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ŒIL D’ISTANBUL – Un prix décerné à Ara Güler

Ara GülerAra Güler
Ara Güler avec Zulfu Livaneli (photo NR)
Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 21 mars 2017, mis à jour le 5 mars 2018

L'église arménienne catholique Surp Pirgiç de Galata à Karaköy accueillait dimanche 19 mars après-midi la foule des grands jours et un parterre de personnalités. C'est dans ce lieu de culte autrefois première cathédrale de la communauté arménienne catholique qu'Ara Güler, un des plus grands photographes au monde, a reçu le Prix Mığırdiç Beşiktaşlıyan.

Parmi les invités se trouvaient notamment Mar Saliba, Métropolite de l'église syriaque orthodoxe de Mardin, Charles Fries, Ambassadeur de France en Turquie, Lars Wahlund, Ambassadeur de Suède en Turquie, Bertrand Buchwalter et Federica Ferrari Bravo, respectivement Consul Général de France et Consule Générale d'Italie à Istanbul, Hayrı İnönü, maire de Şişli et Ahmet Misbah Demircan, maire de Beyoğlu. Le chanteur et écrivain Zülfü Livaneli, ami de longue date d'Ara Güler, était installé aux côtés de ce dernier.

Dans l'Empire Ottoman, la communauté arménienne catholique était officiellement reconnue en tant que peuple à part entière avec à sa tête le Patriarche comme représentant public.

Ce prix, décerné pour la première fois cette année, a pour objectif de faire connaître l'histoire et l'importante culture de cette communauté dont Mığırdiç Beşiktaşlıyan était un des plus éminents représentants. Cet artiste, né en 1828 et décédé à 40 ans, est considéré comme l'un des architectes du théâtre arménien moderne et un talentueux poète.

“Je ne suis pas photographe, je suis journaliste”

Un comité organisateur composé d'une douzaine de personnes a été créé au sein de l'Archi-Diocèse primatial arménien catholique et a décidé de décerner le premier Prix Beşiktaşlıyan à Ara Güler. Celui qu'on appelle l'Oeil d'Istanbul, mondialement connu et reconnu pour son travail photographique, a montré à l'échelle planétaire la vie quotidienne des habitants d'Istanbul et de la Turquie de la seconde moitié du 20ème siècle.

Le programme a permis au public venu en masse de découvrir ou redécouvrir la biographie d'Ara Güler, évoquée par l'artiste de théâtre Boğos Çalgıcıoğlu, notamment sa famille, sa jeunesse et quelques anecdotes truculentes sur certaines photos de stars, telles celles de Sophia Loren.

La partie musicale a été assurée par le joueur de duduk Ertan Tekin accompagné par Tolga Zafer Özdemir à l'orgue électrique. Coşkun Aral, photoreporter et documentariste, qui a travaillé et appris son métier aux côtés du maître, lui a rendu un hommage vibrant tout comme İlber Ortaylı, éminent professeur d'histoire.

Un petit documentaire tourné avec Ara Güler a également été présenté, où le photographe raconte notamment sa découverte en images du site d'Aphrodisias en 1962. Durant son discours, l'archevêque arménien catholique Levon Zekiyan qui présidait la cérémonie, a insisté sur le fait que le récipiendaire représentait une parfaite synthèse de l'identité turque et arménienne et un emblème de la fraternité. Monseigneur Zekiyan a ensuite accroché au revers de la veste du célèbre photographe la médaille pour ce premier Prix Mığırdıç Beşiktaşlıyan.

Ara Güler, décoré en 2000 de la Légion d'Honneur, a également reçu le 4 mars dernier un prix d'honneur à Nuremberg lors du 22ème Festival du film franco-turc durant lequel a été présenté le documentaire “L'Oeil d'Istanbul” sur cette légende vivante de la photo.

“Je ne suis pas photographe, je suis journaliste, je suis photoreporter. Nous sommes des historiens, nous écrivons l'histoire visuellement et traduisons la situation du présent pour les temps futurs. La vie est un film que nous recevons vide, nous devons œuvrer à ce que chaque carré qui le remplisse soit merveilleux.” Ara Güler 

 


 
 

Nathalie Ritzmann (http://lepetitjournal.com/istanbul) mercredi 22 mars 2017

lepetitjournal.com istanbul
Publié le 21 mars 2017, mis à jour le 5 mars 2018

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