Connue pour sa gastronomie à part, la Turquie l’est beaucoup moins pour son vin, pourtant particulièrement qualitatif. De belles découvertes à faire, et pour les stambouliotes, l’opportunité d’en savoir plus grâce à une guide passionnée et pédagogue dans le cadre d’ateliers organisés à l’Institut Français.
Des cépages locaux à la personnalité marquée
La géographie et le climat de la Turquie sont diversifiés et offrent des conditions particulièrement propices à la culture de divers cépages autochtones. Parmi eux, on peut citer le Kalecik Karası, un cépage rouge originaire d'Anatolie centrale, réputé pour ses arômes fins de fruits rouges et sa douceur en bouche. Le Boğazkere, équivalent du cabernet français, est un autre cépage rouge robuste cultivé principalement dans la région de l'Anatolie du Sud-Est. Il offre des vins riches en tanins et en saveurs épicées.
Côté vins blancs, l'Emir est un cépage autochtone utilisé pour produire des vins frais et fruités, souvent cultivés en Cappadoce. Le Narince, cultivé principalement dans la région de la mer Noire (Tokat), se distingue par sa complexité aromatique, mêlant des notes d’ananas, d'agrumes et de fleurs blanches.
Une histoire viticole et une histoire politique qui s’entremêlent
La Turquie a une longue histoire viticole remontant à l'Antiquité. Entre 1285 et 1923, sous l’Empire Ottoman, la production et la consommation de vin ont été interdites. Avec l’instauration de la République, le vin fait son grand retour en Turquie. Si le pays est aujourd’hui classé au 4ème rang mondial pour sa surface plantée en vignes, il faut toutefois noter que l’essentiel de sa production de raisins n’est pas vinifié.
Le vin est donc une affaire de goût mais avant tout une histoire politique, comme nous le confie Göknur Gündoğan, sommelière-conseil indépendante. “Atatürk a donné une grande importance au vin et a fait venir, dans les années 1930, des spécialistes français, pour conseiller les producteurs en Turquie” précise-t-elle. “Les liens entre la France et la Turquie sont très présents dans ce domaine encore aujourd’hui” souligne l’experte. Elle ajoute que “65% des personnes travaillant dans ce secteur en Turquie sont des femmes”.
Le saviez-vous ? L’industrie du vin en Turquie est une affaire de femmes
Des ateliers pour découvrir les vignobles turcs et français
A partir de février 2024, l’institut Français d’Istanbul accueille une série d’ateliers pour découvrir les vignobles turcs et français au travers d’un parcours œnologique à part, guidé par Göknur Gündoğan. Ces rencontres mêleront saveurs nouvelles, dégustation de vin, découverte des vignobles et histoire viticole française et turque.
Le premier atelier aura lieu ce vendredi 9 février à l’Institut Français et vous emmènera à la découverte du vignoble anatolien. La coopération franco-turque en matière de vin s’illustre même dans les assemblages, “il existe un assemblage spécifique de deux cépages qui a été créé par un expert français bordelais, Marcel Biron: le Boğazkere, l'équivalent du Cabernet et l’Ökuz Gözu, l'équivalent du Merlot” indique Göknur Gündoğan. “C’est une cuvée ancienne, réussie et qui perdure encore aujourd’hui”. Cette experte en vin a également participé à la création d’un vin célébrant le centenaire de la République, réalisant un assemblage des 7 cépages indigènes, représentant la diversité et la complémentarité des régions turques. Elle sera votre guide passionnée et pédagogue pour vous faire découvrir ces vignobles.
Pour vous inscrire à l'atelier du 9 février, cliquez ICI.
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