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CHARTER CITIES - Vers la création de 5 villes commerciales et industrielles au long de la frontière dominicano-haïtienne

Écrit par Lepetitjournal Haiti
Publié le 11 mai 2016, mis à jour le 14 juin 2023

La création des villes en Haïti a été entreprise par différents ethnies ou nationalités,les indiens Tainos ont crée par exemple la ville de Yaguana, capitale du royaume du Xaragua de la reine Anacaona, cette ville est actuellement la ville de Léogane. Quant aux Espagnols, sous le gouvernorat de Nicolas Ovendo, ils ont crées entre autres villes, celle de Hinche dans le Plateau Central. Les Français, quant àeux, ont crée les villes du Cap, de Port-au-Prince, de Jérémie entre autre villes et enfin les Haïtiens ont crée Pétion-Ville, devenue du jour au lendemain la plus grande ville commerciale d'Haïti.

 Le sénateur américain Moynihan eut à dire que pour créer une ville, il faut construire d'abord  une Université de renom et attendre deux cent ans. Mais peut-on attendre deux siècles pour créer l'espace urbain pour accueillir des déportés haïtiens de la République Dominicaine, de Bahamas et d'ailleurs ?

La seule solution, la création de nouvelles villes et ceci dans l'immédiat. Cela ne devrait effrayer ni les haïtiens, ni la communauté internationale parce que rares sont les pays qui ne l'ont pas encore fait. La solution est la création de la ville AUTONOME, le charter city.

Cette idée permettrait en même temps de résoudre des problèmes plus pressants. Prenons Haïti par exemple, les gens qui en ont les moyens fournissent une aide lors des catastrophes, mais que faire sur le long terme ?

Si des pays voisins d'Haïti créaient ne serait-ce que deux charter cities, ils pourraient reloger toute la population du pays. Le Sénégal a proposé d'offrir une terre aux Haïtiens qui le souhaiteraient et d'autres pays pourraient franchir le pas. Mais la meilleure solution, pour offrir un véritable choix aux Haïtiens, serait de les laisser créer eux même leurs charter cities.

L'initiative devrait venir donc venir des haïtiens. Nous ne devrions pas attendre que les dominicains le fassent à notre place. Peut être que ce serait une bonne idée de le faire avec eux.

Certains diront que la création de charter cities, vue qu'ils sont gérés par une législation différente du pays hôte, est du colonialisme, mais le pays riche partenaire n'est pas obligé d'administrer directement la ville : les habitants peuvent s'en charger, à condition de respecter l'ordre juridique établi.

Pour les arguments contraires, lisez l'article de Sam Wetherell, paru dans le journal Jacobin, https://www.jacobinmag.com/2014/10/the-book-of-paul/ qui dénonce avec virulence le côté néocolonial des charter cities. 

Les villes frontalières d'Haïti

Il existe des villes et des embryons de ville tout au long la frontière dominicano-haïtienne. Nous pourrions identifier et choisir les suivantes :

1)      Anse à Pitre de 25,000 habitants

2)      Fonds Parisien de 20,000 habitants

3)      Belladère de 60,000 habitants

4)      Ouanaminthe de 100,000 habitants

5)      Fort Liberté de 35,000 habitants

Toutes ces villes ont une frontière commune avec la République Dominicaine et  ont des bureaux de douane qui se chargent de récolter les taxes à l'import. Ces importations contrôlées totalisent 2 milliards de dollars. Ce qui pourrait générer des taxes de l'ordre d'au moins 500 millions de dollars, somme qui irait au développement de ces villes, sans alimenter les caisses de Port-au-Prince.

Ces villes pourraient avoir un accord de libre échange avec le reste du pays et réexporter les marchandises vers Port-au-Prince et aussi acheter des marchandises d'Haïti pour les vendre en République Dominicaine et autres pays.

De plus, protégés par un cadre juridique clair, des investisseurs privés construiraient les bâtiments et les infrastructures. Et les dépenses publiques pourraient aussi être couvertes par un impôt spécial sur la plus-value des terrains nous dit Romer.

Objectif futur

Ces villes recevraient  300,000 refugiés de la République dominicaine et feraient des plans, pour que dans les prochaines années, elles puissent recevoir chacune 1 million d'habitants afin d'affronter l'augmentation de la population haïtienne et faire face au défi du millénaire. Rêve pieux me direz-vous ? Ne faut-il pas rêver grand pour que les « builders », ceux qui pensent que leurs tètes sont mieux implantées sur leurs épaules, viennent concrétiser nos rêves.

Prenons l'exemple de la ville chinoise de Shenzhen, située juste à la frontière de Hong Kong, c'est une belle ville côtière formée de jardin et c'est une ville moderne ou les gens vivent en harmonie avec la nature, respect de l'écologie oblige.

Shenzhen, l'exemple à suivre

Shenzhen est la première Charter City établi par les Chinois eux-mêmes sous le haut patronage de l'ancien dirigeant chinois Deng Xiaoping, Hong Kong ayant été crée par les britanniques et Macao par les portugais.

« L'expérience britannique à Hong Kong ? peut-être le premier charter city du monde ? montre que le respect des règles ne coûte quasiment rien aux partenaires et peut avoir un formidable impact. Hong Kong a contribué à rendre possibles des réformes dans le reste de la Chine et, en ce sens, la présence britannique a fait plus pour réduire la pauvreté que tous les programmes d'aide du 20ème siècle.», nous dit encore Romer dans ses divers présentations.

Shenzhen a été développé à partir d'un petit village de pêcheurs d'a peine plus de 10,000 habitants. Elle est devenue en peu d'années, une ville moderne avec un produit intérieur brut (PIB) par habitant parmi les plus élevée de Chine. Ceci est une réalisation remarquable, remarquable dans les annales de l'urbanisation, l'industrialisation et la modernisation à travers le monde.

Shenzhen compte aujourd'hui 17 ports maritimes, terrestres et aériens, y compris le plus grand port de passagers et de fret terrestre de la Chine. La ville compte actuellement 18 millions d'habitants.

Les 5 villes haïtiennes

L'investissement pour la création des 5 villes haïtiennes devrait avoisiner les 50 milliards de dollar dont les intérêts et autres seraient financés par les moyens et sources suivants :

les taxes sur l'importation, les ventes ou la location et affermage des terres de l'état et du secteur privé mis en valeur par les grands travaux d'infrastructure et dont la plus value permettrait des profits énormes grâce aux routes, aux chemins de fer, à la navigation (Lac Azuei, le port de Fort Liberté, la rivière Artibonite), aux immeubles publiques (douanes, postes police, écoles, églises, centres sportifs universités, hôpitaux, électricité, eau, reboisement et reforestation, parcs industriels, dépôts de marchandises, logements sociaux et quartiers résidentiels).

Ces villes seraient crées par des accords entre plusieurs pays par exemple le Pays hôte serait Haïti qui concèderait l'espace et accepterait les accords légaux d'autonomie, comme il le fait déjà pour les parcs industriels. La Population bénéficiaire seraient les Haïtiens et les Haïtiano-Dominicains. Le Financement viendrait de la République Populaire de Chine, des  banques de développement internationales, de  l'Union Européenne (déjà intéressée à la question), les secteurs privés  et autres et la Gestion serait fournies par des pays francophones développés : France, Canada, Belgique, Suisse.

Les dirigeants ne seraient pas élus, mais plutôt choisis par consensus entre les bailleurs de fonds et les pays concernés. Laissons parler Paul Romer : « Mon idée consiste à bâtir des dizaines, voire des centaines de villes qui seraient gérées en partenariat par un pays riche et un pays pauvre. Le pays pauvre céderait un pan de territoire pour la ville, tandis qu'un pays développé comme la Grande-Bretagne ou le Canada apporterait un système judiciaire crédible, propre à enraciner l'Etat de droit. Les ressortissants du pays pauvre (et peut-être d'ailleurs dans le monde) seraient libres de s'installer et de travailler dans la ville nouvelle. Il y a de grandes bandes de terre inhabitées qui sont trop arides pour l'agriculture. Mais une ville peut surgir même dans les endroits les plus désertiques si elle dispose d'eau dessalée et recyclée. »

 

 Le Canada serait peut être le pays gestionnaire idéal. D'autant plus que son premier ministre Justin Trudeau a  manifesté en mainte fois sa volonté de remplir un grand rôle en Haïti, même à travers la MINUSTAH, force militaire d'occupation qui compte plus de 10 ans en Haïti. Il ne faut pas non plus oublier la grande affection que montrent les Canadiens, et particulièrement les Québécois, pour les Haïtiens, Je veux pour preuve le choix comme Gouverneure du Canada et comme Commandant en chef des forces militaires canadiennes de Michaele Jean originaire de la ville haïtienne de  Jacmel.

L'initiative dominicaine

La presse dominicaine a mainte fois rappelé que la meilleure façon de mettre fin à la pauvreté est de générer de la richesse. Nous le savions déjà, mais ce qui est nouveau, elle nous apprend qu'un groupe d'hommes d'affaires dominicains, dont le propriétaire de la Codevi, qui emploie plus de 7000 Haïtiens dans la ville frontalière de Ouanaminthe, élabore des plans concrets dans quatre villes de la frontière du cote dominicain. Il parait que ces plans sont conçus avec des investisseurs haïtiens qui partagent le même sentiment du secteur privé dominicain.

Le Conseil Economique Quisqueya (CEBQ), qui compte parmi ses principaux promoteurs l'homme d'affaires dominicain Jean-Baptiste Vicini, a proposé d'investir  5 milliards de dollars au moins à la frontière dans quatre domaines stratégiques: fabrication et logistique, production et stockage de l'hydroélectricité et l'énergie éolienne, l'agriculture, et enfin le tourisme. Il semblerait que toutes les  études de faisabilité ont été faites. Le CEBQ a présenté le projet mis au point par des représentants de la Société des zones franches de Santiago, où cette initiative d'investissement est très proche de commencer, ce qui confirme que le secteur privé dominicain est conscient de l'importance d'investir de la frontière. Le président Danilo Medina a à plusieurs reprises remercier l'Union Européenne pour son soutien financier dans ce projet frontalier tandis qu'en Haïti, l'Union européenne perd son temps à appuyer des résultats d'élections frauduleuses et à combattre la formation d'une Commission de Verification  de ces mêmes résultats.

Conseil à Obama

A la lumière de la visite historique d'Obama à Cuba, voici une suggestion de Mark Lutter, doctorant à l'Université George Mason. Il conseille au président Obama de créer une ville charter à Guantanamo Bay. Une ville charter accomplirait selon lui deux de ses objectifs : Tout d'abord, il montrerait aux Cubains la puissance du capitalisme, à améliorer la vie des citadins et ensuite fournirait un prétexte pour la fermeture de la base navale de Guantanamo, qui ajoute un apport négatif dans le dossier des droits humains des Etats-Unis d'Amérique.

Construire une ville charter à Guantanamo Bay équivaudrait à transformer un symbole de la tyrannie américaine en un symbole d'espoir américain. Plutôt que d'être connu pour détenir indéfiniment des prisonniers, en les soumettant au  waterboarding et à la privation de sommeil, Guantanamo Bay pourrait être une vitrine pour montrer la meilleure face des Etats-Unis, un symbole d'espoir et d'opportunité. Cela vaut la peine de vous battre pour ajouter cela à votre héritage politique  conclut-il.

Président Obama faites de même pour Haïti, n'attendez pas en vain que ce pays devienne un bastion de la démocratie.

(www.lepetitjournal.com/haiti) jeudi 12 mai 2016

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Publié le 11 mai 2016, mis à jour le 14 juin 2023

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