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Le gender gap dans l’entrepreneuriat, est-ce une fatalité ?

Willa, spécialiste de l'entrepreneuriat féminin, a dévoilé les résultats d’une étude sur le “gender gap” dans l'entrepreneuriat innovant en France. L’examen de ce phénomène, révélé le 31 janvier, montre que les femmes se lancent beaucoup plus tard que les hommes dans cette aventure et attendent d'être beaucoup plus qualifiées pour se lancer. Mais quelles sont les autres différences entre les hommes et les femmes dans l’entrepreneuriat innovant ?

Le gender gap dans l’entrepreneuriat en quelques chiffres Le gender gap dans l’entrepreneuriat en quelques chiffres
Écrit par Paul Le Quément
Publié le 5 février 2024, mis à jour le 8 février 2024

Le 31 janvier, Laurent Benarousse, partenaire de gestion de Roland Berger France et Maroc, lève le voile sur l'étude concernant le “gender gap” dans l'entrepreneuriat innovant en France. L’étude de WILLA, réalisée en collaboration avec Roland Berger et France Digitale, à récolté les expériences de 500 entrepreneurs et entrepreneuses français entre octobre et décembre 2023.

Willa Expat, un incubateur ”boost” pour les entrepreneures en expatriation

L’une des premières données ressortant de cette étude concerne le temps d’attente et l'expérience accumulée avant de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Près de la moitié des femmes attendent d'avoir 10 ans d'expérience avant d'entreprendre, alors que les hommes ne sont qu'un quart à être dans ce cas. L’arrivée d’un enfant peut aussi repousser le lancement dans une telle aventure. 

 

Laurent Benarousse, managing partner de Roland Berger France et Maroc

Laurent Benarousse, managing partner de Roland Berger France et Maroc, restituant l’étude

Aucune vocation d’entrepreneure chez les femmes 

L’une des grandes différences entre les hommes et les femmes dans ce domaine est l’absence d’une vocation initiale en tant qu'entrepreneure. L’étude révèle que 0 % des femmes ont cette vocation contre 20 % pour les hommes. Un autre chiffre intéressant révèle que 28 % d’entre elles commencent leur aventure entrepreneuriale à la suite d’un licenciement, d’une démission… contre 12 % pour leurs confrères masculins. 

“Si une femme a 120 % des compétences requises, elle ne va pas forcément se lancer. À l’inverse, si un homme à 60 % des compétences nécessaires, il va y aller.” explique Solenne Bocquillon Le Goaziou, fondatrice de Soft Kids. Ainsi, parmi les raisons pour lesquelles les femmes n’entreprennent pas plus tôt, le mot doute ressort le plus, avec l’échec, l’argent et le salariat. 


Nuage de mots sur l'étude Gender Gap

Le développement durable, un secteur privilégié par 22 % des entrepreneures 

Selon l’étude, 22 % des start ups créées par des femmes sont dans le secteur du développement durable contre 14 % pour les hommes. Le bien-être (10 %) et la santé (9 %) sont aussi des secteurs prisés par les entrepreneuses à l'inverse de leurs homologues masculins. 

 

 

“Les femmes ont une envie de changer le monde et pas forcément de faire beaucoup d’argent.” raconte Matthieu Stefani, cofondateur Alvo.Market & CosaVostra, hôte du podcast Génération Do It Yourself. Une tendance qui se confirme donc à travers cette étude. Mais, pour changer le monde, il faut de l’argent. Malheureusement, les entrepreneures partent en moyenne avec moins d’argent pour débuter leur aventure. 65 % d’entre elles sont plus susceptibles de se lancer avec un revenu annuel ne dépassant pas les 65 000 euros contre 45 % pour les hommes.

La rentabilité, un indicateur clé de réussite pour 77 % des entrepreneures

Les femmes placent la rentabilité de leurs entreprises comme premier critère de réussite à leur aventure entrepreneuriale à 77 % contre 63 % pour leurs confrères masculin. Selon l’étude, 47 % jugent aussi leur réussite avec le recrutement de collaborateurs contre 28 % pour les hommes. 

 

Julia Néel Biz, cofondatrice de Teale lors de la table ronde sur le “Gender Gap dans l’entrepreneuriat”
Julia Néel Biz, cofondatrice de Teale lors de la table-ronde sur le “Gender Gap dans l’entrepreneuriat”

Malgré toutes ces différences, tous les entrepreneurs sondés reconnaissent la difficulté pour accéder au financement. Plusieurs axes d’amélioration se distinguent pour rendre l'entrepreneuriat plus accessible pour les femmes notamment via la sensibilisation et un meilleur accompagnement explique Julia Néel Biz, cofondatrice de Teale : “Il faut apprendre à oser et prendre plus de risques.”