La Villa Swagatam est un réseau de résidences visant à promouvoir et renforcer les échanges littéraires et artistiques entre la France et l’Inde. Lancée en mars 2023 en se consacrant au versant indien, l’aventure de la Villa Swagatam se poursuit lors d’une deuxième édition qui englobe désormais des résidences sur le sol français. Ouvert, l’appel à candidatures s’adresse à tous les créateurs, écrivains et artistes français ou étrangers (qui résident en France depuis 5 ans ou plus) et se clôture le 31 mai 2024.
Entre l’Inde et la France, les liens culturels se renforcent un peu plus encore. L’Ambassade de France en Inde et la présidente de l’Institut français Eva Binh Nguyen ont donné le top départ de la saison 2 de la Villa Swagatam. Jeudi 25 avril, dans les nouveaux locaux de l’Institut français (Paris, 11e), quelques actrices de la première édition et nouvelles résidences partenaires ont été conviées à ce lancement officiel. Le moment pour elles d’évoquer les richesses, les similitudes et les différences artistiques françaises et indiennes. Et également le temps pour elles de justifier la nécessaire relation culturelle entre ces deux pays, trois mois après la visite du Président Emmanuel Macron en Inde.
Ce projet se veut et se voit sur le long terme. La trentaine de résidences partenaires indiennes et françaises auront pour objectif de “créer un vivier d’écrivains et d’artistes et en faire des passeurs culturels entre la France et l’Inde”. Un objectif présenté par Emmanuel Lebrun-Damiens - conseiller coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France en Inde. Il est accompagné de deux autres tout aussi essentiels : le devoir d’une mémoire en gardant un lien avec les lauréats et en assurant la visibilité des dispositifs. Puis un dernier sur le plan environnemental : “l’Inde est connue pour son fort bilan carbone. En 2024, ce n’est plus possible d’inviter des artistes pour des tournées de trois-quatre jours dans le pays. Désormais, ces talents peuvent rester plus longtemps.”
Plus de 200 candidatures pour 17 lauréats : première édition réussie
Lauréate 2023 du dispositif ‘La Fabrique des résidences’, la Villa Swagatam a accompagné pour sa première saison 17 créateurs : artistes, designers, performers ou écrivains. Au travers des réalisations de ses lauréats, la Villa Swagatam fait un - grand - pas de plus en 2024. Elle élargit son étendue géographique ainsi que son périmètre thématique. La mise en réseau se poursuit entre l’Inde et la France avec l’arrivée d’artistes indiens et indiennes vers la France pour permettre un “dialogue dans les deux sens”.
Cette envie de collaborer entre les deux pays s'est accélérée après la pandémie de Covid. Comme dans tant de métiers, ceux de l’artisanat ont souhaité mettre la mobilité au cœur de la manière de travailler. Un besoin, en plus d’échanger “les différents savoirs-faire créatifs”, qui a encouragé Victoire de Brantes à postuler à la Villa Swagatam. L’artiste française formée à la Design Academy of Eindhoven a un lien particulier avec l’Inde, puisqu’elle a partagé son enfance entre la France et le pays d’Asie. L'Atelier Vastrakala, situé en périphérie de Chennai, a été son lieu de résidence pendant plus de trois mois. Accompagnée durant son projet par des artisans indiens de “tout corps de métiers”, elle a réalisé “avec une grande liberté” des vitraux brodés modulables. Habituée à la réalisation de mobiliers urbains, la Villa Swagatam a été pour Victoire de Brantes l’opportunité de revenir dans un pays qui lui est cher, “fascinant” et porté par “une effervescence”.
Ce dialogue interculturel, Elsa Mroziewicz l’a également vécu durant sa résidence dans la région du Bangalore. L’artiste pluridisciplinaire a été l’autrice et conceptrice d’une fresque
monumentale augmentée aux contenus poétiques, sonores et animés “qui questionnent le rapport de l’homme et la nature”. Durant son séjour, Elsa Mroziewicz a ainsi pu échanger sur la ville de demain avec un architecte ou s’est aussi entretenue avec des auteurs de romans graphiques traitant d’écologie, d'aérospatiale et de gestion de l’eau dans leurs productions : “l’art est un moyen de changer les attitudes et de susciter des actions en faveur de l'environnement.” Pour Elsa Mroziewicz, sa résidence a été une expérience riche qu’elle souhaite poursuivre à l’avenir, avec le désir d’accueillir des artistes indiens en France.
Un dialogue créatif poursuivi en France
La Napoule Art Foundation en Provence, la Maison de la Poésie de Nantes ou encore la Villa Gillet de Lyon font partie des 10 résidences partenaires françaises qui souhaiteront la “bienvenue” - l’équivalent de “swagatam” en sanskrit - aux lauréats de l’Inde lors de cette deuxième édition.
Parmi ces partenaires de renommée qui rejoignent la Villa Swagatam, la Maison des Auteurs de la Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l’Image d’Angoulême apportera son expertise dans le domaine du 7e art pour deux lauréats. Vincent Eches, son directeur, est venu présenter cette première résidence peu commune, “exploratoire et laboratoire”. Elle sera organisée en deux mois : un premier en janvier sur la période du Festival International de la BD et un second au Sunaparanta, Centre des Arts de Goa avec en point d’orgue le Festival des Arts de l’Etat indien. Pour connecter avec le “plus de professionnels possibles” de la Bande Dessinée, cette résidence s’appuiera - entre autres - d’une “ambassadrice” indienne dans ce domaine : la bédéiste Amruta Patil.
Une preuve supplémentaire que la Villa Swagatam mise sur conversation interculturelle. Désormais, il faut attendre juillet 2024 pour connaître les lauréats de sa deuxième saison.
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