traversé un fragile pont en bois, il faut s’aventurer sur une plateforme suspendue pour franchir la puissante rivière qui sépare la route du verger. La moindre perte d’équilibre et vous vous retrouvez embarquer dans un courant si fort que la noyade y est presque inévitable.

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Plateforme permettant d’accéder aux champs @LS

Une fois dans les champs, Edgar supervise le travail de 10 employés. Les femmes, au nombre de 4, s’occupent de la cueillette. Elles sélectionnent seulement les fruits ayant atteint le stade de maturation idéal et qui ne sont plus mouillés par la rosée du matin. Dans les champs, sont cultivés 3 variétés de pomme : la Winter, la Israël et la Granny Smith (pomme verte).

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Une des employées d’Edgar récoltant des pommes Winter  @LS

 Une fois, la cueillette réalisée, les 6 hommes prennent le relais et transportent les caisses de pommes jusqu’au camion. Le travail est pénible puisqu’ils doivent faire des aller-retours avec des caisses de 60kg sur le dos, mais il est récompensé d’un salaire de 30 soles de l’heure, nettement supérieure à d’autres emplois disponibles dans la région.

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Un des employés transportant un sac de 60kg de pomme @LS

Le cycle de la culture des pommiers

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Winter, Israël et Granny smith, les 3 variétés de pommes produites par Edgar @LS

La période actuelle est celle de la récolte, mais les pommiers ne produisent pas des fruits toute l’année. Après la cueillette, les arbres se reposent pendant un mois, avant que les travailleurs viennent délicatement couper les branches de chaque arbre.

Les arbres sont ensuite arrosés grâce aux cours d'eau alimentés par les pluies des montagnes voisines, avant de passer à l’étape de la désinfection, où les arbres perdent toutes leurs feuilles grâce à l’application d’un produit chimique. Le cycle continue par la fertilisation du verger à l’aide d’engrais. Edgar utilise des fertilisants chimiques, mais également du guano, un engrais naturel issu des excréments d’oiseaux marins de la côte péruvienne. Enfin, vient la floraison des arbres qui est suivie par la pousse des fruits.

 

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Pommier en pleine floraison @LS

 

Ce cycle se répète deux fois par an. Contrairement à la France, où le gel hivernal interrompt la production, Edgar cultive ses pommiers toute l'année.

Grâce à des arbres à différentes étapes de croissance, il peut ainsi vendre ses fruits sans interruption, de janvier à décembre.

 

Très peu de choses viennent interrompre le processus de production : « Parfois quand il y a des grosses pluies, on ne peut plus récolter, comme cette année avec El Niño (phénomène climatique), mais en général, il y a peu de choses qui viennent perturber la production ».

La seule chose pouvant poser problème à Edgar est le cours du prix de la pomme. Etant soumis à la loi de l’offre et la demande, ce cours est assez instable.

 

Une agricultrice de Huaral s’en plaint auprès d’Edgar : « Là récemment, le prix de la Israël est incroyablement bas, j’espère que ça va bientôt remonter ».

En général, la journée d’Edgar se termine aux alentours de 13-14h. Il retourne au marché de gros décharger sa cargaison de pomme avec l’aide de deux employés.

 

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Marché de gros où Edgar vend ses pommes @LS

 

C’est ici que se font les échanges entre les acheteurs et les vendeurs. Pour Edgar, une partie de ses pommes partira aux marchés de consommateurs de Huaral, et l’autre partie sera exportée vers l’Equateur.

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