Le maire sortant Ekrem Imamoğlu (CHP) a annoncé ce dimanche 31 mars au soir sa réélection à la tête de la mairie métropolitaine d'Istanbul avec plus de 50% des voix, face à son principal concurrent, Murat Kurum (AKP). Une percée nationale historique pour le parti d'opposition.
Au total, sur toute la Turquie, 61 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour élire leurs représentants locaux. Ils étaient plus de 11 millions à Istanbul, capitale économique et épicentre des résultats (fait insolite : le bulletin de vote local mesurait pas moins de 97 cm… !). En effet, dans la plus grande ville du pays, l’enjeu était de taille, à la fois pour le président Erdoğan, mais aussi pour l’opposition, dans sa volonté de s’affirmer comme une alternative au pouvoir en place.
Ce n’était pas chose simple pour le maire sortant (CHP), qui devait faire face à de nombreux obstacles : le délitement des alliances, et l’implication personnelle du Président (AKP) dans la reconquête de la ville dont il fut maire dans les années 90. Le passage d’Istanbul aux mains du principal parti d’opposition en 2019 avait constitué un de ses plus importants revers.
Dans les deux autres plus grandes villes du pays, Ankara et Izmir, ce sont également les candidats CHP qui se sont positionnés en tête. Au niveau national, le parti a fait une percée historique. Le président Erdoğan a concédé cette défaite et a déclaré : "la volonté de la nation se manifeste dans les urnes [...] le vainqueur de cette élection est notre démocratie".
Ces élections ne se sont pas déroulées sans heurt et polémique. À Diyarbakır dans le sud-est du pays, au moins une personne a été tuée et douze autres ont été blessées, lors d’affrontements entre deux groupes.
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