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Midam à Hong Kong: "J'aime dessiner des monstres"

Midam est l’auteur et l’illustrateur de la bande dessinée Kid Paddle et de sa série dérivée Game Over. La Série Kid Paddle, lancée dans les années 1990, raconte les aventures d’un jeune garçon fan des jeux vidéos, d'où il tient son nom. A l'occasion de sa visite à Hong Kong pour les Belgian Days, Midam prend le temps de nous livrer ses secrets, on vous raconte !

MIDAM hong kongMIDAM hong kong
Midam et Kid Paddle (@MidamBD Facebook)
Écrit par Iris Martet
Publié le 21 novembre 2023, mis à jour le 23 novembre 2023

“J'aime les monstres et le gore”

Nous étions présents ce samedi 18 novembre, lors des Belgian Days, aux ateliers présentés par Midam. Ce dernier nous a livré ses secrets et ses méthodes de travail, dans une atmosphère assez intime et en petit comité. Pendant une heure, nous avons pu voir le dessinateur tracer trait après trait, laissant, au fur à mesure de ses mots, apparaitre les différents personnages de ses bandes dessinées. Un échange riche s'en est ensuite suivie, nous permettant à nous et tous les autres de poser toutes nos questions, et de repartir avec une petite dédicace.

Même si mes personnages sont en grande majorité humains, j’adore dessiner des monstres” dit-il souriant. En effet, son style en la matière est assez marqué, car tous ont les mêmes caractéristiques, les rendant facilement identifiables: de grands yeux, une mâchoire proéminente, des dents “stupides”, de grands pieds, entre autres. L’univers de Midam est assez gore visuellement également. Tripes pendantes à l'air, cerveaux explosés et sang à effusion font partie de l'identité visuelle de l'autre. Une sphère visuelle qui plaît à notre illustrateur et qu’il aime représenter. 

Quand je dessine, je porte une attention particulière sur les mains et le visage, comme ce sont les parties du corps qui attirent mon regard lorsque je parle à quelqu'un. Je les accentue alors quand je dessine," dit-il en décrivant son processus de création artistique.

Cela n’empêche pas le dessinateur de travailler le reste du corps de ses personnages : les mains sont par exemple toujours tournées vers l'arrière, pour ne pas cacher les jambes des personnages.

Les décors restent en revanche toujours très simples. “Surtout parce que je n’aime pas les dessiner”, précise en rigolant, "Mais aussi pour donner de l’importance aux personnages et à l'action".

J’ai en fait deux personnages principaux, l’un pour chaque bande dessinée”. Kid Paddle bien sûr, mais aussi le petit barbare, héros de la bande dessinée Game Over, sont les stars de son univers partagé. Ces deux personnages sont d'ailleurs physiquement très proches, partageant les mêmes proportions et la même morphologie.

“J'utilise des matériaux simples”

L’artiste nous présente son matériel qui est très simple et composé de finalement peu d'éléments. Celui-ci utilise notamment des stylos habituellement réservés à la calligraphie japonaise. Des outils très sensibles, qui au moindre tremblement suffit à gâcher le dessin.

Quand je dessine mes personnages, c’est toujours à la main. Cette précision donne alors beaucoup de caractère à mes personnages,” explique t-il.

Les dessins de Midam étaient à l’origine tout en noir et blanc, les couleurs s'y sont ajoutées sur ordinateur par la suite.

Il précise également que les dédicaces sont intéressantes d'un point de vue artistique, expliquant que cela le force à sortir de sa zone de confort. “Je dessine dans un autre format, sur des papiers de qualité différent, faisant découvrir de nouveaux effets, et également je dois dessiner plus rapidement, c’est un challenge”. 

Il y a petites scènes qui me plaisent et reviennent régulièrement

Parmi les nombreux tomes de Kid Paddle, certaines scènes restent fréquentes, car chères au cœur de Midam. “Un running gag qui revient souvent dans mes bandes dessinées me plait beaucoup. Il s’agit d’une scénette ou Kid Paddle et son ami Horace qui essayent d’aller voir un film gore qui est interdit au moins de 16 ans. Chaque stratagème échoue, et se termine sur une case avec l'affiche du film, différente à chaque fois, car liée à l'action. C’est d’ailleurs la seule scène où je prends du temps sur le décor, je peux passer une à deux journées entières seulement sur l’affiche.

“Je dessine énormément et pas seulement pour la bande dessinée”

En 30 ans, ce sont plus de 40 bandes dessinées qui ont été publiées, sans compter les dessins animés et les animations de Kid Paddle sur le petit écran. “Ces adaptations m’ont permis de toucher un nouveau public. En effet, c’est grâce aux dessins animés que j’ai touchés le marché de Montréal”.

Les bandes dessinées ont eu un grand succès en Europe, mais avec ses adaptations, Midam nous confie qu’il a dû modifier ses dessins et certains traits de ses personnages, qui étaient difficiles et coûteux à animer. Kid n’a plus son nom inscrit sur sa casquette, le père a vu ses cheveux pousser…

J’ai alors simplifié le dessin, ce qui m’a fait me concentrer sur les caractéristiques clefs de mes personnages”.

Lorsque l’on dessine pour la télé, on passe du dessin 2D à celui 3D, et ce n’est pas sans préoccupations, explique le dessinateur. On se pose des questions que l’on ne pensait pas se poser et on pense à de nouveaux angles des personnages : à quoi ressemble le père vu par le bas ?

Malgré ce nouveau support, je continue à me pencher sérieusement sur mes bandes dessinées”. Une bande dessinée prend environ un an à être réalisée en entier, nous précise-t-il.

J’ai essayé pendant une période de produire plus d’une bande dessinée par an, mais le marché européen n’est pas adapté à cette rapidité de production. J’ai donc décidé de réduire la cadence et de produire un tome par an pour chacune de mes deux séries et de me concentrer sur d’autres projets et la rencontre avec mes lecteurs, comme les francophones de Hong Kong”.

dedicace de Midam vers le petit journal
Un dédicace pour notre journal et ses lecteurs

 

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