L'expansion importante de l'économie vietnamienne a des répercussions plus que positives sur le bien-être de la population.
L'économie vietnamienne est actuellement en grande forme. Saluée par tous les organismes internationaux (cf. la Banque asiatique de développement qui a relevé ses objectifs de croissance en 2016 pour la Vietnam) la bonne tenue de l'économie s'explique en partie par un flot d'investissements directs à l'étranger qui ne cesse d'augmenter.
Cette nouvelle dynamique, saluée par le Premier ministre vietnamien Nguyen Tan Dung à l'assemblée nationale le 20 Octobre dernier, pourrait rappeler la période des 30 glorieuses en France si elle devait durer sur le long terme.
Conséquence logique d'une augmentation de l'activité, le recul notable de la pauvreté dans un pays actuellement considéré comme 'pays à revenu intermédiaire' et visant la catégorie de 'pays industrialisé' en 2020. Grace à la croissance économique certes mais aussi grâce à des réformes gouvernementales sociales adaptées.
Un taux d'extrême pauvreté en chute libre
En près de trois décennies de «Dôi moi» (Renouveau), le produit intérieur brut (PIB) du Vietnam a été multiplié par 6. Tandis que le taux de pauvreté a lui été réduit à 3%, contre plus de 58% en 1993.
Selon le rapport de la Banque Mondiale, "le taux d'habitant vivant avec moins de 3,10 dollars par jour va continuer à diminuer de 12,3% en 2012 à 6,7% en 2017."
L'ONU et le gouvernement vietnamien ont publié récemment un document portant le nom de "Résultats des 15 ans de mise en ?uvre des Objectifs Millénaires pour le Développement au Vietnam" dans lequel on peut lire que 43 millions de Vietnamiens (soit 45% de la population) sont sortis de la pauvreté entre 1993 et 2008.
Un exemple de ces progrès : le taux de ménages ayant accès à l'eau courante s'établit désormais à 98% contre seulement 78% en 1987.
Tout n'est pas rose pour autant et les défis sont nombreux. La Banque Mondiale a rappelé que l'économie vietnamienne devrait faire face à des tensions importantes, dues par exemple aux écarts de revenus entre les campagnes et les villes ou encore à l'impact négatif de la baisse des prix des produits agricoles dans le pouvoir d'achat des paysans, conséquence directe de l'intégration internationale du pays.
Le problème de l'accès aux soins est également latent, alors que le désengagement des pouvoirs publics entraîne des carences de plus en plus importantes dans ce domaine.
Autre point noir: les experts de la Banque Mondiale prévoient que les minorités ethniques ne sortiront pas des situations extrêmes de pauvreté ces prochaines années et qu'elles représenteront même une part de plus en plus élevée des populations pauvres.
Thomas Rébusson (lepetitjournal.com/Hochiminhville) 30 Octobre 2015
